Destins Croisés - Tokyo Revengers - En Cours

XXXIX

- Tu voulais me voir ? Demande Mitsuya avant de s'assoir sur la banquette.

- Ouais. Répond simplement le blond.

Son ami l'interroge du regard mais il semble qu'il n'est pas envie de parler. Son expression fermée laisse penser que quelque chose l'irrite mais le garçon aux cheveux argentés n'a aucune idée de ce qui pourrait l'énerver.

- T'as mangé un truc avarié ?

Draken soupire avant de prendre la paille de sa boisson dans sa bouche et de finir son verre d'une traite.

- Tu traînes pas mal avec Lana ces derniers temps, non ?

- Euh... Ouais, si on veut. Mes sœurs veulent plus la lâcher.

Le blond sourit.

- Ça fait un moment que je les ai pas vu. Je devrais peut-être passé un de ces jours.

- Je pense que ça leur plairait, ouais. Mais c'est quoi le rapport avec le fait que tu m'ai demandé de venir ici ?

- Ah ouais, ça. Se renfrogne-t-il.

- Me dit pas que tu t'es encore disputé avec Lana.

- Hum ? Non. Rien à voir.

- Alors, c'est quoi le souci ?

- Y'a pas de souci. C'est juste que... Tu la trouves comment en ce moment ?

- Comment ça ?

- Bah tu sais... Après la mort de Baji, elle était vraiment mal. Tu m'as dit qu'elle se nourrissait à peine. Maintenant, tu trouves qu'elle va mieux ?

- On peut clairement pas dire qu'il n'y a pas d'amélioration. Avant elle mangeait et parlait à peine. Maintenant, elle reprit 1 ou 2 kilos et elle parle à tout le monde comme avant. Je vois bien qu'elle est toujours triste même si elle essaye de le cacher. Mais je pense que c'est parce qu'elle veut aller de l'avant.

- Hum... C'est ce que je pensais aussi.

- Pourquoi c'est pas le cas ?

- Si je te disais que depuis qu'on s'est réconciliés, chaque fois que j'ai dormis chez elle, je l'ai entendu gémir à cause de ses cauchemars et pleurer ensuite jusqu'à ce qu'elle s'endorme. À chaque fois, je me retiens d'aller la voir parce que Yoko m'a dit qu'elle préférait qu'on la laisse tranquille. Elle garde sa douleur et sa tristesse pour elle et elle fait semblant d'aller bien devant nous. Tout ça... Ses sourires, sa façon de faire comme s'il ne s'était rien passé... tout est faux.

Mitsuya soupire et baisse la tête.

Dans le fond il n'était pas étonné. Il l'avait vu reprendre si vite du poil de la bête qu'il s'était seulement réjouit au lieu de se demander si ça ne cachait pas quelque chose.

Lana est vraiment doué pour cacher ses émotions.

- Je vois.

- Ça me rend fou, si tu savais.

- Je m'en doute. Mais qu'est-ce qu'on peut faire à part être présent pour elle ?

- J'en sais rien. J'ai entendu Yoko lui parler de séances de psy. Ça pourrait peut-être l'aider.

- Peut-être ouais.

~

- Parle-moi un peu de tes rêves maintenant. Demande doucement la femme en face d'elle.

Lana soupire, lassée.

Cette femme lui pose des questions depuis 10 bonnes minutes. Elle essaye d'aborder des sujets totalement bateau avant de creuser pour qu'elle se livre sur ce qui la tracasse. Mais le fait qu'une inconnue tente de la faire parler de sujets qu'elle veut éviter l'irrite au plus haut point.

- Je n'ai pas envie d'en parler.

- Tu sais, je ne peux pas t'aider si tu ne me parles pas.

- Je ne suis pas là de mon plein gré. Ma mère m'a dit qu'elle arrêtera de me parler de psy si j'allais au moins à une séance pour voir si ça m'aide.

- Et tu ne tentes même pas. Peut-être que me parler te soulagerait.

- Pourquoi parler à une inconnue me soulagerait en quoi que ce soit ? Si je n'en parle même pas à mes amis, ce n'est pas à vous que je vais me livrer.

- Et pourquoi pas ? Le fait que je sois une inconnue aide de nombreuses personnes à se libérer. Se confier à un inconnu nous retire la pression d'avoir peur d'être jugé et rejeté par les gens qu'on connaît.

- Hum... Je comprends votre raisonnement.

- Tu vois fi...

- Mais je le trouve débile. La coupe-t-elle.

~

Yoko rentre chez elle après une journée éreintante de travail. Elle retire ses chaussures et se dirige directement vers la chambre de sa fille où elle entend du bruit.

Elle frappe doucement avant d'entrée.

Lana est en train de mettre son manteau et ne la regarde pas.

- Alors ? Avec la psy ?

Elle roule des yeux sans que sa mère ne le voit et sort de sa chambre en passant à côté d'elle

- Je vais chez Takashi. Répond-elle simplement.

- Quoi ? Ça ne s'est pas bien passé ?

- T'as dit que si j'y allais une fois, tu me forcerai pas à y retourner. Alors c'était la première et dernière fois.

- Oh... Euh d'accord.

- Je rentre pas tard.

Elle lui fait un dernier signe de main et quitte l'appartement.

Yoko, triste et fatiguée, part s'allonger sur le canapé.

Elle prend son téléphone portable dans sa poche et compose un numéro avant de coller le cellulaire à son oreille.

- Allô ?

- Bonsoir. Souffle-t-elle.

- Oh, tu as une petite voix. Quelque chose ne va pas ?

- Hum... Je ne sais pas vraiment. Je pense que je suis juste un peu fatiguée.

- Ah ça doit pas être facile tous les jours d'élever une adolescente, hein ?

- Je te le fais pas dire.

- J'ai toujours un peu de mal à le croire. La petite Yoko qui filait, les cheveux au vent, sur la moto de Serpent, a une gamine.

- Je te signal que je suis plus vieille que toi alors arrête de me diminuer.

- Plus vieille mais plus petite. Et puis on a que 3 ans d'écart, je te ferai dire.

- Cause toujours, tu m'intéresse.

- Haha ! T'as toujours le même tempérament de feu. Ça m'a toujours plu chez toi.

- Tu veux dire que je te plais depuis qu'on est jeune ?

- Ça t'étonne vraiment ?

- Mais je sortais avec ton frère !

- Et alors? Je t'ai jamais dragué quand t'étais avec. Ni même après d'ailleurs.

- Mais maintenant tu te gênes pas.

- Ouais. Ça fait 18 ans qu'il est mort et on vient de se retrouver tous les deux. Je respecte mon frère mais je suis pas un sain. Je t'ai dit que le fait de se revoir après tout ce temps était le destin.

- Je ne crois pas au destin.

- J'y crois pour nous deux. Quand on était jeune, tu sortais avec mon frère donc je pouvais rien faire. Mais aujourd'hui on se retrouve alors je te laisserai pas filer. N'importe qui rêverai de finir avec son premier amour.

- Toujours aussi sensible à ce que je vois.

- Te moque pas de moi. C'est ma sensibilité qui fait mon charme.

Yoko sourit.

- Sur ce coup, je peux pas te contredire.