Chapitre 15

323 18 0
                                    


Durant quatre heures, il me fit enchaîner les squats, pompes, accélérations, burpees et j'en passais. Je croyais mourir. Tous mes muscles hurlaient de douleur. J'avais beau avoir rouspété, essayé de fuir de la salle, de l'attaquer par surprise, Haru était impitoyable et devenait encore plus exigeant dès que je ne suivais pas ses instructions. J'avais fini par me taire et suivais ses indications.

_ Enlève les poids maintenant.

Une fois ces objets de torture au sol, je me sentais revivre, j'avais l'impression de voler.

_ Des pâtes te seront amenées ce midi, va te doucher tu pues.

_ Eh oh ! C'est pas sympa !


Son sourire réapparut et il me fit une pichenette sur le front.

_ On se revoit demain à la même heure, m'indiqua-t-il en sortant de la salle.

Démunie de toute énergie, je le regardai partir sans rien dire. J'allais voir revivre un autre entraînement dirigé par ce dingue demain, et les jours suivants. J'osai dire que même Aizawa n'était pas aussi rude avec moi. Penser à mon professeur préféré m'arracha un soupir. Sans enthousiasme, je me traînai jusqu'à ma chambre pour prendre une douche bien méritée.

Comme Haru me l'avait indiqué, un bol de pâtes me fut apporté, ce dernier étant accompagné de jambon. Si je ne mourrais pas d'épuisement, je mourrai certainement de faim.

Une fois mon repas englouti, je me faufilai sous mes draps dans l'optique de dormir jusqu'au lendemain mais les coups contre ma porte me firent rapidement perdre espoir.

_ Quoi ? hurlai-je hors de moi.

Sans que je m'y attende, la porte se déverrouilla et un colosse d'au moins deux cents kilos se présenta devant moi.

J'allais me lancer dans un discours sur la vie privée et l'intimité mais le gorille me coupa

_ On vous attend, veuillez me suivre.

Ne voulant pas que ce soit ce monstre qui me déplace, je me relevai rapidement et le suivait. Contrairement à ce matin, je ne me fis pas emmener jusqu'à la salle d'entrainement mais jusqu'à une sorte de hangar vide.

La salle pouvant contenir un avion était totalement fermée et les murs semblaient fait de boucliers.

_ Mademoiselle Takami.

Je grimaçai au nom mais m'approchai tout de même jusqu'à l'homme en plein milieu de la pièce.

_ Vous êtes ? demandai-je, méfiante.

L'homme face à moi semblait avoir passé la cinquantaine, en tout cas ses cheveux courts grisonnaient et malgré sa posture droite, ses rides ne trompaient pas.

_ Je me nomme Itami, je suis votre entraîneur.

_ Alors je crois qu'il y a quiproquo, dis-je en rigolant, j'ai déjà un entraîneur que j'ai vu ce matin et malgré ses penchants sadiques, il est assez en forme pour m'entrainer.

Sans que je ne m'y attende, une énorme bulle se forma autour de nous. Malgré son apparence fragile, je sentais que même en y mettant toute ma force, je ne parviendrais pas à la briser.

_ Voyez-vous, reprit-il, je suis tout à fait en mesure de m'occuper de vous. Tout comme je l'ai fait avec votre père.

Je me tournai vers lui, intriguée.

_ Je suis l'homme qui a appris à votre père à maîtriser son alter, et je ferais de même pour vous.

_ Il n'est pas question que j'utilise cet alter ! protestai-je.

_ Votre père ne comptait pas vous laisser le choix. Mais bon, fait comme vous le sentez !

L'homme sortit alors de la bulle et je voulus en faire de même. Je me heurtai brutalement contre la paroi.

Lorsque je me rendis compte que j'étais enfermée, je me mise à hurler de haine face à cet homme qui me regardait sans émotion.



Trois heures plus tard


J'étais allongée sur le sol, vide. Les émotions que je ressentais avant avaient disparu.

Je savais ce qu'il voulait, il voulait que j'enclenche mon alter. Mais je ne savais même pas comment. Comme s'il savait à quoi je pensais, l'homme parl :

_ Si vous apprenez à le maîtriser, vous n'en n'aurez plus peur.

Je me redressai.

_ Comment ?

_ Concentrez-vous, m'ordonna-t-il. Cet alter est relié à vos émotions. Quand est ce qu'il s'est déclaré les fois d'avant ?

_ Lorsque j'était en colère, ou triste. Et une fois lorsque j'étais en danger.

_ Bien, alors utilisons votre colère, c'est l'émotion la plus forte qu'il existe. Visualisez quelque chose, ou quelqu'un que vous détestez. Ou même un moment pour que l'alter s'enclenche.

Je me laissais partir dans mes souvenirs et l'image de Katsuki, inconscient, revint sans que je ne le veuille.

J'avais été faible.

Je n'avais pas pu le protéger.

Tout ça c'était ma faute.

Je commençai à pleurer.

_ Pas de tristesse ! hurla l'homme. Je veux de la colère !

Non, ce n'était pas de ma faute. C'était celle de cette foutue alliance de vilain. Dabi, Twice, ils lui avaient fait du mal.

J'hurlai de rage et relevai les yeux vers l'homme qui souriait. Je pris alors conscience de la substance noire m'entourant. 

J'eu rapidement l'idée d'utiliser la force de l'alter pour me sortir de cette bulle qui me tapait sur les nerfs depuis plus de trois heures. Je me mis à frapper les parois ce qui fit tomber l'homme. 

_ Ne t'attaque pas à moi ! Cette barrière te protège. 

Je criai de rage, mes tentatives finissant en échecs m'irritant. 

_ Calmes toi ! hurla-t-il. Maintenant désactive ton alter ! 

Je ne l'écoutais pas, trop obnubilée par cette barrière qui entravait ma liberté. 

_ Concentre toi sur ta respiration ! 

La barrière lâcha d'un coup, projetant l'homme plus loin.  Je m'apprêtais à sortir de cette maudite salle lorsque je sentis soudainement une forte chaleur. 

L'homme pointait sur moi un énorme chalumeau qui me brulait la peau. J'hurlai en tentant de m'enfuir mais peu à peu, je sombrai dans l'inconscience. 

_ C'était misérable, l'entendis-je dire avant de partir pour de bon. 

Hawk(s) Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant