C H A P I T R E . 20

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Point de vue d'Oxana

Quand je quitte enfin la salle de bain, je me sens à la fois ridicule et perdue. Je suis évidemment énervée par le coup de Gabriel, mais malheureusement aussi étrangement flattée. Je suis surprise qu'il n'ait pas saisi cette occasion, et ça me rassure. Il me donne l'impression qu'il ne me considère pas comme un trophée qu'il veut simplement ajouter à sa collection. Peu importe si ça signifie peut-être qu'il me déteste, ça montre qu'il est passé au-dessus de mon physique.

Mais je reste frustrée, et le souvenir de son air fier ne fait qu'accentuer ma rancune. Je rejoins le salon et la fête, décidée à l'ignorer. Je bois une nouvelle bière avant de chercher Sibyle dans la foule. Je suis surprise de la voir assise à côté de Maxime, la tête entre les mains. Elle semble épuisée.

Je l'approche pour vérifier que tout va bien, seulement avant que j'arrive Maxime lui tend un nouveau verre.

— Je pense que ça suffit pour ce soir, déclare-je en m'accroupissant face à elle.

— Un dernier verre ne fera de mal à personne, répond-il.

Je le fusille du regard avant de me concentrer sur Sibyle.

— Ça va ?

Elle lève la tête et garde les yeux à moitié fermés.

— Je crois que non.

— Je m'en occupe, reprend Maxime en l'aidant à se lever.

Ils commencent à s'éloigner, mais je ne suis pas sereine face à son état.

— Où est-ce que tu l'emmènes ?

— J'en sais rien, là où elle pourra se reposer.

— Laisse-moi faire, je sais où est la chambre.

En réalité, je n'en ai aucune idée.

— Je peux m'en occuper, s'impatiente-t-il.

Je ne l'écoute pas et attrape l'autre bras de Sibyle. Ce mec est loin d'être fiable et en aucun cas elle terminera la soirée saoule avec lui. Cette fois, il semble vraiment s'énerver.

— Bordel, lâche-là.

— Profite de la soirée Maxime.

— Qu'est-ce qui se passe ? intervient Gabriel.

Je n'avais pas vu qu'il nous avait remarqué. Apparemment, il est plus efficace que moi puisque Maxime lâche enfin Sibyle. Le regard inquiet du blond se pose sur son amie, elle est mal en point.

— J'allais simplement l'aider à trouver un lit, explique-t-il.

— Mais j'ai pris le relai. Tu peux y aller maintenant, bonne soirée.

— Je vais vomir, nous coupe Sibyle.

— Emmène-là dans la salle de bain, lance Gabriel, je te rejoins.

J'acquiesce avant de me dépêcher de l'y accompagner, croisant les doigts pour qu'elle tienne jusque-là. Elle se précipite au-dessus des toilettes et je réalise à quel point ce doit être pratique d'avoir les cheveux aussi courts à cet instant. Je m'assois à côté d'elle pour vérifier qu'elle ne s'endort pas.

Quelques minutes plus tard, je lui apporte de quoi s'essuyer la bouche et un verre d'eau.

— Ça va mieux ?

Elle hoche la tête avant de s'adosser au mur en fermant les yeux. Nous restons silencieuses un long moment, j'ai presque l'impression qu'elle dort. Bien plus tard, quand le bruit de la soirée a définitivement disparu, Gabriel nous rejoint. Il s'installe à côté d'elle et lui demande une nouvelle fois si elle va bien.

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