Chapitre 27 - Happily ever after ?

214 13 12
                                    

Providence, 2008.

Depuis quelques jours, la ville s'était vêtue d'un épais manteau blanc. Chacun mettait du coeur à l'ouvrage et habillait balcons et maisons de leur plus belles lumières. Chaque porte sans exception était ornée de sa couronne, les jardins embellis par d'imposants sucres d'orge, chaque sapin clignotait au rythme de Jingle Bells qui résonnait dans nos têtes sans même avoir à y penser. Les groupes d'enfants jouant dans les rires avec des boules de neige contrastaient des parents trop pressés de terminer leurs achats, réalisant que le 23 décembre était arrivé bien plus vite que prévu.

Un mois entier s'était écoulé depuis qu'Eddie avait débarqué comme une fleur, et ce mois avait été le plus incroyable qu'il m'eu été donné de vivre. J'eu l'impression de redécouvrir ma propre vie à travers son extase après une année dans le brouillard.

J'avais commencé par annoncer à mes parents qu'il n'y aurai plus de thérapie, plus d'allers-retours à Boston, plus de médecins ni anti-dépresseurs. Ils avaient débarqués par l'avion suivant, incapables de croire sans le voir qu'Eddie était là. Mon père, paniqué, avait dans un premier temps pensé que je m'étais réfugiée dans des hallucinations réconfortantes. Et pourtant sa réaction en découvrant Eddie à mes côtés dans le hall des arrivées avait était à l'exacte opposée de ce que j'avais imaginé. Il l'avait accueilli à bras ouverts. Peut-être avait-il été simplement rassuré de me savoir désormais en sécurité et heureuse, enfin heureuse.

Ce même jour d'ailleurs, nous étions tous les 4 allés faire les magasins pour trouver à Eddie des fringues adaptées à l'époque et à la saison. The Kooples s'était avéré être un bon compromis et lui donnait un air chic sans dénaturer la personne qu'il était et pour laquelle j'avais eu ce coup de foudre en 86.
Mes parents, à la générosité sans pareille avaient offert un téléphone portable à Eddie. Ils avaient convenu de le payer pour lui jusqu'à ce qu'il puisse faire ses papiers d'identité et trouver un job.

De l'autre côté, avant son arrivée, Hopper, par le biais d'un collaborateur d'Owens l'avait aidé à obtenir un nouveau certificat de naissance. Il avait conservé son nom, mais son année de naissance avait été modifiée à 1987.

Il avait ensuite trouvé un travail parfait, qui semblait l'attendre depuis toujours. Un disquaire dans le quartier de Federal Hill, ouvert depuis 1999 et spécialisé dans la vente et Label de musiques Rock, Punk et Metal. Un endroit parfait pour lui où sa coupe de cheveux et son style vestimentaire se fondaient parfaitement dans le décor et où son temps libre était occupé à rattraper et découvrir les nouvelles oeuvres de ses groupes favoris, à la composition et à la guitare.

Nous avions aussi contacté Wayne et passé un week-end à Burlington où il vivait désormais. Le choc fit rapidement place à la joie de retrouvailles inespérées. Il en avait profité pour donner à Eddie de quoi louer une chambre en courte durée à Providence, et au début du mois de Janvier, nous allions pouvoir envisager de nous installer ensemble. Il n'y avait aucun intérêt à vivre séparément. Taylor avait d'ores et déjà prévu de venir squatter tous les week-ends.

Pour ma part, j'avais mon Bachelor à obtenir et mes cours occupaient une bonne partie de mes journées, mais savoir que le soir venu je pouvais retrouver Eddie me donnait des ressources dont j'ignorais l'existence. On regardait des films, cherchait un appartement, et on se disputait un soir sur deux sur le choix du repas. Comme un couple qui avait toujours vécu ensemble. Comme un couple qui n'avait pas traversé de drame, croisé des monstres, échappé à la mort et été séparés dans deux dimensions différentes. Il m'apprenait à jouer de la guitare et à Donjons & Dragons, je lui apprenais à se servir d'un ordinateur et d'internet. L'équilibre était parfait. Les moments dont j'avais rêvé, dont j'avais du ensuite faire le deuil m'étaient finalement offerts

T.1 Attends-moi | Eddie MunsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant