Chapitre 20

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À leur retour à la maison, Voldemort porta Harry jusqu'à sa chambre et le déposa sur son lit.

- Tu as dépensé une grande quantité de magie mais tu as bien travaillé. Tu vas dormir quelques heures et tu pourras paresser ce soir. Nous ne reprendrons l'entraînement que demain.

Harry ne répondit pas. Il était encore trop énervé par la dernière duperie de Voldemort, et avait été terrifié à l'idée que son Feudeymon ne décime le village moldu. La violence de ses émotions s'était ajoutée à sa fatigue magique et il était épuisé, ne restant éveillé que grâce à la potion de Voldemort. Il retira sa cape, chaussures, chaussettes, lunettes et robe sorcière avant de se glisser sous sa couette, sachant pertinemment que Voldemort allait lui donner une Potion de Sommeil Sans Rêve. Effectivement, quelques instants plus tard, le mage noir revenait avec une petite fiole violette qu'il avala d'une traite, sans un regard vers son bourreau.

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Lorsqu'il se réveilla, plusieurs heures plus tard, il faisait nuit et comme d'habitude, tout était silencieux dans la demeure. Bien qu'il soit toujours furieux après Voldemort et qu'il maudisse sa situation, Harry ne pouvait s'empêcher d'apprécier cette quiétude ambiante qui l'apaisait. Il parcouru du regard la chambre qu'il s'était peu à peu appropriée. Depuis que son bureau était occupé par le vivarium, la majorité de ses affaires avaient élu domicile sur la petite table au centre de la pièce. Il y avait plusieurs carnets, certains servant pour les cours et d'autres pour le dessin, des plumes et des portemines dépassant d'une trousse en cuir, quelques flacons d'encre ainsi que plusieurs morceaux de gomme qui traînaient çà et là. Harry avait déjà fait quelques tâches d'encre sur le bois et les pieds arrière de la chaise étaient légèrement abimés à force de se balancer, chose que Harry se gardait bien de faire dans la bibliothèque. Lors d'un moment d'ennui, il avait utilisé l'extrémité de son portemine pour graver machinalement une forme géométrique sur un côté de la table et il la suivit du bout des doigts avec un sourire enfantin. Sur sa droite, son armoire entrouverte laissait voir des piles de vêtements sombres plus ou moins pliés et ceux qu'il avait retirés quelques heures plus tôt traînaient encore par terre. Finalement, ce qui manquait le plus à sa chambre, c'était de la décoration et il avait justement une idée en tête.

Il se saisit d'une nouvelle page de son carnet de dessin et commença à dessiner de tête l'emblème de Gryffondor. S'il pouvait en plus énerver Voldemort, ça serait ça de gagné. Une fois son esquisse terminée, il coupa l'extrémité de ses cheveux à l'aide de son rasoir pour se faire un pinceau et déchira des morceaux de gant de toilette pour faire des brossages. Une chance que ses murs étaient blancs ! La fresque qu'il avait prévu faisait presque sa taille en hauteur et il passa une bonne partie de la nuit à la peindre, sans se préoccuper de quoi que ce soit d'autre. Il avait esquivé l'heure du repas mais de toute façon il n'avait vraiment aucune envie de sortir de sa chambre et ainsi risquer de croiser le propriétaire de la maison.

Lorsque le jour se leva, il venait de mettre la touche finale à son œuvre et il se recula de quelques pas pour l'admirer. Il s'était mis de l'encre sur les mains et le visage mais il était plutôt satisfait du résultat. L'étendard de Gryffondor décorait désormais une belle portion du mur, juste à côté de la porte qui menait à la salle de bain, et peindre lui avait permis de se vider la tête efficacement après la journée stressante qu'il avait passée. Épuisé par sa nuit blanche, il se laissa tomber sur son lit et s'endormit en quelques secondes. Contrairement à la veille, il avait le sourire aux lèvres.

Ce fut ainsi que Voldemort le trouva, quelques heures plus tard, dormant tout habillé comme un bienheureux, les joues et les lèvres encore tachées d'encre. Le mage noir leva un sourcil en voyant la grande fresque sur le mur et esquissa un sourire en invoquant un sceau d'eau qu'il déversa sur le Survivant, ce qui le réveilla en sursaut. Harry cracha et s'ébroua comme un chat mouillé, son regard se portant immédiatement sur le coupable de son état.

Dépendant au serpentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant