The sin #half of my soul (Terminé)

Chapitre 9 - 🏙 Les nerfs à fleur de peau

CAMERON

Elle met mes nerfs à rude épreuve, ça c’est clair. Moi-même ne saisis pas le pouvoir que cette fille détient sur moi. Le fait qu’elle soit la plus belle chose sur terre à mes yeux ne veut rien dire. C’est vrai, nous pouvons trouver quelque chose d’absolument magnifique, pour ne pas dire  exceptionnel, sans que cela n’ait autant de portée sur notre être. Mais me concernant, en plus d’en avoir, elle a également envahi et totalement soumis mon esprit à sa personne.
Bon sang, ces derniers jours, j’ai l’impression de ne vivre que parmi des hallucinations. Ma vie devient mirage tant je la vois partout. Elle hante jusqu’à mes nuits où son image m’obsède comme jamais rien n’a su susciter une telle nouveauté en moi. Sa témérité à me repousser attise mon besoin et mon désir de la faire me succomber.
Ce n’est pas un jeu. Oh ça non. Seulement, je ne l’imagine pas avec quelqu’un d’autre que moi. Voilà un autre de ces faits étranges et sûrement immoraux, mais je n’y peux rien. Tout comme je sais qu’il ne s’agit pas d’une phase à laquelle je n’ai jamais fait face non plus d’un fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis. Non, cela n’a rien à voir. J’ai retourné le truc dans tous les sens possibles, durant assez d’heures, pour savoir que même si elle avait été de ces personnes « collantes » que j’exècre, j’éprouverais tout autant ce qui m’anime.
Il s’agit d’elle un point c’est tout, et non d’un caprice de personnes riches, comme moi, mettant tout en œuvre pour obtenir l’objet de ses désirs qui s’y refuse. Ce n’est pas mon cas, bien que je fasse partie de cette catégorie de gens fortunés, et elle, de celle des êtres se déclinant avec hardiesse. 
Ma seule réponse face à notre situation, c’est que je suis capable d’apercevoir la moitié de mon âme en un seul regard s’ancrant au fond du sien. Ce phénomène étrange en ferait rire plus d’un, mais cela se passe chaque fois que c’est le cas. Ça ne rate pas. Jamais. Je ne sais pas, c’est totalement inexplicable, mais je suis formel ; un truc remue en moi dès que nos prunelles s’accrochent, même furtivement.

Je reviens à ma voiture, plus perturbé que jamais et énervé à un stade que je n’atteins que rarement. Ces fois-là, cela m’arrive uniquement concernant mes problèmes liés au patrimoine de ma famille. Un autre point sur lequel je consacre pas mal de temps et d’énergie afin de reprendre ce qui m’a été dérobé.
Aujourd’hui, je suis à même de dire que des conseillers véreux peuvent commettre beaucoup de mal en agissant dans l’ombre. Désormais, c’est moi qui suis une ombre dans la nuit s’infiltrant jusqu’à leur tanière afin de remettre la main sur des objets appartenant à mon patrimoine.
Je n’agis pas pour l’argent, ça non, j’en ai bien assez, mais pour ce que ces objets ont comme importance sentimentale pour moi. Ils sont tout ce qu’il me reste de ma famille. C’est pour quoi ils me sont si chers. Et pour rien au monde je ne les laisserai aux mains de personnes peu scrupuleuses me les ayant subtilisés en profitant de mon jeune âge après la perte des miens. Cette bande de rapaces démunis de respect et de morale.
Sentant mon état ombrageux s’aggraver, je soupire profondément après avoir redémarré sur les chapeaux de roue et roule jusqu’à atteindre la devanture de mon club où j’aperçois mes amis fumer une clope en présence de Raimana.
J’active les warnings, en stationnant devant le trottoir, tandis que je sors de la voiture et en fais le tour afin de les rejoindre.

─Alors ? m’interroge Joshua.
─Ils sont ensemble. Ils avaient besoin de discuter tranquillement entre eux.

Ils perçoivent aussitôt mon humeur maussade sûrement au tic nerveux sur ma mâchoire qui ne cesse de se crisper sans que je puisse l’interrompre. Raimana pince les lèvres en hochant la tête une fois. Je ne sais pas si sa pote lui a confié quoi que ce soit, mais je sais qu’il ne la trahirait pour rien au monde, c’est pourquoi il prend sa défense à sa manière. Mais ce qu’il me dit me turlupine d’autant plus.

─Raina a eu… une enfance compliquée. Comme Oro et moi, d’ailleurs, ajoute-t-il dans un froncement de sourcils, tandis que son regard dérive soudainement au loin.