Chapitre 2_Rencontre au sommet

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Ikkaku Asano.
«Photo du paternel en bannière»

Les hommes ne comprendront jamais que faire semblant d'être le plus fort ne font pas d'eux des hommes capables de me surpasser, je mets trop de temps à effectuer une simple transaction avec le dirigeant de la maison close d'en face, la patience n'est pas mon fort, sous mon pull noir, je fais glisser lentement le calibre pour diriger le canon entre ses deux gros yeux globuleux.

- Je n'ai pas ton temps le gros, tu me donnes les clés ou je te trou la cervelle au choix.

- Hiroto : Attend Ikkaku, ce n'est pas aussi simple que ça, tu sais, tu trempes dans pas mal d'affaires louches, certes je veux bien te laisser l'établissement mais là somme que je vais te demander risque de t'énerver.

- Ton prix sera le mien, ma fille attend dehors seule, conclut la transaction plus vite que ça pour que je puisse la voir, ma princesse m'attend.

Le bruit lourd provoqué par l'arme que je viens de poser sur la table, à failli faire mourrir le petit gros face à moi qui transpire au point de rendre sa chemise blanche toute collante contre son corps, grimaçant derrière mon masque, je sors de ma poche mon téléphone portable et j'envoie la totalité de la somme demandée pour prendre la gérance de la maison close.

Nos téléphones émettent une notification nous informant que la transaction est établie, les hommes dans le bar silencieusement tournent leurs dos, la musique en fond s'ajuste, la lumière aveuglante laisse place à une ambiance plus tamisée, la barman derrière le comptoir retire son tablier et sort de l'établissement avant de tourner la clé dans la serrure.

- Hiroto : IKKAKU ! Attend, je peux tout t'expliquer.

- Chut, je n'ai pas besoin de ton explication, trois filles de ton établissement sont venues me voir concernant un manque d'hygiène, ça passe encore mais lorsqu'elles m'ont dit que le gérant abusait de leurs corps, je me suis dis et si j'allais faire un tour pour voir mon vieux ami Hiroto.
Puis vois tu, on m'a également murmuré que tu aimais les jeunes enfants.
Étant père moi même, je me dois de faire quelque chose.

Les menaces émises à son encontre le fait déglutir, ses mains tremblotantes prennent les documents pour le changement de bail que je n'ai pas signé, tout en grommelant dans sa barbe, Hiroto froisse le papier nerveusement puis il le glisse dans la poche de son costume au rabais gris, en deux secondes, il se lève de table et braque un couteau assez tranchant vers ma direction.

- Hiroto : Si tu penses que tu me fais peur !
Détrompe toi, tu es tout seul Ikkaku !
Ta fille sera une parfaite pute pour mon commerce !
Les petites filles font ravages !

Vulgaire, gros, moche, ignorant et pas intelligent, décidément il n'a rien pour lui, je comptais le laisser en vie après avoir récupéré les clés de l'établissement, cependant il a fait deux grosses erreurs, la première c'est de me menacer devant mes hommes et mon second, la seconde grosse erreur qui va lui couter la vie c'est d'avoir insulté ma petite princesse de ma vie.

Les hommes m'accompagnant ainsi que mon second sortent automatiquement leurs armes dès que la menace émise à voix haute de Hiroto a résonné dans le bar, un règlement de compte digne d'un grand FarWest balaie l'atmosphère si dépravée de l'établissement où j'adore établir des contrats avec mes clients.

En voyant que nous sommes beaucoup plus nombreux que Hiroto, l'ancien propriétaire du bordel jette son couteau au sol en signe de reddition et la détonation d'une arme à feu réduit le silence autour de nous.

- Sérieux ! Rindô ! Tu ne pouvais pas attendre, mais !
Ouah pile à l'intérieur de l'oreille gauche, tu es un chef de la gâchette !

Ran et Rindô Haitani, sont deux jeunes pré-adolescents nageant dans le crime, la contrebande et les escroqueries en tout genre, il y a pas longtemps qu'ils sont dans le gang, en voyant la tête de Taiju je comprends qu'il est déjà au bout de sa vie d'avoir en charge les deux nouvelles recrus, d'un signe de la main assez haut pour tout le monde le voit, Shinichiro arrive derrière Taiju, sa tête de blasé ainsi que son allure nonchalante pour se déplacer tout en gardant sa clope au bec me fait hurler de rire, je retire mon masque et Shinichiro me donne une liasse de billet.

- Shinichiro : Je ne suis pas un fan de vos méthodes, mais, je te remercie d'avoir éliminé Hiroto, il commençait à traîner vers l'école de mon frère et ma soeur, ainsi que vers d'autres écoles.

- Taiju : Ne t'inquiète pas, il ne touchera plus à un enfant maintenant, nous lui avons donné un petit aperçu de ce que sera l'enfer.

- Rindô : On fait quoi après ? On le découpe ? On l'envoie à sa famille ?

- Ran : Ne compte pas sur moi pour découper qui que ça soit. C'est mort, moi j'ai sommeil, on peut y aller Ikkaku ?

- Taiju, je te laisse t'occuper de tout ceci avec les autres, j'ai une princesse à rejoindre, elle est entrain de manger toute seule ma fille au Macdo, aller ciao les nuls moi j'ai rendez-vous avec ma petite fille adorée que j'aime à la folie.

Étant poli, je remercie mes hommes ainsi que Shinichiro, le double des clés que m'a donné la barman me permet d'ouvrir la porte et de respirer l'odeur nauséabonde de Kabukichō.

Traînant des pieds, un cigare dans la bouche, je frotte frénétiquement la petite tache de sang non visible sur mon pull noir, les femmes croisant mon regard portent une attention particulière sur moi en me faisant des œillades furtives mais explicites, les hommes au contraire baissent leurs têtes, ils savent très bien qui je suis et la raison de ma venu ici.

Le Macdo où se trouve ma fille est à quelques pas, dehors, je la vois sourire, discuter, donner ses frites à un garçon que je connais que trop bien, Ken Ryûgûji, je décide de m'arrête de marcher pour contempler une scène qui me brise de l'intérieur car je suis un papa poule, Jin, ma fille, tend son téléphone et le lui donne pour qu'il note quelques choses dessus.

Son visage radieux me force à prendre sur moi pour éviter le massacre devant des témoins, je prends une grande bouffée d'air et je me faufile discrètement derrière ma fille en mettant un doigt sur ma bouche afin que Ken ne lui dise pas que je suis là.

- BOOOOU !

- Jin : Salut, papa, je t'ai entendu arriver avec des pas d'éléphant, pas discret du tout.

C'est la digne fille de son père, je suis heureux de voir qu'elle continue son entraînement avec Taiju, j'étais obligé, le monde de l'école est cruel, je ne veux pas qu'un garçon l'agresse sans qu'elle puisse riposter.

- Ken : Salut Ikkaku, vous voulez la place ?

- Non, ça ira, je vais me commander à manger.
Ça ne vous ennuie pas que je m'incruste ?

- Jin : Tu es déjà là, donc non papa.

- Super, j'arrive, hop au passage je te vole une frite merci ma beauté.

Les enfants grandissent trop vite, j'ai beau avoir promis à sa mère de veiller toujours sur elle, tôt ou tard un garçon comme Ken Ryûgûji risque de me la voler, mais c'est le risque à prendre quand on est parents, ne grandit pas trop vite princesse.

A suivre.

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