Chapitre 16_Le regard de jeunes amoureux

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Depuis quand n'ai-je pas rêvée de Manjiro ? Ça me fais bizarre de rêver de nos bêtises faites en douces, des moments où nous avons volés des gâteaux tard le soir, des soirs plaisants ou nous nous endormons tout deux devant la télévision, à ses instants tout aussi beaux et tout aussi dur.

Manjiro Sano, est mon ami d'enfance, depuis que je suis née je le côtoie, ensemble nous avons tout traversé, les deuils, les rires, les joies et les peines, autant d'émotions qui nous ont de plus en plus rapprochés.

Manjiro m'a sauvée a de nombreuses reprises lorsque dans mes pensées plus que sombres j'ai tentée de mettre fin à mes jours, il a sut me parler alors que mon père n'y arrivait pas, il a sut me remonter le moral alors que Hinata n'y parvenait pas, mais il y a une chose qu'il n'a pas réussi, m'empêcher de repasser à l'acte.

- Sanzu : Tu es réveillée ?

Sous la couette dans laquelle je suis dorloter tel un enfant, les yeux de Sanzu me fixe en quête d'une potentielle réponse sur mon visage, j'ai toujours aimée admirer ses traits, ses cils sont épais et longs, ils sont parfaits, ça me rend jalouse, Sanzu a des yeux dont la nuance n'hésite pas, les peintres peuvent trembler, inquiète que je ne dise rien, il pose sa tête sur mon ventre et il m'enlace tendrement.

- Sanzu : J'ai eu peur, je pensais que tu n'allais jamais te réveiller.

Doux, délicat, attentionné, tendre, les mots me manquent pour définir l'incroyable être qu'est Sanzu.

A travers son sourire réconfortant, je vois le mien que j'avais sur mes lèvres, quand j'étais loin de mes tourments, de mes besoins d'en avoir toujours plus et de mes plans murmurés à l'oreille d'un seul garçon.

- Sanzu : Pourquoi tu étais là bas ?

- Tu as assez à faire avec Manjiro donc ne te sens pas obligé de me soutenir.

- Sanzu : Tu as trouvé Ken donc maintenant je peux me concentrer sur toi.

- Tu es bien trop loyal pour abandonner ton maître Sanzu, nous le savons tout deux que tu pourrais lui donner ta vie sans contre partie.

- Sanzu : Et qui va s'occuper de toi Jin ? Tu continues tes affaires avec ton ami l'inconnu ?

- Je n'ai pas besoin de garde fou, il faut que j'y aille.

- Sanzu : Ce n'est pas une bonne idée.

- Manjiro : Faut qu'on parle Jin.

- Tu as attendus le bon moment pour montrer ta frimouse, merci les garçons d'être venus mais il faut que je parte.

- Manjiro : Pourquoi tu ne t'es pas défendue ?
Nous savons ce que tu es capable de faire, alors dis nous pourquoi tu n'as rien fait ?

- Car vous n'étiez pas en danger.
L'interrogatoire est terminé ? Car je dois y aller.

- Ken : Désolé Jin, mais faut que tu nous parles.

Les voir, tous, dans la chambre d'ami du dojo des Sano me donne l'impression de faire un rêve éveillé, Ken vêtu d'un jean simple brut, d'un teeshirt blanc, s'approche du lit, ses mains touchent le drap, il le soulève, Sanzu sort rapidement de sa cachette et Ken prend place sur le lit alors que Manjiro ferme la porte à clé.

- Manjiro : On s'inquiète.

- Sanzu : Ne te vexes pas, nous voulons juste discuter avec toi.

- Ken : Alors, comme ça tu m'oublies ?

- Jamais, tu es bête !

- Ken : Je rigole, alors, tu veux bien nous dire ce que tu nous caches ?

La main de Ken sur les draps s'ouvre, la paume dirigée vers le plafond, nous sommes si près que je sens la chaleur de son corps se diriger vers l'extrémité de sa main pour réchauffer mes doigts se trouvant à quelques millimètres des siens.

Hésitante, gênée, je ramène ma main vers moi mais Ken en décide autrement et il serre sa main dans la mienne.

Une douce chaleur se répand dans mon corps alors que les yeux sombres de Manjiro se posent sur moi, cette même chaleur disparaît soudainement, derrière la porte Emma hurle à son frère de la laisser entrer, ses yeux perçants restent figés, ils examinent ma réponse à la question silencieuse de Manjiro, j'abaisse la tête pour qu'il puisse la faire entrer mais c'est seulement quand j'ai aperçu les petites rougeurs sur les joues de Ken en la voyant que je regrette amèrement d'avoir fait rencontrer Ken à Manjiro.

La main qui était contre la mienne laisse passer un courant d'air, sa chaleur corporelle quitte la mienne, je n'ai que dix ans, mais, ce sentiment je le connais, celui qui nous fait prendre conscience que pour l'autre nous sommes plus cette même personne qui voyait à travers des yeux scintillants, non, je ne suis plus mais Emma l'est, ses yeux renvoient ceux de Ken, ils s'apprécient, ils sont gênés et je me sens de trop.

Je n'avais pris conscience du sentiment qui tiraillait mon être, je le comprends uniquement maintenant, lorsqu'il s'éloigne sans avoir l'air de partir.

- Emma : Jin !

- Je dois partir.

- Ken : Attends ! Jin !

- Tu n'as pas besoin de t'expliquer.
Ton geste veut tout dire.
Merci de m'avoir aidée, je repasserais demain Manjiro, Emma contente de te voir si tu veux on passera une après-midi ensemble je t'appellerais.

- Emma : Oui avec grand plaisir, je suis contente de voir que tu vas bien.

- Merci Emma.

Mes pieds quittent le drap chaud, comme je suis restée habillée, je ne vois pas l'utilité de me changer, précipitamment je prends mon sac laissé sur le bureau dans la chambre que j'occupais, je pose un bisou sur la tête de Sanzu et un bisou sur la joue de Manjiro, a contrario pour Ken je lui souris le plus simplement du monde et pour Emma je me permets de la prendre dan dans mes bras.

- Vous vous plaisez mutuellement.
Prends soin de toi et de vous.

- Emma : Je, non, ce n'est pas...

- Il est gentil, ton coeur a bien choisi.

- Emma : Ou tu vas ?

- Loin.

Si seulement je pouvais, j'aimerais partir loin de tout ça, loin des regards suppliants d'Emma, des œillades insistantes de Manjiro car il a toujours était curieux, j'aimerais me retrouver loin de tout ça, m'enfuir loin d'eux, mais, deux cœurs battants a l'unissions attendent plus que moi pour monter un plan d'enfer.

A suivre.

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