Chapitre 8 - C'est quoi ta chanson préférée ?

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Hawkins, 1986.

L'expression sur mon visage dévoilait à toute la bande le vide émotionnel que je subissais brusquement.

Nancy s'avança vers moi.

- Eh, je sais ce que tu éprouves en ce moment, mais écoute, Vecna n'a pas le pouvoir absolu de la vie et de la mort. Max a réussi à lui échapper 2 fois, quant à moi, il m'a épargnée. Ton destin n'est pas scellé.

- Par contre il faut rester alertes et préparés. Sous aucun prétexte tu ne dois te retrouver seule, dit Dustin.

La musique est pour le moment le seul moyen connu d'échapper à l'emprise de Vecna. Il faut que tu nous dises qu'elle est la chanson que tu préfères. Celle qui te réconforte quand tu te sens triste.

- Time is Running Out de Muse mais...

- Mais elle n'existe pas encore c'est ça ?

J'acquiesçai. Envolé mon seul et unique espoir de survie.

- Bien. Parfait. Alors on a plus qu'à te trouver ta nouvelle chanson préférée, dit Eddie en se levant.

Chacun fit un aller-retour chez lui pour chercher des cassettes et les ramener chez Eddie, tandis que ce dernier revint de sa chambre avec un Walkman et quelques-uns de ses titres préférés.

- Oui, bon ma bibliothèque musicale contient approximativement 100% de métal, désolé.

- On peut toujours essayer.

Il mit le casque sur mes oreilles, s'assit sur le canapé et me fit signe de le rejoindre. C'est ainsi que débuta la soirée la plus explosive en émotions que j'eu l'occasion de ressentir de toute ma vie.

- Allonge-toi et ferme les yeux. Ressens les vibrations, les instruments, écoute les paroles et laisse-toi porter.

Ma tête posée sur ses cuisses, je redécouvrai les chansons d'Iron Maiden, AC-DC ou encore de Motörhead dans une ambiance authentique. Les registres musicaux de Robin, Nancy et Steve s'éloignaient trop de mes goûts habituels. Jusqu'à présent, aucune des chansons ne sortait du lot.

Et puis, Eddie mit dans le Walkman sa dernière acquisition : Master Of Puppets de Metallica.

Mon rythme cardiaque suivait le rythme de la musique, je frissonnais à chacune des notes qui passait dans mes oreilles. Je sentais la dopamine que sécrétait mon cerveau. Huit minutes et 35 secondes de bonheur absolu. J'en avais presque oublié que la mort m'attendait au coin de la rue.

J'avais la chair de poule et ce détail n'échappa pas à Eddie.

- Je crois qu'on l'a trouvée, me dit-il soulagé.

- Cette chanson est incroyable.

- C'est quand même un drôle de hasard que ta nouvelle chanson soit la même que la mienne. À moins que ce ne soit le destin.

Sur ces paroles, je sentis une vague de chaleur me parcourir. Nous avions bien plus de points communs que je le pensais au premier abord.

- Garde le Walkman et le casque autour du cou. Si tu te sens envahie, j'allumerai la musique, tu n'auras qu'à te concentrer dessus. Vecna utilisera ses pouvoirs psychokinétiques pour t'épuiser psychologiquement. Surtout n'oublie pas, quoi qu'il puisse te dire ou te montrer, ça n'existe pas, n'oublie pas que je suis là même si tu ne me vois pas.

Eddie se montrait de plus en plus protecteur, et ça n'était pas désagréable. Comment les gens pouvaient être persuadés de son implication dans le meurtre de Chrissy ? Il était si doux, attentionné, empathique et chaleureux.

La fatigue montait. Eddie prépara sa chambre et installa un matelas près de son lit pour pouvoir garder un œil sur moi.

Rien ne se passa cette nuit-là. Je me sentais sereine au réveil.

À la porte, quelqu'un frappa.

- Tu attends quelqu'un ?

- Non, dit-il, l'air effrayé.

Encore dans mon pyjama, je regardai discrètement par la fenêtre et vis Robin. Elle fit irruption dans la pièce à peine le loquet déverrouillé.

- On est dans la méga merde. J'étais en ville hier soir, quelqu'un racontait avoir vu du mouvement ici, ils pensent que tu es revenu étant donné que ton oncle a déménagé après la mort de Chrissy.
Faut pas traîner, prenez des affaires et on se tire. Les flics pourraient débarquer d'une minute à l'autre.

Je ne pouvais pas non plus prendre le risque de me faire arrêter. Si jamais on décidait de m'interroger, comment prouver mon identité ? Qu'est ce que je dirais ?

Les quelques affaires prêtées par Robin et Nancy ne furent pas longues à rassembler. Pour gagner du temps, je rejoignis Eddie dans sa chambre pour lui filer un coup de main.

- Sympa tes caleçons Munson, dis-je en en attrapant un décoré de petites guitares.

- Rends-moi ça, t'es vraiment allumée c'est pas possible, dit-il en me poussant sur son lit pour déblayer le chemin.

L'atmosphère était plus détendue. Il embarqua sa guitare et quelques magazines en plus d'un sac de vêtements.

- Ça vous ennuierait de vous MAGNER les tourtereaux ? cria Robin depuis le salon.

Y avait-il des signaux entre nous perceptibles de l'extérieur ? Je me sentais affreusement gênée.

- Oh la ferme Robin, lança Eddie en se dirigeant vers le salon d'un pas assuré.

Dans la voiture, Steve attendait au volant, prêt à démarrer aussitôt installés.

- C'est quoi le plan ? On va où ?  lança Eddie à Robin assise à l'avant.

- Mon cousin a une maison à l'extérieur de la ville, il est parti en Floride pour le Spring Break mais m'a dit de venir quand je voulais. Vous allez vous planquer là bas quelques jours. Là le plan c'est qu'on vous dépose, et on repasse dans la journée vous déposer de quoi tenir plusieurs jours.

La voiture s'éloignait de plus en plus d'Hawkins, s'enfonçant doucement dans les forêt. Je n'étais pas du tout rassurée. Jusqu'à présent je n'avais pas eu de super expérience dans ce genre d'endroits.

- Dites, il y a une chose que je ne comprends pas. Dustin disait que Vecna avait tué 4 ados dans le but d'ouvrir des portails sur Hawkins. Mais maintenant que les portails sont ouverts, pourquoi me marquer moi ? Je ne devrais même pas être ici.

- Peut-être que c'est pour cette raison. Tu ne devrais pas être là. Peut-être qu'il se sent vulnérable en te sachant ici ? répondit Steve.

- Je n'ai jamais été une menace pour personne. J'ai même peur des araignées. Votre monstre-mage-noir des ténèbres aurait peur d'une ado sans défenses ?

- C'est juste une théorie.

La voiture arriva finalement devant la planque. C'était pittoresque et bien entretenu. L'endroit me rappella nos week-ends dans le Vermont avec mes parents.

- Entrez, faites comme chez vous. Il y a 2 chambres à l'étage et 2 salles de bain. Amusez-vous bien, on se voit plus tard.

Sur ces paroles, je me retrouvai seule avec Eddie, une fois de plus.

T.1 Attends-moi | Eddie MunsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant