C H A P I T R E . 7

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Point de vue d'Oxana

Je me réveille avec la bouche pâteuse. Si cette première fois à boire n'était pas si catastrophique, j'ai quand même fini avec un sacré mal de tête. Sans compter que je me suis assise avec tout un groupe qui a dû se demander ce que je faisais là. Je ne veux même pas imaginer ce qu'ils en ont dit ensuite. Tout ça me met de mauvaise humeur dès mon réveil.

Réveil ?

Je n'ai pas été réveillée par sa sonnerie. Je me souviens d'un coup que nous sommes vendredi et que j'ai cours, alors j'attrape mon téléphone pour vérifier que je ne suis pas en retard.

Onze heures.

— Non, non, non !

Moi qui m'étais promis de ne sécher aucun cours à la fac malgré notre liberté, c'est raté. Qui est l'idiot qui a instauré les soirées le jeudi soir ? Comme si ça n'était pas suffisant, mon rêve de cette nuit me revient à l'esprit. Je ne me rappelle pas de tout, mais j'étais avec Jules. Je me souviens d'un sentiment de bonheur et de son contact qui me faisait frissonner, mais rien de plus.

J'ai envie de vomir, et pas à cause de l'alcool.

Je me lève rapidement et sens encore ma tête tourner. Un cachet d'aspirine plus tard, je commence à me préparer rapidement pour mes cours de cet après-midi. Je réalise alors que je n'ai pas ma voiture et que je vais devoir opter pour les transports en commun aujourd'hui. 

Cette journée commence bien.

Après mon déjeuner je m'en vais en ne pensant qu'à une chose : je dois récupérer mes cours de ce matin. On m'a bien expliqué qu'il était trop facile de se laisser aller une fois à l'université et j'ai déjà trop perdu, je ne peux pas rater mon année en plus.

Je ne connais qu'une seule personne dans ma licence à qui demander ces cours, alors je tente de trouver Sibyle. Hier j'ai été un peu sèche avec elle et j'espère ne pas l'avoir blessée. Je l'apprécie et je sens que sa gentillesse est sincère.

Beaucoup d'étudiants sont en train de déjeuner dehors, il fait encore assez beau pour le moment alors ils en profitent. Je parcours les jardins en espérant la trouver, je lui envoie même un message, mais c'est un échec. Je me souviens pourtant qu'elle m'a dit qu'elle appréciait manger dans ce coin. Mon regard se pose enfin sur son groupe d'amis, mais elle n'est pas là.

Poussée par une détermination tombée du ciel, je les approche alors qu'ils rient tous les trois.

— Salut, lance-je en me plantant devant eux.

Ils me fixent tous, surpris par mon intervention. Je sais que la brune aux cheveux bouclés est Aliona, Sibyle en parle sans arrêt, et je vois désormais qui est Gabriel, mais j'ai oublié le nom du dernier. Ses cheveux sont rasés de près et sa peau noire est bien plus foncée que la mienne. Je croise le regard de Gabriel qui me replonge à la soirée d'hier. Certains moments sont un peu vagues, je ne contrôlais plus vraiment ce que je faisais ou disais, mais je me souviens parfaitement de ce moment dans la voiture où ses yeux bleus ne me lâchaient plus. On aurait dit qu'il essayait de lire en moi.

— Tu voulais quelque chose ? demande doucement la fille.

Elle me sort de mes pensées et mon regarde se pose sur elle.

— Je cherchais Sibyle.

— Après la soirée d'hier, elle a décidé de ne pas venir.

— Merde, souffle-je.

— Un problème ? intervient l'autre garçon.

— Je voulais récupérer les cours de ce matin, mais...

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