Chapitre 33_Détrompe-toi

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Kazutora, je sais qu'il est, ce qu'il a fait, son dossier fut examiné avant que j'entre dans le lieu abandonné qui sert de QG au Valhalla, ma venue à Tokyo n'a rien d'anodine, je suis ici en ayant un seul but, réunir un groupe de personnes ayant une force brute et une force inhumaine.

Kazutora est un pion sur un jeu d'échec à grande échelle, je l'ai vue un soir, le même soir ou Hanma et moi nous nous sommes rapprochés.

C'était sous un ciel grondant, une nuit où seuls les perdus erraient en ayant comme seule compagnie, la solitude.

Il était assis, seul, perturbé, le visage sombre est enflé, son œil gauche était bleui, alors, je me suis approchée de lui, craintive au début, avec ma cigarette à la bouche, puis, un geste simple nous a lié, le simple fait de partager un moment de silence en fumant en compagnie de la lune sous nos têtes.

Nos langues se sont déliées au moment de la troisième cigarettes partagées, j'ai commencée à parler de moi, me livrant à un parfait inconnu, je me suis autorisée un moment de répit, un moment où je n'étais plus Jin Asano, mais une fille ayant un avenir non tout tracé, optant pour des choix qui ne sont très judicieux, il ne m'a pas arrêté, il a écouté, silencieusement, en hochant la tête, puis, j'ai su son histoire après avoir fini mon monologue.

Je n'ai rien dis par respect, il m'avait écouté alors je me devais de l'écouter, la pluie s'était abattue, il a plut énormément ce soir la, comme si les cieux partageaient notre peine, souffraient avec nous, nous sommes restés assis, nous laissant nous tremper de plus en plus, nous avons continué de parler ainsi jusqu'à ce que le petit matin se lève.

Depuis, nous sommes amis, il est difficile d'être ami avec lui, mais, il en vaut vraiment la peine.

Sur le haut de ma tête, une main chaude, forte, commence à s'abaisser pour entortiller les mèches de mes cheveux entre ses doigts, plus il continue, plus il s'assoit face à moi, je n'avais pas remarquer que j'étais désormais adossée contre un arbre, avachie sur l'herbe le tout ayant les yeux à moitié fermés.

- Manjiro : Ça va ?

Son pouce frôle la peau de ma joue, il retire une larme qui s'était discrètement glissée, il me tend la main pour que je me lève, j'accepte son aide en hochant la tête, une fois debout, il me plaque contre lui avant de poser ses bras autour de mes hanches.

- Oui, je me sens juste fatiguée.

- Manjiro : Tu vas pouvoir repartir ?

- Honnêtement, je tiens plus trop sur mes jambes.

- Manjiro : Je te ramène chez toi.

- Non, rentre, ton grand-père va encore me hurler dessus.

- Manjiro : Si je te dis, je te ramène, c'est que je te ramène, arrête de vouloir prendre le dessus sur moi, nous sommes plus des enfants, les rôles ce sont inversés, si je prends pas soin de toi, qui le fera.

Abandonner, ne m'a jamais été permis, c'est improbable venant d'un membre Akashi ou Asano, j'ai besoin de me sentir indispensable, j'ai besoin d'avoir le dessus, car, si je ne le fait pas, mes faiblesses apparaîtront et ceci je ne peux pas, je ne le veux pas.

Face à face, nez contre nez, Manjiro laisse émaner de lui un charisme a tout épreuve, un charisme de chef, de dirigeant, le charisme d'un homme sur de lui, intransigeant, sa noirceur qui lui va si bien, se mélange avec son côté plus enfantin, plus inconscient, les deux facettes de sa personnalité me captivent, je déglutis lorsqu'il souffle sur le lobe de mon oreille avant de rapprocher sa bouche pour me susurrer quelques mots.

- Manjiro : Je sais que tu es derrière la rencontre de Draken et moi, je sais que tu fais tout pour que je sois bien entouré, je te suis entièrement reconnaissant, tu as vue juste, nous sommes du même moule, je sais également que tu as besoin de t'évader, de te laisser aller, alors permets moi, d'être la personne avec qui tu pourras lâcher prise.

- Tu ne sais pas tout, j'ai plusieurs amants, plusieurs partenaires, tu n'es pas le seul.

- Manjiro : Tu m'expliqueras tout ça sur la route, à moins que tu préfères t'enfuir et discuter.

- Fuir ? Ou ? Tu es le chef d'un gang, puis mes parents vont devenir fous.

- Manjiro : Je m'occupe de ton père, Draken gérera le Toman, j'envoie un message à mon grand-père pour dire que nous serons dans la seconde résidence.

- Ne te donnes pas autant de mal pour moi.

- Manjiro : Jin ?

- Oui ?

- Manjiro : Je ne suis pas tes autres, je ne suis pas tes amants, ceux qui ont trop peurs pour te dire stop, je ne suis pas celui qui va te laisser prendre le dessus, alors maintenant, tu vas me suivre, sans te poser de questions et sans m'en poser également.
Non, n'ouvre pas la bouche, j'en ai marre, tu couches avec des gars, tu t'amuses, tu donnes envies aux autres, mais pas à moi, je t'ai voulu depuis que nous sommes enfants, certes je n'ai rien dis par respect pour Sanzu, mais maintenant que tu es mienne, ne crois pas que les autres vont pouvoir te tourner autour aussi facilement que ça, je te laisse tes amants, tes petits copains, pour le moment mais le moment venu, tu seras totalement et exclusivement à moi, me concernant je suis tiens, tu me connais, nous partons à présent.

Sa joue se décolle de la mienne, nos peaux se frôlent, une vague de chaleur mélangée à de l'électricité parcours tout mes muscles, ses yeux brillent, sa bouche taquine la mienne, je sens son souffle chaud, son parfum, je ferme les yeux pour approfondir le baiser, mais, le chef du Toman recule sa tête au moment même où je m'apprête à l'embrasser pour me devancer et continuer de marcher seul devant moi.

Sans réaliser ce qu'il vient de se passer, je le suis, sans rien dire, silencieuse, la forêt devenue sombre laisse planer une sensation étrange, inquiétante, j'avance, suivant devant moi, le seul repère qui m'éclaire Manjiro Sano.

- Je n'y crois pas, il a pris le dessus sur moi.

A suivre.

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