The sin #half of my soul (Terminé)

Chapitre 46 - 🎶 Vérités dévoilées

RAINA

Une petite secousse me sort du sommeil. Les yeux enfarinés, c’est l’odeur de fumée et le froid anormal qui finit de me faire émerger. Billy me fait face tandis que plusieurs personnes autour de nous s’activent en roulant leur sac de couchage et pliant leur couverture. Certaines disparaissent déjà du hangar dans lequel elles ont passé la nuit dans un semblant d’abri.

─ Bonjour, belle vahiné, me salue mon ami.
─ Bonjour, Billy.
─ Je suis désolé de devoir te réveiller si tôt, mais il vaut mieux ne pas s’attarder. Les lieux se remplissent vite de toxicomanes venus prendre leur dose durant la journée. C’est pas l’endroit idéal pour toi.
─ Oh, d’accord.

Je l’aide à plier ses affaires après sa vaine tentative à le laisser faire tout seul. Je le suis ensuite jusqu’à l’extérieur.

─ Qu’est-ce que tu comptes faire maintenant ? me demande-t-il.
─ Aucune idée. Où vas-tu ? m’enquiers-je avec trop d’espoir.
─ Raina, soupire-t-il en se frottant la barbe et semblant hésiter, si j’avais un endroit correct où te recevoir je ne verrais aucun inconvénient à ce que tu restes un temps indéterminé avec moi. Ça aurait été avec plaisir. Mais ce n’est pas le cas, et je ne peux me permettre de te laisser me suivre. Je suis heureux de représenter cette personne à qui tu as aussitôt pensé dès lors que tu as eu besoin de te sentir entourée et en qui tu places une confiance sans limite. Je t’en suis reconnaissant à un point inimaginable. Cela m’aide, d’un certain côté, à gérer mes propres démons. Mais ne perds pas de vue le plus important : tu as toujours été indépendante et tu as bâti ta vie admirablement. Tu n’as besoin de personne afin de continuer à avancer, même le cœur écorché. Sers-toi de tes fêlures pour poursuivre ton chemin en te battant comme tu l’as toujours fait. Ta douleur fera ta force. Ça l’est déjà et tu t’en sors formidablement bien. Je suis fier de toi. Et encore plus fier d’être ton ami parce que tu es la personne la plus remarquable que je connaisse et qui a, depuis le premier jour où nos chemins se sont croisés, toujours posé sur moi un regard juste, totalement à contrario avec tous les autres qui étaient emplis de dédain. Tu as toujours été vraie, authentique, sans jamais avoir laissé cette ville ni la célébrité te changer. N’oublie jamais cela. Ça détermine l’être exceptionnel que tu as toujours été, alors garde ça comme point de mire à chaque coup de blues ou mauvaises passes aussi dures qu’elles puissent être. Qu’importe les obstacles, tu vas assurer.

Je le serre dans mes bras en reniflant parce qu’entendre chacun de ces mots venant de lui, mon cher Billy, me va droit au cœur.

─ Merci, Bill, soufflé-je contre sa poitrine tandis que je l’enlace toujours. Mais n’oublie pas que tous ces mots équivalent pour toi également. Ne perds jamais ça de vue non plus.

Je sors mon trousseau de clé sur lequel se trouve le double qu’Oro avait donné à Cameron et dont Preston a eu la courtoisie de me rendre. Je le soupçonne d’avoir fait des doubles, mais cela m’importe peu. Je décroche une clé et la place dans la large paume de Billy, recouverte d’une vieille paire de mitaines.

─ Je vais retourner à L.A, alors pour une fois, ne refuse pas de te rendre chez moi. Je ne serai plus là pour t’ouvrir les vestiaires du studio et je ne peux plus partir en sachant que personne d’autre que moi t’offrira cette part d’humanité hormis ta famille. Mais je te sais trop buté pour oser les approcher de nouveau alors que tu ne devrais pas. Tu peux rester vivre chez moi et reprendre ta vie en main. Tu en as la force désormais, je le sens en toi, dis-je en plaçant ma paume sur son cœur.
─ Raina…

Il tente de refuser, mais je ne le laisse pas faire.

─ Non, Bill. J’ai longuement souffert d’avoir perdu ma mama ru’au et mon papa ru’au durant trop d’années. Désormais, tu es la dernière personne que je souhaite voir s’être retrouvée et pleinement heureuse. Accepte de participer à faire mon bonheur.