The sin #half of my soul (Terminé)

Chapitre 11 🎶 - Lettre anonyme

RAINA

Guidée par mon cavalier sur la piste de danse, nous nous mêlons à d'autres couples qui valsent sur des airs classiques. Je suis secrètement heureuse d'avoir également appris cette danse. Bien que hors de mes habitudes musicales, cela fait partie de mon métier.

Monsieur Williams mène la danse. Notre soudaine approche me rend nerveuse, mais le malaise est de courte durée en me laissant porter par la musique. Néanmoins, je prends soin d'empêcher mes yeux s'égarer vers ses perles turquoise que je sens exclusivement posées sur moi.

Je note ainsi le nombre incalculable de jeunes femmes qui me cinglent de leur regard le plus noir. Je me dis qu'elles ne sont pas forcément là pour la charité, mais plutôt pour tenter par tous les moyens de remporter le plus beau parti de la planète. Celui-là même qui a, à cet instant, une main posée sur une de mes hanches en me procurant une chaleur inattendue au bas de mes reins et l'autre tenant ma main avec possessivité.

Malgré toutes ces femmes aussi belles les unes que les autres, il semble n'en avoir que faire. Il cherche mon regard en penchant légèrement la tête vers moi en captant aussitôt ce qu'il a espéré : mon attention. Pourtant, il l'a déjà. Mais je suis heureuse de parvenir encore à dissimuler avec soin ce qui peut m'animer à l'intérieur et qui ne cesse de m'interroger.

─ Cette robe te va à ravir, Raina, me complimente-t-il. Tu es somptueuse, comme toujours.

─ Merci, réponds-je dans un murmure qu'il parvient tout de même à entendre.

À mon arrivée, il m'a détaillée de la tête aux pieds, mais il n'a jamais laissé ses yeux s'attarder plus que de raison sur mes seins ou la jambe nue que l'on peut entrevoir par la fente de ma robe. Cela me paraît plaisant de la part d'un homme. En général, une grande majorité ne fait que lorgner sur ma poitrine ou mes fesses.

Savoir qu'un queutard tel que lui fait preuve de retenue face à moi est agréable, bien que je m'en sente blessée, étrangement. Je me demande vaguement s'il ne me trouve pas à la hauteur des femmes avec qui il couche. Avoir ce genre de pensée m'énerve, mais c'est plus fort que moi.

─ Tu dois penser que je suis un bien piètre danseur à côté des professionnels de ton groupe de danse, déclare-t-il soudain.

─ Non, tu danses merveilleusement bien, lui réponds-je avec sincérité parce qu'il gère parfaitement.

─ Merci, mais ça s'arrête à la valse. Pour le reste, je pense danser comme tout le monde. Rien d'extraordinaire.

─ Je suis sûre que non.

─ Tu serais déçue.

─ Pourtant tu n'as pas hésité à m'inviter à danser, l'autre soir.

─ C'est vrai, et après ton danseur j'aurais fait une bien insignifiante prestation.

Je souris parce que j'apprécie sincèrement qu'il ne cherche pas à tout prix à se mettre en valeur avec des « moi, je... » à tout bout de champ. Il n'a pas l'air d'être orgueilleux ce qui me plaît. Je ne réponds pas à ce qu'il avance et, de toute manière, il ne paraît pas attendre que j'y réponde.

Nous continuons de valser, quand une voix résonne derrière moi : Tanetoa. Cameron me laisse me détourner de lui afin d'enlacer rapidement mon ami.

─ Je sais combien tu détestes ce genre de soirées, ce qui me fait toujours marrer de t'y retrouver, me dit ce géant tahitien.

─ C'est vrai, mais Dennis a encore fait des siennes, tu le sais bien.

─ Tu m'en diras tant, répond-il en souriant puis levant la tête derrière moi.

Je me retourne et tombe sur Cameron qui est resté là.