C H A P I T R E . 30

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Point de vue d'Oxana

Nous avons entamé le mois de décembre depuis quelques semaines, et tout ce que je vois ce sont nos vacances qui approchent. Le temps est largement passé depuis que j'ai dormi chez Gabriel, et les choses ont un peu changé.

L'ambiance dans le groupe est moins tendue, ce qui me permet d'être de plus en plus à l'aise avec tout le monde. Et il nous arrive de discuter de choses simples et même de traîner ensemble. Apparemment faire la paix nous va plutôt bien. Mais je ne peux pas nier que notre relation restera toujours bien différente de celle que j'ai avec les autres, nous ne sommes pas partis du même point.

Je suis avec Sibyle à une soirée et pour la première fois j'ai été invité aussi. Ce n'est pas elle qui m'a incrustée, mais l'organisateur de cette fête avec qui je parle tout de suite. Un grand brun au sourire timide, mais incroyablement gentil. C'est assez spécial de recommencer à apprendre à connaître les autres, poser des questions simples comme "qu'est-ce que tu fais dans la vie ?".

— Oxana ? lance une voix derrière moi.

Je découvre Gabriel, son sourire habituel collé aux lèvres. Parfois, je me demande s'il n'est pas né avec.

— Je te cherchais.

— Tu me flattes.

Le garçon avec qui je suis se présente, puis Gabriel lui pose quelques questions sur ce qu'il fait à son tour. Quand le brun s'en va pour chercher à boire, Gabriel se penche vers moi.

— Viens avec moi.

— Ça sonne bien trop comme un ordre pour que j'accepte.

Il attrape mes deux mains et commence à reculer en me tirant.

— Ça l'est, déclare-t-il.

Nous approchons de la sortie et j'ai du mal à comprendre pourquoi il veut quitter l'appartement.

— Là je vais être obligée de te poser des questions, comme : est-ce que tu comptes me kidnapper ?

— Et merde, tu m'as eu.

Nous continuons de descendre et une fois dans la rue, il s'approche de ma voiture pour s'y adosser.

— Je voulais qu'on soit tranquille.

— Tu commences à me faire peur.

Il fouille dans sa poche de sweat et sort un petit cadeau qu'il me tend sans un mot. Mon cœur rate un battement à cause de la surprise. Je fixe cet emballage d'un air ahuri. Lentement, je récupère l'objet avant de poser les yeux sur Gabriel.

— Pour Cléa, me rappelle-t-il.

— C'était il y a longtemps, je pensais que tu avais laissé tomber.

— Jamais, rétorque-t-il offusqué.

Comme je reste encore figée, il soupire.

— Tu peux l'ouvrir ?

— Oui, bien sûr.

Je déchire le papier cadeau et mon cœur accélère peu à peu. Je n'ai aucune idée de ce que ça peut-être et je ne comprends pas pourquoi il lui a fallu si longtemps pour trouver. Je fronce les sourcils en découvrant une cassette reliée à une prise jack. Je fixe le sourire fier de Gabriel en réfléchissant, et d'un coup je comprends. Un rire m'échappe, j'ai l'impression d'halluciner.

— Où est-ce que t'as trouvé ce truc ? Non, attend, comment tu as eu une idée pareille ?

— Tu m'as dit que tu ne pouvais pas écouter les musiques que tu voulais dans ta voiture, que seules les cassettes marchaient. Alors j'ai simplement cherché s'il y avait un moyen de connecter une cassette à un téléphone.

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