Chapitre 12

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Le lendemain matin, il trouva un message de Voldemort inscrit sur le petit tableau dont il se servait pour lui faire la leçon : « Rédige un rouleau de parchemin entier sur les propriétés de l'Helichrysum et ses utilisations aussi bien dans les potions que dans la création de talisman bénéfiques et maléfiques ». Harry leva un sourcil amusé. Il pouvait compter sur Voldemort pour l'obliger à lire des livres de magie noire à travers ses études. Il se mit cependant au travail avec bonne humeur. Si la présence de ses amis lui manquait, il restait agréable de pouvoir travailler avec une bibliothèque à sa disposition exclusive et avec un elfe de maison pour remplir sa tasse de thé chaque fois qu'il en ressentait le besoin. Il attira plusieurs livres à lui et se saisit du « Compendium des ingrédients pour potions curatives » pour commencer. Le travail allait probablement lui prendre toute la journée...

Voldemort ne réapparu que le surlendemain, tel qu'il l'avait annoncé. Il arborait un sourire cruel et le tissu noir de sa robe présentait des tâches plus sombres dont Harry aurait aimé pouvoir se convaincre qu'il ne s'agissait pas de sang. Le jeune homme le salua néanmoins avant de baisser les yeux sur son repas, peu désireux de déduire des choses qui lui feraient immédiatement perdre tout appétit.

- Bonsoir, Harry. Retrouve-moi dans la bibliothèque après diner. J'ai quelque chose à te proposer et je suis presque certain que cela va te plaire...

Harry retrouva le Seigneur des Ténèbres comme prévu dans la bibliothèque après le repas. Heureusement il s'était changé et avait pris une douche, présentant un faciès plus humain. Harry n'en était pas très fier, mais il préférait fermer les yeux sur les exactions commises par le mage noir. Il se doutait que sa politique de l'autruche allait lui exploser en pleine face tôt ou tard mais ses mois de fuite avaient été si terribles qu'il était prêt à ignorer la réalité plutôt que de souffrir inutilement. Que pouvait-il faire de toute façon ? Ce n'était pas comme si sa résistance allait empêcher Voldemort de faire ce qu'il avait toujours fait. Et quelque part, lorsqu'il était auprès de Harry à jouer au professeur, il ne faisait rien de mal. Il en était à ces réflexions lorsqu'il arriva suffisamment proche pour voir ce sur quoi Voldemort était penché. Il s'agissait d'un livre, passablement ancien de par son apparence, et écrit dans une langue que Harry ne connaissait pas. Voldemort tourna la tête vers lui avec un sourire charmeur.

- J'ai vu que tu avais fait le travail que je t'avais donné. Je le lirais cette nuit. Mais avant je veux t'exposer mon projet pour demain. Je nous ferais transplaner sur une île qui se trouve à l'extrême sud de l'Angleterre, proche des côtes françaises. Cette région est incartable et protégée par différents sortilèges car elle abrite une réserve naturelle de créatures magiques protégées et renferme celle dont j'ai besoin pour une potion : un vivet doré. Rassure-toi, nous n'allons en capturer qu'un seul et c'est justement là que tu interviens. Il paraît que tu es un excellent attrapeur, tu vas donc devoir t'approcher suffisamment de l'oiseau pour le stupéfixer en plein vol. J'ai demandé à Lucius de me donner un balai.

Le sourire de Harry s'élargit immédiatement. Il allait pouvoir voler en balai ! Cette sensation incomparable lui avait tellement manqué ! Sa réaction ne se fit pas attendre.

- Génial ! C'est pour une potion de quoi ?

- Et bien je pense que tu peux le deviner. Le vivet doré est cet oiseau qui a inspiré le Vif d'or. Si on utilise ses yeux ou son cœur comme ingrédient principal d'une potion, c'est pour obtenir les capacités particulières de cette créature.

- Une potion de rapidité ?

- Exact, les organes de cet oiseau renferment l'essence même de sa célérité et peuvent la transmettre, mais le résultat est tellement radical qu'elle s'est vue interdite dès son invention. Le cœur humain n'est pas fait pour supporter une telle vitesse donc c'est plutôt à réserver à une petite troupe d'Inferi ou à des ennemis sous Imperium à qui on souhaite une fin aussi rapide que douloureuse. On peut aussi créer une poison d'une virulence incomparable avec son sang. Je ne gaspillerais pas la moindre parcelle de cette créature, sois-en sûr. J'ai eu beaucoup de mal à récupérer ce livre, mais il présente des potions que je n'avais jamais vu. J'ai hâte de les tester...

Dépendant au serpentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant