Chapitre 43 - 🎶 Frayeur nocturne

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RAINA

Hier soir, j’ai eu la surprise d’une visite imprévue, pour ne pas changer nos habitudes, de mes incrusteurs favoris. Tanetoa et Eddy, rejoints du couple phare d’Hollywood, Steeve et Lina accompagnés de leur magnifique petite fille, se sont pointés chez moi en tendant un filet de jetons de poker lorsque je leur ai ouvert ma porte après avoir fait grésillé mon interphone avec leur exclamation joyeuse .
Ce que j’ai aimé : le fait qu’ils savaient parfaitement les jours difficiles que j’étais en train de traverser et qu’ils ont eu la décence de ne pas relever. En effet, les derniers événements de ma relation avec Cameron ont suscité la curiosité mal placée des paparazzis et créé du remue-ménage chez certains magazines people nous prêtant tout un tas d’anecdotes sur notre éloignement. Cameron ayant même été décrété à nouveau sur le marché. Manquait plus que ça…
Mes incrusteurs m’ont prouvé qu’ils étaient présents pour moi, tout simplement, se passant de mots. Leur manière bien à eux de me prouver que je n’étais pas seule pour traverser cette douloureuse période. Ils ont profité de l’occasion de nous trouver tous dans la même ville en même temps pour nous organiser une petite soirée bienvenue au milieu de toute ma tristesse. Et bien qu’ils m’aient fait rire à plus d’une reprise, cela n’a pas été suffisant à apaiser mon chagrin.
Tanetoa m’a étudiée longuement au cours de cet interlude et a seulement fait durer plus que nécessaire son câlin d’au revoir en me laissant et rejoignant les autres s’engouffrant dans l’ascenseur en se lançant des vannes. J’ai feins un sourire rassurant jusqu’à ce que les portes de la cabine se referment sur eux en amenant le bonheur qu’ils avaient apporté avec eux.
En claquant la porte de chez moi, le vide s’est à nouveau installé en résonnant cruellement au plus profond de mon être.

Je lance ma playlist U2 et I’m still haven’t found what i’m looking for résonne dans tout mon appartement. Je quitte le coin que je consacre pour mes sessions d’entrainement au fond du salon et me dirige vers la cuisine plutôt contente de moi.
Aujourd’hui, j’ai réussi à créer pas mal d’enchaînements qui me plaisent et fonctionnent pour les prochaines chorégraphies que je présenterai à ma troupe. Il faut que je sois sûre de moi et que tout soit parfait avant que je puisse le faire.
Je sors du four les deux cuisses de poulet que j’ai mis  à rôtir et fais réchauffer les petits pois dans une casserole. Il faut absolument que je reprenne des forces. J’ai un peu perdu du poids à force de passer mon temps à évacuer ma peine  en plusieurs sessions de musculation, danse, ménage…
Je ne me suis pas laissée crever de faim pour autant à cause de ma peine tellement immense que je n’en vois pas le bout. D’ailleurs, je me suis mis en tête que cette douleur fera désormais partie de ma vie continuellement parce que je ne vois pas comment elle pourrait s’arrêter.
Ce qui me fait penser de la sorte est tout simplement les sentiments beaucoup trop forts et que je sais infinis pour Cameron. Malgré son mensonge et m’avoir eue en beauté, je n’arrive pas à me l’ôter de la tête et encore moins du cœur.
Finalement, tout ce que j’appréhendais si jamais je baissais les bras avec lui, se concrétise. Je suis bel et bien aussi faible que l’a été ma mère avec mon père. C’est réellement un truc de famille auquel j’aurais vraiment souhaité échapper. Mais ça ne se passe jamais comme nous l’aurions tant aimé. Comme nous aurions tant aimé ne pas être à la place de la loque que cet homme fait de moi.
Au moins, je ne me laisse pas entièrement dépérir. Je fais front et maintiens ma vie professionnelle à flot. C’est déjà ça, et par moment, cela m’insuffle un semblant de force et d’espoir concernant les jours à venir.
Je tente de me rassurer en me disant que ce n’est que le début et qu’il me faut à tout prix me montrer davantage patiente afin de voir les premiers signes qui m’indiqueront que je pourrai totalement survivre à ce genre de souffrance.
Je dois reconnaître que je suis en mesure de comprendre ce qu’a tant meurtri le cœur de ma mère. Je comprends pourquoi elle a pu se montrer aussi faible face à mon père quand il l’amadouait. Je sais combien, perdue dans la tourmente de la drogue, cela a pu devenir encore plus difficile que ça l’est pour moi.
Au moins, je ne confonds plus le passé, en comparant la vie de ceux qui ont un jour été mes parents, avec mon présent entre Cameron et moi. Je suis en pleine mesure de savoir faire la différence en me disant que Cameron malgré son coup fourré derrière le dos n’est assurément pas comme l’a été mon père. Tout comme je ne suis pas ma mère.
Combien de femmes souffrent chaque jour des méfaits de leur homme ? Tout comme le contraire. Je ne suis qu’une jeune femme de plus parmi tant d’autres qui accroit simplement le pourcentage  bien élevé des trahisons et cachoteries dans un couple.

The sin #half of my soul (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant