Chapitre 2

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Le lendemain matin, ce furent les légers coups de tête de Nagini qui le réveillèrent. Il sourit en voyant le serpent et il tendit la main pour caresser le sommet de son crâne.

- Le maître veut te voir.

Il soupira. La nuit n'avait pas vraiment été reposante. Il n'avait cessé de penser aux réactions qu'auraient ses amis en apprenant sa décision. Il ne pouvait s'empêcher d'imaginer la déception dans leurs yeux. Sans doute le soupçonneraient-ils d'être sous Imperium ou soumis à une pression quelconque. Personne ne pourrait comprendre... et pourtant il ne comptait pas revenir sur sa décision. Il se leva, défroissa sommairement ses vêtements et suivit Nagini à l'extérieur de la pièce. 

Il découvrit un salon assez sobre comportant plusieurs coffres, un large buffet sur lequel reposait un tourne-disque, quelques étagères pourvues de livres, une table basse et une unique chaise en bois sculpté. Apparemment Voldemort n'avait guère l'habitude de recevoir du monde ici... ou alors ceux-ci en étaient réduits à s'agenouiller à même le sol. La salle donnait sur un couloir pourvu d'un escalier et il suivit Nagini au rez-de-chaussée jusqu'à une sorte de salle à manger où son hôte était justement attablé, habillé de sa sempiternelle robe noire, une tasse à la main. Il était assez déstabilisant de voir son ennemi dans cette scène de la vie quotidienne et étrangement Harry se sentit plus intimidé que lors de leurs précédentes rencontres. Il releva la tête à son arrivée et lui fit un signe pour l'inviter à s'asseoir sur la chaise qui lui faisait face.

- Ah, Harry, te voilà ! Joins-toi à moi, nous devons parler. Autant le faire en déjeunant, comme deux personnes civilisées. Je sais que tu n'as pas dîné hier.

Harry hocha la tête et s'exécuta. Il resta cependant sagement assis sur la chaise, n'osant faire le moindre geste de peur froisser son hôte. Heureusement un elfe de maison apparut l'instant d'après.

- Que souhaitez-vous que Twix vous rapporte ?

- Euh... un bol de lait au chocolat et des tartines beurrées s'il vous plaît.

Voldemort ne releva pas le fait que Harry soit aussi aimable avec un elfe, attendant patiemment que son « invité » commence à manger.

- Bien, puisque tu es amené à vivre ici désormais, je voudrais que les choses soient claires. J'attends de toi que tu m'obéisses et me respectes mais je ne compte pas te tourmenter inutilement. Saches que tu es ici chez moi et tu es le premier que j'amènes en ce lieu. La demeure est entourée par de puissants sortilèges et pas même mes plus fidèles Mangemorts n'en connaissent la localisation. Durant les mois à venir, je te demanderais parfois de m'accompagner mais le plus souvent tu pourras rester ici. Tu peux t'occuper en lisant des livres, ma bibliothèque est très bien pourvue ou tu peux visiter le domaine tant que tu restes dans ses limites. Les seules restrictions sont les portes que tu trouveras toujours verrouillées, à savoir ma chambre, mon bureau et le laboratoire de potion. Cette existence pourra te sembler morne mais ce n'est que temporaire. J'ai présentement plusieurs tâches à accomplir avant d'asseoir définitivement ma domination sur la Grande Bretagne mais une fois que cela sera fait, je compte bien me consacrer à ton éducation. Tu as de grandes capacités magiques, tu ne peux pas rester dans la médiocrité. Pour le moment je garderais ta baguette, tu la récupéreras quand je serais certain que tu ne feras rien de stupide. Nous reparlerons de ton intervention publique à mon retour. M'as-tu bien compris ?

- Euh oui, tout à fait. Merci... Je ne pensais pas que vous aviez l'intention de vous préoccuper de moi à l'avenir.

Il ne put s'empêcher de baisser la tête alors que les propos de son oncle lui revenaient en tête : « Tu restes dans ta chambre et tu fais comme si tu n'existes pas. » Il ne s'était pas vraiment attendu à ce que son existence ici soit différente et pourtant Voldemort lui donnait accès à toute sa maison et lui proposait de l'instruire magiquement. Il avait du mal à y croire. Le mage noir l'observa un instant, comme s'il lisait ses pensées, mais si ce fut le cas, il ne le mentionna pas.

Dépendant au serpentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant