Chapitre 19

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Les jours suivants, Voldemort avait repris ses activités et il n'était présent que tôt le matin, donnait à Harry une série de devoirs puis disparaissait jusqu'au soir. Harry restait avec Nagini mais il n'avait jamais été un rat de bibliothèque comme Hermione et sa concentration laissait parfois à désirer. Voldemort lui avait laissé plusieurs livres à lire et des essais à rédiger, cependant il devait bien avouer qu'il préférait largement les cours magistraux et la mise en pratique à l'étude en autonomie. De plus, il ne pouvait s'empêcher d'aller plusieurs fois par jour devant le vivarium pour observer son œuf. Dès qu'il se levait, il le prenait délicatement entre ses mains, comme pour le réchauffer, et il se concentrait pour lui transmettre un peu de sa magie, et ce pendant quelques minutes. Mais même en sachant pertinemment qu'il n'était pas près d'éclore, il passait de longues minutes à l'observer à travers la porte du vivarium.

Trois jours plus tard, alors que Harry était encore occupé à dessiner, avachi sur un canapé de la bibliothèque, une force invisible lui arracha son carnet et l'envoya à travers la pièce. Harry se redressa d'un coup, avisant un Voldemort au regard froid qui le toisait depuis le milieu de la pièce.

- Dis-donc, Potter, il me semblait t'avoir donné du travail !

Harry se mordit la lèvre et baissa les yeux. Il n'avait aucune excuse et il se doutait que le mage noir n'allait pas le féliciter, loin de là.

- Euh je l'ai commencé mais je ne l'ai pas terminé...

Sa soumission manifeste ne suffit pas à Voldemort. Harry s'attendait à recevoir un de ces maléfices foudroyant qu'il avait déjà expérimentés, cependant il écarquilla les yeux en entendant la fenêtre s'ouvrir. Il n'eut même pas le temps de réagir qu'une violente bourrasque le projeta à travers la fenêtre comme une vulgaire poupée de chiffon et il atterrit lourdement dans le jardin, un étage plus bas, le corps douloureux et le souffle coupé. Il gémit et essaya de se relever, encore choqué par la brusquerie de l'attaque. Cela faisait longtemps que Voldemort ne s'était pas montré aussi violent envers lui, une chance que la mousse et la boue aient amortis son choc ! Dans le meilleur des cas, il allait tout de même avoir un bel hématome.... Il se redressa péniblement et releva les yeux sur Voldemort qui était apparu juste devant lui.

- Je t'avais prévenu que je ne tolérerais pas la paresse. Il faut travailler dur pour acquérir de la puissance ! Tu dois être le meilleur, Potter ! Je ne te laisserais pas sombrer dans la médiocrité ! Défends-toi, utilise ta magie !

À peine eut-il fini sa phrase qu'une grosse branche manqua de peu de s'abattre sur Harry qui n'évita le choc que grâce à ses réflexes d'Attrapeur. Sa tête lui tournait et ses oreilles bourdonnaient, perturbant ses repères spatiaux. Il parvint néanmoins à se relever mais n'eut cette fois pas le temps d'éviter la branche qui était revenue à l'attaque et le frappa à l'estomac, lui coupant à nouveau le souffle.

- A... Arrêtez ! S'il vous plaît... !

- Tu m'implores déjà alors que tu sais pertinemment que je ne suis pas du genre à faire preuve de pitié ! Protège-toi et repousse moi ! C'est la seule manière.

Harry serra les dents. La leçon était dure mais il n'avait d'autre choix que de s'y plier. Il rassembla sa magie et bloqua l'attaque suivante. Voldemort n'avait pas sorti sa baguette mais même sans cela, Harry sentait bien qu'il n'avait pas usé de la moitié de la force dont il était capable. Il voulait donc lui laisser une chance. Harry était toujours à genoux dans l'herbe humide et il décida de mettre en application l'une des dernières leçons du mage noir : utiliser les éléments à son avantage. Il se concentra pour attirer à lui diverses pierres pour essayer de briser l'arme de fortune de son ennemi mais les assauts ne s'arrêtaient pas et dès qu'une branche devenait inutilisable, Voldemort en prenait une autre pour l'attaquer. Même malgré son état, Harry comprit bientôt ce que le mage noir attendait de lui : il devait l'obliger à sortir sa baguette. Il décida de profiter de l'humidité ambiante pour bâtir un mur de boue capable de le protéger, puis il fit léviter une série de pierres autour de lui, comme un champ d'électrons. Le changement d'expression de son mentor l'informa mieux que des mots : son idée était la bonne. L'adrénaline avait momentanément anesthésié la douleur liée à sa chute, il devait en profiter. Il fit tourner les pierres de plus en plus vite, à l'image de Cognards de Quidditch, de manière à empêcher Voldemort de prévoir leur trajectoire. Puis il les projeta toutes en même temps vers le mage noir qui dut utiliser sa baguette pour déployer un bouclier.

Dépendant au serpentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant