- Alors ? Demande Draken.
- Pas un mot. Répond Mitsuya en se laissant tomber sur la banquette.
Le blond soupire alors que Mikey reste silencieux.
- Ça va faire deux semaines.
- Je pense que l'enterrement en a rajouté une couche. Explique le violet. Yoko m'a dit que c'était pire depuis.
Draken prend sa tête entre ses mains, dépité.
- On devrait peut-être la aisser tranquille. Suggère Mikey les yeux dans le vague.
- Ça fait deux semaines qu'on la laisse tranquille. Je suis même retourné vivre au bordel pour lui laisser de l'espace.
- Non. Ce que je veux dire, c'est qu'on devrait plus essayer de la voir. Ça fait déjà deux fois qu'on lui cause du tort. Nos mondes sont trop différents. Elle mérite pas qu'on la fasse souffrir encore. Explique-t-il en se frottant la joue sur laquelle un hématome était en train de s'estomper.
Draken et Mitsuya se regardent tristement. Ils savent que cette solution est sûrement la plus mature et la plus bénéfique pour Lana, mais ils n'ont pas envie de couper les ponts avec elle.
Ils viennent déjà de perdre Baji, quitter sa vie serait comme la perdre aussi.- Tu sais... Ce coup de poing, n'importe qui aurait pu se le prendre. Essaye de le rassurer le grand blond. T'étais juste en face d'elle alors...
- Non. Le coupe-t-il. Il m'était destiné. Je l'ai vu dans ses yeux. C'est moi qu'elle voulait frapper.
Les frères de cœur échangent encore un regard.
- T'es pas responsable de la mort de Baji. Lui dit Mitsuya.
- Lana pense le contraire... Et je la comprends.
Draken soupire. La situation le rend dingue. Il ne sait plus quoi faire pour arranger les choses.
Lana s'est renfermée sur elle comme une huître, n'adressant la parole qu'à sa mère très occasionnellement.
Mikey se sent horriblement mal depuis la mort de Baji et le coup poing magistrale que lui avait asséné Lana en l'apprenant n'a rien arrangé.
Mitsuya essaye de garder la tête sur les épaules mais entre le gang, ses sœurs et les visites quotidiennes qu'il tient à rendre à Lana, il est épuisé. Les cernes sous ses yeux en témoignent.
Lui-même a de plus en plus de mal à gérer sa vie. Il s'est disputé avec Lana et même s'il s'entend parfaitement avec Yoko, il ne sait plus s'il a toujours sa place chez les Mabuchi.- J'ai pas envie de sortir de sa vie. Avoue Draken. Vous savez que je vous considère comme des frères, mais vous avez chacun votre famille et même si je vous l'ai jamais dit... Je vous envie beaucoup.
- Draken... Souffle tristement Mitsuya.
- Depuis que j'ai rencontré Lana et Yoko, j'ai l'impression d'enfin connaître cette sensation de faire partie d'une vraie famille. Elles m'ont acceptés comme j'étais et sans rien me demander en retour. Ma mère est partie quand j'avais deux ans, je l'ai pour ainsi dire jamais connu, alors j'ai grandi dans l'idée que je connaîtrais jamais le sentiment de compter assez pour quelqu'un pour qu'il s'inquiète. Mais quand je me suis fait planté, Yoko est venu me voir tous les jours à l'hôpital, elle en a pleuré tellement elle était inquiète et elle me ramenait de la bouffe en scred. Après elle m'a accueilli chez elle, elle m'aidait à me déplacer, elle changeait mes pansements et elle me donne même encore de l'argent de poche. Avec tout ça, je lui en serait reconnaissant jusqu'à la fin de ma vie. Lana... Quand je l'ai rencontré pour la première fois, je savais pas si c'était une meuf forte et mature ou une fille fragile qui jouait les durs. Mais que ça soit l'un ou l'autre, j'ai eu envie de devenir son pote et de la protèger. Finalement, dans cette histoire j'y ai gagné une petite sœur capable de veiller sur moi toute la nuit parce que je faisais des pousser de fièvre après avoir quitté l'hôpital, alors qu'elle en sortait elle-même. Elle s'est aussi toujours inquiété de ce qui pouvait m'arriver et elle s'est battue pour moi quand j'étais en danger... Je peux pas quitter leur vie, Mikey. J'en retrouverai pas des comme elles. Si je les laisse, j'ai plus de famille. Conclut-il en le regardant..
- Je comprends, Kennychou. Tu as raison ! Lui sourit-il. Ne les abandonne pas.
~
Chifuyu toque à la porte et attend quelques secondes avant d'entrer, sachant qu'il ne recevrait aucune réponse.
- Lana, c'est moi !
Il lui sourit, essayant de paraître joyeux.
Il lui ramenait ses devoirs tous les jours depuis une semaine même si elle n'y jetait pas un coup d'œil. C'était seulement un prétexte pour venir la voir, parce qu'à ses côtés, il se sentait un peu mieux. Elle pouvait comprendre sa douleur et il pouvait pleurer et exprimer ses sentiments sans être jugé. Même si elle ne lui parlait pas, elle lui caressait parfois la tête pour le réconforter et ça lui suffisait.
- Aujourd'hui t'as des devoirs de maths et de japonais. Les profs ont dit que t'avais pas mal d'avance alors ils t'ont pas donnés grand chose. Je pose ça là, comme d'habitude.
Il dépose une pile de papier sur son bureau avant de prendre la chaise et de la ramener près de son lit.
- T'as meilleure mine qu'hier. T'as mangé ?
Lana ferme les yeux et baisse la tête. Elle se trouve vraiment pathétique et encore plus à chaque fois que Chifuyu vient la voir pour lui remonter le moral.
Elle retire sa couette et s'assoit au bord du lit, face à lui.
- Je suis désolée, Chifuyu. Articule-t-elle la voix cassée.
Surprit qu'elle lui adresse la parole, il écarquille les yeux. Ça fait plusieurs jours qu'elle n'a pas prononcé un mot, même pour parler à sa mère, alors c'est un exploit.
- Désolé de quoi ?
- D'être comme ça. J'ai l'air tellement merdique... Je connaissais pas Keisuke depuis aussi longtemps que toi, pourtant c'est toi qui vient de rendre visite avec le sourire tous les jours. Tu m'apportes mes devoirs et mes snacks préférés... Je suis vraiment égoïste. Souffle-t-elle.
- Dit pas ça. Si t'es égoïste alors je le suis encore plus.
- Qu'est-ce que tu racontes ?
- Si je viens tous les jours, c'est pas juste pour toi. T'es la personne qui me rappelle le plus Baji. Ces deux derniers mois quand je le voyais, y'avait une chance sur deux que tu sois là aussi. Et quand t'étais pas là, il parlait de toi. Il t'aimait vraiment...
Lana détourne le regard, sentant les larmes se pointer à nouveau.
- C'est pour ça que je viens tous les jours. J'ai plus Baji... mais je t'ai encore. Je sais que c'est froid entre toi et les autres c'est derniers temps mais laisse-moi rester à tes côtés, Lana. S'te plaît.
Sa gorge se serre tellement fort qu'elle ne peut plus prononcer un mot, alors elle se contente de hocher la tête en le regardant, les yeux pleins de larmes.
Elle lui tend ses bras et il n'hésite pas un instant à lui faire un câlin. Après quelques secondes, il se met lui aussi à pleurer silencieusement.
Une demi heure plus tard, ils sont allongés sur le lit et fixent le plafond en silence. Ils s'étaient calmés et l'ambiance était apaisante.
À partir d'aujourd'hui, ils en étaient persuadés, la présence de l'autre leur permettrait d'avancer et de surmonter cette épreuve.- Hier, la mère de Baji m'a donné une lettre qu'il a écrite. Elle date du 30 octobre, le jour avant l'affrontement.
- Qu'est-ce qu'il a écrit ? Demande-t-elle curieuse.
- Il disait qu'il avait été heureux de m'avoir rencontrer et que j'ai été son vice capitaine. Il m'a aussi rappelé à quel point j'avais été collant quand on s'est rencontré. Rit-il gêné.
Lana sourit imperceptiblement. Elle avait bien vu que Chifuyu vouait à Baji une admiration sans faille. Et le brun lui avait déjà avoué que s'il avait eu un petit frère, il aurait voulu qu'il soit comme Chifuyu, le suivant et le trouvant cool quoi qu'il fasse.
- Il m'a aussi dit de prendre soin de toi... au cas où il lui arriverait quelque chose.
Elle tourne la tête vers lui et il l'imite.
- Je compte bien respecter sa demande.
- Merci, Chifuyu. Dit-elle en attrapant sa main.
- Tu pourras toujours compter sur moi.
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Destins Croisés - Tokyo Revengers - En Cours
Fiksi PenggemarLana Mabuchi est une fille solitaire qui n'a jamais vraiment eu d'amis ou d'attaches. Mais lorsqu'elle emménage à Tokyo, sa vie change du tout au tout. Une simple rencontre peut bouleverser tout une vie, pour le meilleur et pour le pire. * Cette hi...