Chapitre 13_Souris et chat

160 11 1
                                    

Le café, la cigarette, les plaintes de douleurs, les légères complaintes, le bruit du dermographe, les clics incessants contre le clavier de l'ordinateur, sont pour les moments les seuls choses que j'entends.

L'image de mon père, accompagné de ma mère qui s'animent sur l'écran de l'ordinateur font naître un sentiment d'insécurité grandissante, voir d'incompréhension, tout se bouscule assez vite, je frôle le visage de mes parents en pensant que ceci est un mirage.

Seule, derrière la pièce de torture, Elios fait passer sa main entre les deux rideaux qui nous séparent, il jette un coup d'œil sur l'écran et me regarde tendrement avant de repartir.

J'augmente le son, le bruit qui tinte dans mes oreilles confirme bien que mes écouteurs sont branchées, d'un doigt tremblant j'appuie sur lecture et l'instant d'après, une larme fond sur ma joue lorsque mes parents s'embrassent avec tout l'amour du monde qu'ils ressentent l'un pour l'autre.

- Papa : Ma chérie, si tu vois ceci c'est qu'il est temps pour toi de comprendre notre monde et de fuir notre chemin.

- Maman : Ton père et moi, nous sommes des gens ne méritant pas ton amour, nous avons fait des choses horribles, je t'ai quittée jeune pour te mettre à l'abris, ton père et moi nous sommes dans le crime organisé.

- Papa : Ça c'est dit, tu aurais put le tourner autrement notre fille va se sentir trahie.

Pas spécialement, étrangement je me doutais bien que ça allait arriver, je n'ai pas attendu de voir cette vidéo pour me diriger dans la même voix que mes parents, je n'ai pas attendu de les entendre pour décider de prendre en main le quartier de Kabukichō avec les Kawata, je n'ai pas attendu leurs avertissements pour mêler Hanma Shuji a mes petites affaires, père, mère vous avez fait ce que vous avez put, mais, je suis navrée de vous dire qu'il est trop tard.

Je retire les écouteurs de mes oreilles, j'abaisse l'écran de l'ordinateur pour le verrouiller, mon téléphone dans ma poche émet des vibrations qui me force à répondre à des textos venant des jumeaux.

- Décidément je ne serai jamais tranquille.

- Elios : Ils t'attendent dehors. Ton tatouage ne te fais pas trop mal ?

- Non, les dragons sont parfaits merci.

- Elios : Tu sais ce qu'ils représentent ?

- Oui, je les ai vue sur le dos de mon père.

- Elios : Tu sais ce que ça signifie alors ?

- Oui. Merci Elios.

- Elios : J'aurai aimé que tu ne suives pas les traces de tes parents.

- Vue la famille que j'ai, ceci reste une utopie.

- Elios : Oui Jin, file, ils t'attendent.

- Merci d'avoir gardé le secret devant Ken.

- Elios : Tu rapportes plus que moi en trois mois de salaire, normal que je garde le secret.

- Surement. Bye Elios.

En le remerciant d'un signe de la tête, je pose mon sac sur la table et j'attends d'être seule pour pouvoir me changer.

J'ôte ma robe de fille parfaite, innocente, pour le troquer pour une combinaison noir, je retire mes chaussures pour des baskets noires, mon téléphone passe en mode avion, le sac passe sous le canapé et je fais passer ma main sous le creux de ce dernier afin d'y sortir une cagoule et des gants en latex que je ne mets pas pour l'instant.

De l'autre côté du salon il y a une porte qui mène sur la ruelle derrière, j'emprunte le couloir, j'ouvre la porte, l'air frais du soir vivifiant me donne un coup de fouet, j'adore ce moment de la journée, le soir, l'instant parfait pour commettre quelques méfaits.

- Angry : Enfin ! Tu étais longue !

- Ne hurles pas.

- Smiley : Tu sais où ce qu'on va ?

- Vous nulle part, puis qu'est-ce que vous faites la ?

- Angry : On veut faire parti de ton business.

- Hors de question, vous devez juste éloigner les petits gangs débiles qui tournent autour de Kabukichō.
Notre contrat s'arrête là.

- Smiley : On a besoin d'argent.

- Angry : Ta gueules !

- Raconte. Mais pas ici.

- Smiley : Ou ?

- Suivez moi.

Avant de partir vers mon sanctuaire, j'embrasse les frères Kawata que je ne connais depuis quatre ans maintenant, ils ont bien changés, je suis fière de pouvoir compter sur eux pour se charger de Kabukichō, en ce moment les gangs de jeunes sont de plus en plus coriaces, je ne peux pas me battre sur tout les fronts toute seule alors j'ai laissée ce quartier aux mains des Kawata et ils en tirent un bénéfice, un très bon bénéfice car je leurs donne également les parts que je me fais en revendants quelques broutilles.

Les deux frères derrière moi commence à se plaindre que nous marchons trop, Angry a faim, Smiley demande à son frère de se calmer mais ce dernier décide de hurler de toutes ses forces en m'insultant au passage, ayant l'habitude de ses phénomène je continues ma route comme si de rien n'était, je monte les marches du temple se trouvant dans un parc de Kabukichō et je grimpe dans un arbre.

- Angry : Mais tu es folle tu vas tomber !

- Arrêtés de hurler débile, tu vas nous faire griller, puis c'est un lieu de culte donc sois silencieux, enfin si tu le peux.

- Smiley : Il en est incapable.

- Ça malheureusement je suis au courant.

- Angry : Tu fais quoi ?

- Combien tu veux ?

- Smiley : Pardon ?

- Combien vous voulez ?
De combien vous avez besoin ?
C'est quoi votre soucis d'argent ?

- Angry : Notre mère a du mal à payer le crédit pour la maison, des huissiers sont venus ce matin.

- J'ai compris, je vous donne deux sacs, les billets sont clean, intraçables, ils sont blanchis, donc vous pouvez les mettre directement en banque, vous avez le compte de votre mère ?

- Angry : Stop ! Tu nous dois des explications !

- Smiley : Oui, il a raison, nous prendrons pas les billets tant que tu nous expliques pas d'où ils proviennent.

- Sérieux les garçons ? Vous avez le compte en banque ou pas ?

- Angry : Non.

- Bien, pour commencer je -

Les sirènes de police coupent mon monologue qui allait être très long, les jumeaux se regardent longuement, leurs têtes se lèvent pour me toiser curieusement, de la main, je leurs indiques la sortie la plus proche du sanctuaire, je lance les deux sacs contenant suffisamment d'argent pour que la famille Kawata soit à l'abris pour au moins dix ans, Smiley rattrape le colis, il tire sur le bras de son frère pour qu'il puisse partir avec lui mais Angry reste figé, ses yeux emplis de douceur fixent mes yeux qui s'agitent dans tout les sens, le bruit de pas se rapprochant, je saute de mon perchoir, j'embrasse sur la joue les deux frères et nous nous faisons un câlin collectif.

- Smiley : Ne te fais pas attraper.

- Angry : Appelle nous.

- Les garçons, la souris n'attrape jamais le chat voyons.

- Smiley : Donc tu traines dans des affaires louches.

- Policier : AKY AKASHI ! ARRETEZ VOUS !

- Je vous appelle dans deux heures. COUREZ !

A suivre.

SecretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant