Hawk(s) Tome 2

Chapitre 17

CHAPITRE 17

6h30

Une heure précise : celle de mon éveil chaque matin.

Au bout de trois semaines je n'avais plus eu besoin de réveil, mon cerveau m'ordonnai de me lever à cette heure chaque matin. Je ne bougeai pas tout de suite, connaissant la douleur des courbatures qui n'allait pas tarder à se manifester.

Je soufflai et papillonnai des yeux avant de me redresser doucement dans mon lit. Comme chaque matin, je dirigeai mes yeux fatigués vers le mur où étaient gravés ces petits bâtons. Ils décomptaient le nombre de jours passés ici. Comme un prisonnier qui attend sa liberté.

9 semaines et trois jours.

Plus de deux mois que j'avais quitté mes amis, ma famille pour rejoindre ce monde sale, illégal.

Un léger bruit contre la porte de ma chambre me tira de mes pensées. Haru passa alors sa tête dans l'embrasure de la porte et me salua.

_ Quand tu seras prête rejoins moi sur le toit.

Je soulevai un sourcil face à sa demande.

_ Ne pose pas de question et bouge ton fessier de pigeon rapidement.

Je soupirai et m'extirpai de mes draps une fois la porte refermée. Que m'avait-il encore préparé? Je connaissais bien le sadisme d'Haru mais chaque jour il m'étonnait un peu plus. Il me faisait d'ailleurs souvent penser à Aizawa et ses exercices sortis du dictionnaire du diable.

J'esquissai un sourire en pensant à l'homme qui se rapprochait plus de la place de père que mon père biologique lui-même.

Sans me regarder dans le miroir, je fis rapidement ma toilette et rejoignis rapidement Haru comme demandé.

Les mois étaient passés et l'hiver se retirait peu à peu pour laisser place au printemps.

Mon ami, si je pouvais l'appeler comme ça, était assis au bout du toit, les jambes dans le vide. Je me posai à ses côtés et nous restâmes confortablement dans le silence pendant un moment.

_ Cela ne te manque pas de voler ? me demanda-t-il soudainement.

_ Si, dis-je sans la moindre hésitation. Je hais mon second alter, mais le premier, c'est tout ce que je suis. Il représente mon frère, ma force, mon identité. Quel oiseau aimerait être cloitré au sol ?

_ Aucun, me répondit-il.

Après quelques instants de silence, le brun se leva et se tourna vers moi, un léger sourire sur le visage. Avant que je ne puisse lui demander quoi que ce soit, il se laissa tomber sur le côté.

Au ralenti je vis son corps tomber du treizième étage. Mon corps réagit de lui-même. Je sautai dans le vide et fondit vers mon ami. Je le rattrapai et me plaquait contre son corps. Mes ailes se déplièrent dans un craquement d'os et je gémit de douleur.

Ne pouvant les utiliser à cause de l'engourdissement, je planai jusqu'au sol. Je nous déposai sur le goudron et me jetai sur Haru.

_ Mais ça ne va pas la tête ? Tu aurais pû mourir ! Nous n'avions aucune idée de si mon alter allait se déclencher ou non ! Ca fait plus de deux mois que je ne l'ai pas utilisé. Tu aurais fini comme une crêpe sur ce goudron. J'aurais fait qui moi ? Hein ?

Haru me regardait déblatérer en frappant son torse pendant quelques phrases avant de soudainement se mettre à rire. J'arrêtais tous mes gestes.

Haru n'avait jamais rit.