C H A P I T R E . 25

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Point de vue d'Oxana

Après avoir quitté le père de Sibyle, nous roulons en direction de la mer pendant quelques minutes. Cléa et Sibyle s'entendent vraiment bien, et je réalise que je n'ai jamais imaginé ma vie si j'avais eu un frère ou une sœur. En même temps c'est inutile puisque ce n'est pas le cas, mais je n'ai jamais envié ceux qui en avaient.

J'ai toujours été proche de ma mère, toute mon enfance elle a été une meilleure amie. Et quand mon père a quitté l'armée, c'est devenu son cas aussi. Mais à cet instant je me dis que si j'avais une sœur, je pourrais probablement me confier à elle comme je ne le fais plus avec eux.

Nous arrivons rapidement chez la mère de Sibyle, et cette fois la maison est un peu plus moderne. Encore une fois, nous vidons nos affaires. Mais avant que nous puissions avancer vers l'allée, deux femmes approchent. Sibyle me désigne la brune avec les grandes lunettes rondes.

— Oxana, voilà ma mère.

— Lise, se présente cette dernière.

La tonalité de sa voix et son regard doux me donnent l'impression qu'elle a un tempérament bien plus calme que celui de sa fille.

— Et ma belle-mère Isabelle.

Je pose mon regard sur la rousse qui semble plus énergique. Elle approche pour nous saluer, puis nous invite à la suivre à l'intérieur. Hier, Sibyle m'a expliqué plus en détail que le mariage de ses parents avait été un échec. Au bout de huit ans de relation, ils ont décidé de se marier, mais ça n'a pas tenu plus de trois ans ensuite. Sa mère a rapidement rencontré Isabelle, par contre son père est avec Sandrine depuis seulement cinq ans.

Cette maison est gigantesque et je ne veux pas perdre Sibyle de vue une seconde. À l'étage, elle me montre la chambre d'amis que je vais partager avec Aliona. Je découvre deux lits et une porte menant à une salle de bain.

Nous déposons nos sacs avant de redescendre pour apprendre à connaître la mère et la belle-mère de Sibyle. Sa mère est tellement calme que j'en suis surprise. Sibyle tient vraiment de son père, physiquement et mentalement. Même si nous rions moins, nos conversations sont tout aussi agréables que celles de la veille, peut-être plus reposantes.

Gabriel et Yann nous ont rejoint en début d'après-midi et nous décidons d'aller à la plage. Avoir une maison en bord de mer devient soudainement un de mes rêves. Pouvoir observer ce paysage chaque jour doit être un pur bonheur. Avec Aliona et Sibyle, nous commençons à faire un château de sable, et je suis impressionnée par leur talent dans ce domaine.

Il fait déjà froid, mais le vent et le sable mouillé gèlent encore plus mes doigts. Je me lève et frotte mes mains entre elles pour les réchauffer. Je jette un coup d'œil vers les garçons et voit que Gabriel fixe la mer sans un mot. Il a l'air dans la lune, et c'est plutôt étrange de ne pas le voir sourire. Il est comme ça depuis qu'il est revenu de chez ses parents.

Je secoue légèrement la tête avant de me concentrer sur notre œuvre d'art. Quelques minutes plus tard, nous retournons vers Yann et Gabriel. À cet instant, je remarque que Cléa est assise avec eux. Elle recouvre les pieds du blond avec du sable.

— Et tu fais toujours des concerts ? demande-t-elle à Gabriel.

Il hoche la tête, alors les yeux de cette dernière s'illuminent même si elle reste concentrée sur le sol.

— J'aimerais te revoir à la guitare. Tu joueras un morceau pour moi ?

Un léger rire lui échappe.

— Je n'ai pas ma guitare avec moi.

Elle affiche une moue triste, puis se tourne vers lui.

— Je suis déçue, t'as intérêt à te rattraper.

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