C H A P I T R E . 24

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Point de vue d'Oxana

Cette semaine, j'ai l'impression que tout allait mieux. Avoir passé un week-end avec mes parents m'a redonné envie de rire. Et ça tombe bien puisque je vais passer deux jours entiers avec Sibyle. Nous sommes vendredi et ce soir nous dormirons chez son père. Demain après-midi nous irons chez sa mère, près de la plage.

Nous roulons depuis un bon moment déjà et comme elle l'avait prédit, nous sommes serrés derrière. Aliona a pris la place du milieu et Gabriel est à sa droite. Yann, qui est assis devant, se plaint de sentir les genoux de ce dernier dans son siège. Je n'écoute leur dispute que d'une oreille, je regarde à travers ma fenêtre et menace de m'endormir. C'est ce que je finis par faire, même si je sais qu'il ne reste qu'une demi-heure de route.

Je me réveille quand je les entends dire que nous sommes arrivés. J'ouvre lentement les yeux et découvre une vieille maison en pierre, couverte par du lierre. Quand je me tourne à ma droite, ce n'est plus Aliona qui s'y trouve mais Gabriel. Je comprends que Yann a gagné et qu'il a réussi à le pousser à se déplacer. Il tourne sa tête vers moi, puis découvre mes yeux ouverts.

— Ça tombe bien, j'allais te réveiller.

Je soupire avant de m'étirer. Je déteste m'endormir en voiture. Je vais rencontrer le père de Sibyle en étant décoiffée et mal réveillée. Quand je regarde à nouveau Gabriel, il sourit, presque amusé.

— Quoi encore ? soupire-je.

— Tu as la trace de tes bagues sur la joue.

Voilà qui est mieux, je me suis endormie sur mon poing et ça a marqué ma peau. Sibyle est enfin garée alors nous sortons. Je m'arrête directement pour admirer la maison et son grand jardin. Gabriel se plante à côté de moi et la fixe aussi.

— T'aurais dû dormir sur moi, ça aurait été plus confortable.

— Bien sûr, répond-je sarcastique, pourquoi j'y ai pas pensé ?

Il hausse les épaules et commence à s'avancer, deux sacs dans les mains.

— T'étais trop impressionnée par mon corps d'athlète pour oser m'approcher ?

Je lève les yeux au ciel avant de me tourner vers la voiture pour récupérer mes affaires. Le père de Sibyle sort, un grand sourire aux lèvres, et je vois qu'elle tient ses cheveux noirs de lui. Elle le serre dans ses bras, puis il salue Aliona qu'il doit bien connaître puisqu'elles sont amies depuis le début du lycée.

— Gabriel, déclare-t-il toujours aussi souriant en lui tendant la main.

— Ça me fait plaisir de vous revoir.

Je réalise soudainement que je suis une inconnue ici, et je me sens encore plus mal à l'aise. Je déglutis, prête à me présenter, quand il pose son regard sur moi.

— Et la fameuse Oxana. Enchanté d'enfin faire ta connaissance !

— Moi aussi, lance-je avec un sourire timide.

Mais je ne reste pas gênée longtemps puisqu'il se tourne vers Yann et le salue à son tour. Je me souviens alors que lui aussi n'est jamais venu ici.

— Entrez, Sandrine nous attend au salon.

Tout le monde semble savoir de qui il parle, mais je ne sais pas s'il s'agit d'une sœur de Sibyle ou de sa belle-mère. Ils s'engouffrent dans la maison et j'observe tout autour de moi, découvrant l'endroit où Sibyle a grandi.

— T'inquiète pas, me chuchote Yann, je suis aussi perdu que toi.

Je suis surprise qu'il s'adresse à moi, alors je ne réagis pas directement. Finalement j'esquisse un léger sourire. Je le connais peu, mais depuis qu'il a accepté de rencontrer mes parents, j'essaie de me montrer la plus agréable possible malgré mes angoisses. Il a été adorable avec eux, et plutôt drôle, alors je l'en remercie intérieurement.

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