Chapitre 6

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Lorsque Harry se réveilla le lendemain matin, il se sentait d'excellente humeur. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas dû se réveiller aussi tôt mais son enthousiasme lui donnait une énergie à toute épreuve. Il prit une douche rapide, se rasa et enfila l'uniforme qui avait été préparé à son attention. C'est alors qu'il remarqua un premier détail qui modéra sa joie : en lieu et place des habituelles couleurs de Gryffondor, il n'y avait désormais plus que du noir. Sa cravate était unie tout comme le revers de sa capuche et de ses manches et l'écusson sur sa robe de sorcier ne portait que l'emblème de Poudlard. Heureusement que sa chemise était blanche. Il avait l'impression de porter la tenue des premières années avant la Cérémonie de Répartition. Lorsqu'il apparut dans la salle à manger, son sac de cours sur l'épaule, Voldemort eut un drôle de sourire en le voyant.

- Bonjour, Harry. Moi qui pensais devoir envoyer Nagini pour te réveiller...

- Bonjour. Pas besoin merci. Pourquoi mon uniforme n'est pas celui de Gryffondor ?

- Etant donné que Drago Malefoy doit assurer ta protection, tu suivras tous tes cours avec les Serpentards. Mais si tu préfères, je peux transformer ton uniforme pour arborer le vert et argent.

Harry écarquilla les yeux. Il aurait dû s'y attendre, ce n'était qu'une nouvelle vexation sur la liste... Il inspira profondément et s'assit à sa place habituelle.

- Je vois. J'imagine que j'aurais dû m'en douter.

Il réclama un grand mug de thé et un verre de jus de citrouille épicé à l'elfe, ainsi qu'une pleine assiette de tartines beurrées accompagnées de bacon. Il avait le sentiment qu'il allait avoir besoin de toute son énergie et son self contrôle pour survivre à cette journée. Il préféra ignorer son colocataire pour se concentrer sur son déjeuner et trente minutes plus tard, il était prêt, écharpe et cape sur le dos. Voldemort le rejoignit dans l'entrée et lui tendit un sac en bandoulière sobre. Harry passa la sangle autour de son torse et quelques secondes après, la tête de Nagini sortit du sac. Harry ne put s'empêcher de sourire sincèrement en voyant son amie tout contre lui. Les enchantements apposés par Voldemort sur le sac permettaient à Nagini d'être protégée des chocs et du bruit et à Harry de la transporter sans difficulté tout au long de la journée. Il flatta doucement la tête du serpent tout en suivant Voldemort jusqu'à l'extérieur de la maison. Ils transplanèrent et ne tardèrent pas à apparaître devant le manoir Malefoy où ils furent accueillis par Lucius en personne qui les guida jusqu'à la grande cheminée du hall d'entrée.

- Maître. Potter. Drago est retourné à Poudlard dimanche soir. Il se tient prêt à assurer sa mission dès l'arrivée de Potter dans les murs.

- Bien. Vas-y, Harry. Et permets-moi de te rappeler les règles : Enfuis-toi et je me rendrais personnellement chez chacun de tes amis pour les tuer. Les cartes sont entre tes mains...

Harry hocha la tête, le regard sinistre, jeta une poignée de poudre dans l'âtre et prononça distinctement sa destination.

- Poudlard !

Lorsque le paysage autour de lui cessa de tourner, il était dans le bureau du directeur de Poudlard. Il ne put réprimer une grimace en voyant Severus Rogue juste devant la cheminée, vêtu de ses éternelles robes noires. Apparemment, sa nouvelle fonction ne l'avait pas amené à soigner son apparence pour autant.

- Potter. Je n'aurais jamais cru vous voir ponctuel. Un miracle de plus pour le Seigneur des Ténèbres. Suivez-moi.

Harry ne desserra pas les dents jusqu'à la Grande Salle où le spectacle surréaliste qui s'y déroulait lui arracha une exclamation de stupeur.

- Quoi ? Mais...

Face à lui, les quatre tables étaient alignées comme à leur habitude, peuplées de tous âges, bien que les Serpentards semblaient être plus nombreux que d'habitude. Mais ce qui était terrifiant, c'était le silence morbide qui accueillit leur entrée. Il avait l'habitude de se faire remarquer, mais cette fois, il sentit son cœur se serrer. Aucun visage souriant, aucun signe amical. Plusieurs élèves arboraient d'impressionnantes cicatrices ou contusions au visage, d'autres baissaient les yeux sur son passage. Rogue le mena jusqu'à l'estrade professorale où il reçut tout de même un hochement de tête encourageant de plusieurs professeurs. Rogue se positionna devant le grand pupitre et il n'eut besoin d'aucun Sonorus pour se faire entendre.

Dépendant au serpentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant