Chapitre 20_Entre rêve et réalité

101 9 6
                                    

La trahison d'un ami, contre la vérité qui pourra m'ôter ce poids sur les épaules, le choix est horrible, lentement, je me laisse glisser contre la commode en pin, mes doigts posés sur le carrelage froid aide à me ressaisir, je ferme mes yeux très fort en priant que je me réveille de ce cauchemar.

Son odeur envahit mon être, son odeur me donne la force de commencer mon récit, de lui expliquer d'où tout a commencer et pourquoi je continue de brasser des liasses la nuit.

Ken, pour m'aider, pour m'apaiser, pose son front contre le mien, une bulle protectrice nous englobe, j'aimerais rester comme ça tout le temps mais je lui dois la vérité sur moi, sur qui je suis réellement.

- Ken : Tu peux tout me dire.

- Un soir, j'ai rencontré un garçon, il était terrassé, anéanti, prêt à se jeter à l'eau pour se noyer, alors j'ai accouru vers lui, il m'a raconté son histoire ainsi que le destin tragique d'une fille qu'il aime, cette fille est à l'hôpital, elle est hospitalisée à cause d'un incendie, ses frais médicaux sont si élevés que le pauvre voulait mourir, alors, j'ai décidée de l'aider.

- Ken : Pourquoi tu pleures ?

- Car dans ses yeux, j'ai vue les miens lorsque ma mère nous a quittés, je me suis sentie si absorbée par son aura, par ce qu'il reflétait, que les mots sont sortis tout seuls et c'est pour cela que je cours trois soirs par semaine afin de l'aider à réunir la somme nécessaire pour son rétablissement.

- Ken : Jin, tu es une personne formidable, mais tu ne peux pas aider toutes les personnes sur terre, qui va t'aider toi ?

- Toi.

Les fonds ne sont pas à moi, enfin, je n'utilise rien pour moi, les larmes coulent malgré moi à cause de cette fatigue de devoir cacher constamment mes vas être viens, enfin libérée de ce poids, je laisse mon front sur le creux de son épaule, puis ses mains se referment derrière mon dos et l'instant d'après je me retrouve dans une grande maison avec un immense jardin.

Le lit dans lequel je suis peut contenir quatre personnes, les draps sont doux, très légers, je dirais qu'il s'agit de soie, ils sont roses poudrés, en examinant les draps, je tombe face à face, enfin face contre tête vers un crâne, l'homme à côté de moi, à des cheveux détachés d'un beau noir, intriguée, je me relève légèrement en posant mon bras gauche, et lorsque j'aperçois son tatouage, Ken ouvre ses yeux et affiche un sourire plus que parfait qui me fait rougir.

- Ken : Bonjour toi.

- Bonjour, désolée je t'ai réveillé ?

- Ken : Mmh, non, mais je crois que j'ai trop bu.

- En quelle honneur ?

- Ken : Tu es sûr que tu étais là hier soir ?

- Je crois que j'ai bu aussi.

- Ken : Tu abuses, tu sais que le gynécologue t'a interdis de boire, ce n'est pas recommandé pour notre enfant.

- Je rigole.

- Ken : Madame Ryûgûji, vous me faites peur dès le matin ! Mauvaise idée !

En riant, tout deux, Ken m'attrape de ses bras musclés, son odeur n'a pas changé, j'adore, je suis folle de son odeur, Ken suçote la peau de mon cou, c'est agréable, il passe sa main muni d'un anneau sur mon ventre, interloquée, je regarde ma main et je vois un gros diamant, alors, je suis dans le corps de moi adulte, Ken et moi nous sommes mariés et je suis enceinte.

- Je t'aime !

- Ken : Je t'aime, nous avons tant traversé ensemble.

- Qu'avons nous traversé ?

- Ken : Je sais que ça t'a bouleversé, viens mon ange.

Il enfoui sa tête sur mon épaule droite, ses doigts jouent avec une mèche de mes cheveux devenus très longs, ils ont toujours cette même couleur, mais ils sont plus épais, Ken me susurre à l'oreille « pardonne moi » sans cesse, je l'arrête en l'embrassant, durant nos échanges amoureux, je sens de l'eau salée qui se mêle à nos langues, je stop nos démonstrations affectueuses et les larmes qui coulent sur les joues de mon mari me peine.

- Ken : Pardonne moi, je n'ai pas put sauver, ni Manjiro, ni Emma, encore moins les frères Haitani, ni tes parents, je m'en veux, tu comptais sur moi et j'ai fuis la première fois, tu m'as pardonné mais moi je me suis toujours pas pardonné.

- De quoi ?

- Ken : De t'avoir trompé. De mettre séparé de toi alors que tu m'avais tout donné.

- Mes parents, Emma, Manjiro, les frères Haitani, ils sont ?

- Ken : Désolé de te refaire vivre ceci, le médecin a dit que le traumatisme été bien trop grand pour toi à supporter et que ton cerveau se protège en oubliant certaines choses.

- Je rêve. Je, comment ? Pourquoi ? Merde ! Je !

Les nausées, je cours très vite pour me diriger vers la salle de bain ou l'endroit ayant un lavabo mais, en entrant dans une pièce je tombe nez à nez sur la scène ou ma mère m'a dit au revoir avant de nous laisser tomber.

- Maman : Chérie, tu ne peux pas comprendre maintenant, tu es trop jeune, alors sache que je dois te protéger, ainsi que ton père, alors, sois forte, sois radieuse, souris pour ton père, ça va être compliqué, chérie, un jour tu tombera sur un Keisuke Baji, tôt ou tard, je le sais, alors sois amie avec lui et tape à sa porte.
Tu tombera sur sa maman, alors dis lui que tu es la fille de Nana, elle pleurera sûrement mais elle t'expliquera tout.
Je t'aime ma fille.

Je ne me souviens pas du tout de ça, c'était il y a quelques temps, tout ce que j'avais compris c'est qu'elle devait partir, je n'avais plus rien entendu par la suite tellement je pleurais à chaude larme, j'ai hurlée de toute mes forces, hurlée de haine, de tristesse, de peine tout était si fort si intense que je me rappelle d'avoir eu un sacré mal de tête peut de temps après m'être évanouie.

- Baji Keisuke.

- Ken : Jin, tu es debout ? Tu hurlais dans ton sommeil, tout va bien ?

- Je, pardon, j'ai vécu deux vies en l'espace de, QUOI ! QUATORZE HEURES ??? MERDE L'ÉCOLE !

- Ken : J'ai appelé l'école, tu es souffrante, tu parlais d'un Baji Keisuke ?

- Hm, oui.

- Ken : Je le connais vite fait, tu pourra le trouver chez Mikey.

- Merci, merci, on y va ?

- Ken : Tu veux que je t'accompagnes ?

- Bien sur.

- Ken : Je suis content, allons nous préparer.

- Merci d'être là pour moi.

- Ken : On sera toujours présent l'un pour l'autre.

- Toujours. 

A suivre.

SecretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant