Chapitre 7

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Bonafide — Ethan Nathaniel
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Voilà trois jours que j'ai décidé, avec la complicité de Myriam et Sabrina, de liker les posts et story de Nicholas

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Voilà trois jours que j'ai décidé, avec la complicité de Myriam et Sabrina, de liker les posts et story de Nicholas. Soixante-douze heures qu'il m'a répondu sur Instagram. Tout autant que sa phrase est ancrée dans mon crâne. Je surveille constamment mon compte pour guetter un éventuel nouveau message. Ça devient grave, je sais. Les filles s'en amusent et supposent qu'il prépare son coup pour me surprendre. Je me demande comment il compte s'y prendre pour obtenir mon numéro sans passer par mes proches. Cette question me turlupine tellement que ça me rend dingue.

— Raven ?

La voix calme de Ben me sort de mes pensées.

— Hum ?

Il me tend un plat rempli de légumes grillés, amusé de me voir à nouveau dans la lune.

— Apporte ça à table.

— Tout de suite, chef !

Il pouffe. Ce dimanche midi, nous sommes chez ma tante, Angie. Son mari et elle nous ont conviés pour un barbecue en famille. Leur fils, Justin, a tellement grandi depuis la dernière fois que je l'ai vu. À présent, il me dépasse d'au moins vingt bons centimètres malgré qu'il n'ait que seize ans. Il a de larges épaules et des bras déjà bien musclés. Je me sens ridiculement petite à côté de lui. Même Sam est plus petit alors qu'il mesure un mètre quatre-vingt.

Ils sont d'ailleurs en pleine conversation. Depuis notre arrivée, Justin mitraille mon frère de questions sur l'armée et son fonctionnement. Lui aussi souhaiterait s'engager un jour, au grand dam de ses parents. Comme quoi, l'armée est une vocation familiale...

Justin et Angie partagent des traits communs qui mettent immédiatement sur la voie de leur fraternité. L'air de famille est flagrant. Seuls la couleur noisette de ses iris, ses quelques taches de rousseur et sa peau légèrement mate viennent de son père.

— La viande est cuite ! annonce William, le mari d'Angie.

Nous nous installons à table, dans le grand salon. Le plafond, orné de belles gravures, est d'une hauteur impressionnante. Plus jeune, j'aimais les contempler et imaginer les artistes les réaliser. La décoration du séjour est plutôt vintage, avec des posters de groupes de rock aux murs, un tourne-disque sur une desserte en bois vernis et des meubles aux allures rétro. J'aime particulièrement les vinyles qui animent le repas. De Bowie à Queen, c'est agréable et ça me rappelle le climat animé du bar.

— Alors, comment est la vie au bar ? nous interroge justement Angie après avoir servi tout le monde.

Ma mère et moi échangeons un regard entendu. Je me lance :

— Ça dépend des jours, mais globalement tout va bien !

— Sam et ses amis sont de bons clients, ajoute ma mère en lançant un coup d'œil tendre à l'intéressé.

Nos blessures communesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant