Obscurité

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Comme convenu, Karma gardait la surprise. De ce fait, j'avais quitté mon lieu de travail aux alentours de 18h, pour correctement me préparer. Après avoir nourri mon chat (oui, je ne l'ai pas lâché), et m'être lavée, la question de la tenue se posait. Je n'avais aucune idée si le resto était chic ou chill. J'optais finalement pour un bas ample et fluide beige, centrant ma taille par une ceinture marron aux détails dorés. Je portais une chemise bleue, avec les deux premiers boutons défaits. Concernant mes cheveux, je les attachais en une queue de cheval basse, laissant deux mèches en sortir pour un effet plus décontracté. En descendant au salon, je partis attraper mon téléphone afin de voir l'heure. Il était 19h30. Pile dans les temps, voire en avance. Alors que je reposais mon téléphone, j'entendais la sonnerie retentir. Je me dépêche de finir d'enfiler mon second talon, et courrai presque vers la porte d'entrée. Je vis avec joie celui m'ayant invitée.

Karma : Déjà prête ?

Son regard se baladait furtivement sur ma tenue, jusqu'à ce qu'un rictus prit place sur son visage. Lui aussi était plutôt apprêté simplement. Un bas de costume gris foncé virant presqu'au noir, et d'une chemise blanche laissant paraître son début de torse.

- Tu arrives 30 minutes en avance pour un rencard, mais pour ta banque, 30 minutes en retard. J'applaudis ce professionnalisme...

Karma : Excuse-moi d'avoir des priorités. Tu me fais entrer ?

J'ouvris un peu plus la porte, pour qu'il puisse passer. Il allait partir vers le frigo, mais je l'arrêtai de ma main sur son poignet.

- Hé, ne mange rien avant le dîner. Tu n'auras plus faim sinon.

Il se retournait pour me faire face, et je fus surprise de devoir lever la tête pour le regarder dans les yeux, malgré mes talons.

Karma : C'est fou, tu n'as grandi que de 3 ou 4 cm, tout au plus.

- J'aurai aimé, mais j'ai des talons...

Comment n'a-t-il pas pu les entendre, déjà ? Ah, d'accord. Il me cherche. Je finis par lâcher son poignet, me dirigeant vers l'étage. Le rouge me suivait de près, voulant visiter à nouveau cette maison où on a passé une grande partie de notre adolescence. Alors que j'entrai dans ma chambre pour me saisir de mon sac, j'entendais Karma s'extasier de la déco. Il regardait ma chambre d'un œil curieux, avant d'en sortir.

Karma : Hé, Ashi, t'as changé cette pièce non ? Avait-il crié au fin fond du couloir.

Je soupirai de son comportement enfantin, avant de sortir de ma chambre pour aller vers cette fameuse pièce. Je m'appuyais dans le cadre de la porte les bras croisés, le rouquin admirant les fresques un peu partout. Il partit vers un poignard vert, le prenant en main. Il jouait un peu avec, il avait toujours une bonne maîtrise de cette arme en plastique.

Karma : Tu y as mis tous les souvenirs de la classe E.

- C'est ça, et aussi des tableaux, comme tu le vois. Non pas que je m'ennuie, quoique si, mais je crève la dalle. Allons-y !

Je m'approchais de lui, saisis sa main chaude, et descendis. En chemin, je n'oubliais pas d'éteindre toutes les lumières de la maison. Je fermais la porte d'entrée à clé, puis nous prenons la route pour ce fameux resto de Tokyo.


Durant le dîner.


Honnêtement, je m'attendais à ce que notre conversation soit fluide, mais pas autant. Nous avions chacun tellement de choses à raconter à l'autre, qu'on ne vit plus l'heure passer. Il nous restait seulement nos verres, déjà entamés.

Karma : C'était plaisant de te revoir. Tu n'imagines pas.

- Crois-moi, je l'imagine très bien.

Après une dizaine de minutes, je décide de regarder l'heure. 21h37... Nous sommes entrés ici vers 20h, tout au plus.

Évasion | 𝘒𝘢𝘳𝘮𝘢𝘹𝘖𝘊Où les histoires vivent. Découvrez maintenant