Chapitre 35_Promesse au paradis du jasmin

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Un regard assassin a suffit pour qu'ils partent très rapidement, la frayeur se lisant sur leurs visages fait glousser Manjiro, n'ayant pas envie qu'on se moque de moi, je porte mon attention sur le chef du groupe le menaçant du regard, mais ce dernier roule des yeux, il souffle et penche sa tête du côté droit avant de m'offrir un sourire incroyablement franc et tendre.

- Pardon...

- Manjiro : De ?

- M'être énervée.

- Manjiro : Tu t'excuses maintenant. C'est nouveau.

- C'est, que, je n'aurais pas dû m'emporter ainsi.
C'était vraiment idiot, merci de, comment dire, uuh.
De...
De m'avoir aidé.

- Manjiro : Tu es calmée ?

Mon ventre se tord sur lui même, je grimace horriblement, Manjiro affichant un air toujours tendre, commence à pencher sa tête vers moi, une petite boule à l'estomac se crée, je sens mes joues se transformer en lave, mes mains deviennent toutes moites, sa bouche forme un petit « o » puis nos lèvres se frôlent et mon ventre émet un bruit à fendre la terre en deux au moment le plus opportun.

Je n'ose même pas le regarder en face tellement je suis gênée, Manjiro pose un doigt sous mon menton, il fait basculer ma tête pour que je puisse avoir une visibilité sur ses yeux noirs, de légères rougeurs rendent son visage plus attendrissant, Manjiro trémousse son nez, il ferme les yeux, avance sa tête, nos bouches se trouvent afin, le bisou échangé n'a rien de passionné, rien de charnel, bien au contraire, il est réconfortant, apaisant, en l'embrassant, j'ai l'impression de prendre l'énergie de Manjiro, son aura enveloppe la mienne, je me sens, bien, incroyablement bien.

Mes yeux grands ouverts observent Manjiro, qui en fermant les yeux, continue de m'embrasser en me communiquant une déclaration d'amour silencieuse en laissant parler nos lèvres, à travers ce baiser, timide, presque pudique venant de sa pars, je me sens vivante, je me sens importante, je me sens en sécurité et je ressens de la sincérité.

Ken je l'aime c'est indéniable, mais, il m'a fait souffrir, je suis tombée de haut en apprenant qu'il sortait déjà avec Emma alors que nous avons couché ensemble, jamais je me suis laissée attendrir par un homme, sauf Ken, j'ai rêvé d'être sa femme, de pouvoir être heureuse, de lui faire partager des petits moments en famille que je partage avec Sanzu ou Baji, accompagné de mes parents, je me voyais partir loin main dans la main, mais, le bisou que j'échange avec Manjiro a un goût d'honnêteté qui lentement commencer à me faire fondre.

- Manjiro : Jin, je t'ai fais mal ? Désolé, si j'embrasse mal, faut dire que tu es la première, et que, je n'ai pas d'expérience en la matière, pourquoi tu pleures encore plus ? Ça va ? Tu as mal ? Je suis si nul que ça ?!

- Non, c'est que, je me sens bien, mais, que, je n'ai pas le droit de rester avec toi pour plusieurs raisons que je ne pourrais pas t'expliquer.

- Manjiro : Ah ! Tu me rassures, mais aussi non mon bisou c'était comment ?

- Tu es sérieux là ?

- Manjiro : Bien sur, alors dis moi !

- Hors de question repose moi.

- Manjiro : Hors de question, réponds moi.

- Va te faire foutre tête de choux !

- Manjiro : Pardon petit hérisson ! 

Nous sommes des enfants qui se taquinent pour rien, je l'admets Manjiro a toujours eu cette facilité de me faire retomber en enfance, je parviens à me glisser entre ses bras enfin de m'agenouiller devant lui, une fois prête, je commence à entrer dans la maison en courant, suivit de très près par Manjiro qui continue de m'insulter de petit hérisson.

Je me concentre afin de pouvoir semer Manjiro, je pousse les portes qui se présentent à moi, je continue d'emprunter un large couloir, les lumières font vaciller les recoins des tableaux accrochés au mur, en continuant ma course, je passe devant un tableau que je ne regarde pas, mais, il attire ma curiosité, je fais un demi-tour rapidement et je m'arrête un long instant.

Ce tableau dépeint les parents de Manjiro debout, tenant dans leurs bras Manjiro petit vêtu d'une couverture bleue, son frère Shinichiro souriant de fierté, un regard posé sur son petit frère, le doyen de la famille, à côté de son petit fils nouveau née, tient l'épaule gauche de Shinichiro, ils sont tous bien habillés, sa mère a une belle robe blanche, elle rayonne de bonté, j'ai toujours trouvée sa mère incroyablement belle, douce et très humaine, comparé à ma mère.

- Manjiro : TE VOILÀ TÊTE DE HÉRISSON ! Oh.

- Ils me manquent.

- Manjiro : Ta famille a fait beaucoup pour la mienne lorsque mes parents sont morts.
D'ailleurs, leurs tombes ainsi celle de Shinichiro sont toujours fleuries, c'est toi ?

- Oui, ta mère a sut être là pour moi à des moments où j'avais besoin d'une présence maternelle, elle m'a lavée, m'a habillée, m'a bordée, m'a réconfortée durant mes nuits agitées, ta mère est mon ange tombé du ciel.

- Manjiro : Est ?

- Oui, les personnes que nous avons perdues résident toujours dans nos cœurs, je prie plus ta mère que dieu, elle m'a vraiment aidée, je serais éternellement reconnaissante envers la famille Sano.

- Manjiro : Est-ce qu'on peut parler de tes blessures ? S'il te plaît.

- Je pense que oui.

- Manjiro : Viens alors, nous allons parler dehors.

Main dans la main, nos doigts s'entrelacent, Manjiro me tire en avançant devant moi, ma tête reste fixée devant le tableau, j'aimerais avoir une famille un jour, peut être, si j'ai de la chance, me trainant au loin, le tableau n'est plus qu'une ombre dansante, devant une baie vitrée, Manjiro respire à plein poumons avant d'ouvrir la grande fenêtre, devant moi, des arbres de toutes tailles différentes laissent leurs branches vibrer en parfaite synchronisation avec la brise, les fleurs au sol, dont les couleurs dominantes sont les mêmes que j'apprécie laissent le vent prendre leurs pétales pour nuancer le ciel étonnamment gris, l'odeur du jasmin poussé par le vent me rappelle les moments passés avec Manjiro et Shinichiro.

- Tu n'as pas oublié.

- Manjiro : Non.

- Tu m'aimes donc à ce point.

- Manjiro : Oui Jin, je me demande même si le fait que nos mères se connaissaient déjà avant de tomber enceinte n'était pas un signe.

- Tu sais, que je ne t'aime pas autant que tu m'aimes.

- Manjiro : Oui, je le sais, mais ça c'est maintenant.

- Merci pour le jasmin.

- Manjiro : De rien, c'est normal, Jin?

- Oui ?

- Manjiro : Tu resteras à jamais à mes côtés ?

- Oui.

A suivre.

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