It's Gonna Be You [ en pause ]

Chapitre 35

Hoseok se réveilla en sursaut.

Il se redressa momentanément droit comme un piquet, avant de rapidement se recroqueviller, dans la seconde qui suit. Par réflexe, il se prit la tête entre ses deux grandes mains, qui s'étaient elles-mêmes négligemment posées au niveau de ses jambes repliées. Une orgue de sueur luisait invraisemblablement le long de son dos recouvert par le fin tissus de son pyjama en soie, qui désormais lui collait désagréablement un peu trop à la peau.  Son souffle était grandement saccadé, un chouïa inquiétant, comme s'il venait considérablement de fournir un effort physique frôlant dangereusement les limites que lui imposait son corps.

Il suffoquait.

Son cœur tambourinait violemment dans sa cage thoracique, si bien que les battements effrénés de cet organe si fragile mais pourtant si vitale, lui était horriblement distinguables, près de l'état de l'implosion.

Il paniquait.

Ses membres tremblaient à vue d'œil dans de secousses insalubres, faisant automatiquement grelotter son fin corps entre ses draps, comme si le froid s'était imprégné petit à petit de sa personne, jusqu'à parvenir à s'installer profondément dans chaque parcelle de ses os. La température était pourtant agréable lors de cette mi-saison mais le grand brun, lui, avait apparemment très froid. Ou peut-être très chaud. En fait, il ne savait plus. Car tout ce qu'il savait à cet instant c'était qu'il avait fait un terrible cauchemar.

Encore une fois.

En effet, c'était loin d'être la première fois que le grand brun faisait des cauchemars. À vrai dire, cela datait même depuis un certain temps. Et si au tout début de ceux-ci, Hoseok s'était dit que ce n'était pas bien grave, qu'il pouvait facilement gérer cela, il semblait désormais épuisé.

Aussi bien physiquement que mentalement.

Au fil du temps, des cernes avaient jugés bon de creuser le bas de ses yeux ; sa peau prit peu à peu la teinte d'une pâleur maladive ; tandis que sa force, ainsi que ses états d'âme, ne tenaient plus qu'à un fil.

En vérité, la seule chose qui le maintenait jusqu'ici sur ses deux jambes était bel et bien sa jovialité naturelle.

Et son entourage n'y voyait que du feu.

Ou du moins, c'est ce qu'il s'était accroché à croire. Mais il paraissait clair et évident qu'il commençait à ne plus pouvoir supporter le rythme qu'il s'était bêtement infligé, il y a de cela bien des semaines. Et cela n'échappait guère aux yeux de son entourage, parce qu'il commençait à changer progressivement. Parce qu'il commençait à se pencher dangereusement sur un terrain glissant.

Parce que ses pensées ne cessaient de l'obnubiler beaucoup trop fréquemment, ces derniers temps.

Des pensées, mélangeant réel et imaginaire, donnant conscience à Hoseok qu'il devait absolument s'effilocher de tout cela avant que l'irréversible ne se produise, mais...

... Il ne savait vraiment pas comment s'y prendre.

Il était dans le déni. Il était perdu. Perdu dans toutes ces "nouvelles" sensations s'emparant lentement, mais sûrement, de son corps. Consumant son esprit à petit feu.

Hoseok perdait clairement le contrôle.

Tout le dépassait.

Mais que pouvait-il bien faire ?

Accepter ses ressentis pour être en paix avec soi-même ? Accepter son attirance envers le châtain ? Accepter ses cauchemars ?

Un petit sourire amer vint s'ajouter au décor du visage désemparé du grand brun face à cette ridicule pensée.