Chapitre 13

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_ Sakura !

J'ouvris doucement les yeux. Tout mon corps criait de douleur et je ne sentais plus mes muscles. Ma vue était entièrement floue mais j'arrivai à percevoir les sons.

_ Allez, lève toi.

C'était la voix d'Aizawa. Je n'étais donc pas morte ? Je clignai plusieurs fois des yeux avant d'enfin voir aux alentours. J'étais toujours couchée sur le sol, au pied du bâtiment d'où j'avais sauté.

Dabi n'était plus au dessus de moi, mais en train de se battre contre Aizawa qui me criait de me lever. De nombreux héros comme Midnight ou Cementos se battaient contre l'Alliance.

Je me relevai doucement, mais ce fut à ce moment-là que je remarquais que quelque chose n'allait pas. Tout mon corps était de nouveau recouvert de cette substance noire.

J'allai me mettre à crier de douleur, de tristesse, mais un autre cri retint mon attention. Un peu plus loin, Eijiro se battait contre les clones de Twice, tentant de protéger les personnes derrière lui. Mina était à genoux, le visage couvert de sang, et dans ses bras, Katsuki, inconscient.

Je criai. Mais cette fois de rage. Je me déplaçais avec vitesse jusqu'aux clones de Twice et les écrasaient un par un. Je ne voyais plus que celui que j'aimais, au sol. Eijiro me regardait avec effroi, mais je m'en fichai. Lorsque je réduisis en bouillis le dernier clone, je me tournais vers l'alliance. Celle-ci fuyait grâce au portail de Blacklist.

Je courus vers eux, aveuglée par la haine, mais je me fis soudainement arrêter par un mur de ciment que je me pris de face, me plongeant dans l'inconscience une fois encore.

_ C'était un véritable désastre ! Vous vous rendez compte ! Une vingtaine d'élèves blessés et trois entre la vie et la mort ! Nous sommes censés avoir un des établissements les plus protégés du pays ! Que vont dire les parents ! Que va dire le pays ! Si nous ne fermons pas la porte d'ici la fin de la semaine, ce sera un miracle ! Où étiez-vous quand ces jeunes se sont battus à sang pour protéger les autres ? Vous buviez tranquillement votre café dans la salle des professeurs ? Je crois que vous ne saisissez pas vraiment la situation ! Tous les parents vont demander le changement d'établissement de leurs enfants ! Comment fait-on sans apprentis héros ?

J'entendais les cris d'un homme, certainement ceux du directeur, et je sentais une chaleur dans ma main gauche.

J'entendis alors la salle se vider et la personne à mes côtés se pencha vers moi, faisant tomber ses larmes sur mon visage.

_ Kira...

C'était Zuku.

_ Tu ne peux pas savoir à quel point la situation est catastrophique, pleura-t-il. Beaucoup d'apprentis héros ont été blessés, deux sont dans le coma, un des bâtiment est en ruine, et la moitié de la classe 1-A est inconsciente. Je voudrais vraiment que tu réveilles mais en même temps je ne te le conseille pas. UA est obligée d'appeler tous les parents des blessés, c'est-à-dire ton père. Aizawa a milité contre mais comme Keigo est injoignable à cause de sa mission, ton père est le seul responsable légal qu'il te reste. Il va venir te chercher dès que tu seras réveillée. Alors si tu m'entends, ne te réveille pas.

Je devais certainement reperdre connaissance car lorsque je pu réentendre, c'était la voix de Kyoka.

_ Si tu es réveillée, serre moi la main doucement, me chuchota-t-elle.

Je fis ce qu'elle me demandait sans ouvrir les yeux. Elle laissa échapper un petit cri qui du se faire entendre car l'infirmière lui demanda si tout allait bien.

_ J'aimerais parler à Sakura, je sais qu'elle est inconsciente mais je veux lui dire ce que j'ai sur le coeur, s'il vous plaît.

L'infirmière du accepter car j'entendis un peu plus tard la porte se fermer.

_ N'ouvres pas les yeux, on est filmés, me dit-elle. Je vais être brève. Ton père vient demain, tu dois t'évader avant sinon on ne pourra plus rien y faire. Ton imbécile de daron a discuté pour pouvoir te récupérer même si tu étais encore inconsciente. Tu l'aurais entendu ! Il a fait tout un speech comme quoi tu étais tout ce qui lui restait et que c'était impossible à ses yeux de rester plus longtemps loin de toi. J'ai failli vomir devant un mensonge aussi débectant. Bref, demain, dès que le soleil se lève, fuis. Pas avant, pas après. Je me débrouillerai avec les autres pour que tu puisses partir sans que personne ne te voit. Si tu as tout compris, serre ma main.

Je fis encore une fois ce qu'elle me demandait. Ils faisaient tous tellement pour moi, alors que je restais collée dans ce lit...

Je ne pu dormir de toute la nuit, mon cerveau ne voulait pas cesser de fonctionner. Je ne savais pas où j'allais aller, comment, par quels moyens. Tout était si compliqué...

Lorsque, à mi-paupières, je commençai à voir les premiers rayons du soleil, j'ouvris soudainement les yeux et sortis de mon lit. De nombreux lits étaient alignés contre les murs, séparés par des rideaux blancs. Tous semblaient occupés. Comme l'avait dit Izuku, cela avait été un véritable carnage.

Je rassemblai rapidement mes quelques affaires, ce qui consistait en mon téléphone, mes papiers et mes bijoux qui avaient été déposés par Kyoka sur ma table de chevet. Sans un regard en arrière, je me dirigeai vers la fenêtre de l'infirmerie pour m'y envoler. Mais avant que je puisse acquérir ma liberté, un détail me fit m'arrêter, malgré le danger proche. Je me retournai lentement, comme si je ne voulais pas voir ce qui défilait sous mes yeux.

Katsuki était allongé sur ce lit blanc, un bandeau entourant son crâne. Son visage était aussi pâle que les draps et je pouvais voir des gouttes de sueur perler sur son front. Tout son visage était détendu, trop détendu pour que ce ne soit normal. Il était juste là, immobile, je voyais à peine son torse se gonfler lorsqu'il respirait. Non, il ne respirait pas, la machine le faisait pour lui. Tout comme son coeur qui ne semblait pas être capable de battre de lui même, cette grosse machine comptant ses battements, l'aidait à propager tout le sang dans le corps. Son coeur battait, mais son cerveau fonctionnait-il encore ? Si je l'appelais, me répondrait-il ?

_ Katsuki ? chuchotai-je.

Aucune réponse. Mes larmes commencèrent à dépasser la barrière de mes yeux pour s'écouler tout le long de mon visage. Ma main se releva d'elle même pour aller glisser dans celle de mon amant, froide, immobile. Ma raison me hurlait de partir en courant, de fuir, qu'il serait bientôt là pour m'enlever tout ce que j'avais, mais mon coeur me fit tomber au sol, alors que je pleurais mon ami, amant.

Je n'entendis pas la porte de l'infirmerie s'ouvrir soudainement. Je ne sentis pas non plus mon paternel me relever pour me tirer hors de ma nouvelle maison. Je ne regardai que le visage de celui que j'aimais, le visage sans vie de mon ami d'enfance. 

Hawk(s) Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant