Chapitre 3

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London Thunder — Foals
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— Rav' ? Est-ce que tu peux aller servir la table 9, s'il te plaît ? me lance Sabrina

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— Rav' ? Est-ce que tu peux aller servir la table 9, s'il te plaît ? me lance Sabrina.

— Oui, j'arrive !

J'attrape le carnet des commandes sur le comptoir et m'approche de la table en question. Tout en saluant les clients, je prends en note les boissons qu'ils souhaitent et retourne derrière le bar pour les préparer. Je m'active rapidement et place les bouteilles sur un plateau que je porte avec agilité. Après avoir servi les clients, je croise le regard de Sam qui entre dans le bar, accompagné de Valentina, sa petite-amie depuis trois ans. Je l'aime bien, elle est gentille et assez discrète : ils sont complémentaires. Lorsqu'elle m'aperçoit, son visage s'illumine et elle s'approche.

— Hé. Ça va ?

— Oh, Valentina, salut ! Oui et toi ?

— Oui, merci.

Elle m'observe de ses grands yeux marron clair avant de libérer sa longue chevelure bouclée légèrement humide. Quelques mèches brunes barrant son front l'agacent et elle est obligée de les coincer derrière ses oreilles. Alors que Sam et elle s'installent au bar, je fais signe à Sabrina de prendre la suite de mes commandes. Mon amie acquiesce.

— Salut sœurette ! me lance joyeusement Sam.

— Coucou toi ! Je te sers quelque chose ?

Valentina et lui échangent un regard entendu avant que mon frère ne me réponde :

— Oui, deux sprite s'il te plaît.

— D'accord, je vous apporte ça.

— Merci ! s'exclame Valentina en souriant doucement.

Je fouille dans le frigo du bar et sors deux canettes de soft que je pose devant leurs yeux, avec des verres à l'effigie de la marque correspondante.

— Autre chose ?

Mon frère réfléchit un instant, les sourcils préoccupés.

— Non, ça ira. Je dois bientôt repartir au camp de toute façon.

Le fameux "Marine Corps Recruit Depot" de San Diego... Valentina baisse les yeux, l'air anxieux. Ses sourcils sont froncés et elle se mord la lèvre inférieure. Sa réaction ne m'échappe pas, alors je pose une main sur la sienne et lui adresse un petit sourire qui se veut rassurant.

— Si tu veux parler, je suis là.

— Oui, merci Raven.

Sam ne rate pas une miette de notre échange et déglutit plusieurs fois.

— Désolé, bredouille-t-il, penaud. Je sais que c'est dur pour vous, mais ça l'est tout autant pour moi.

Je contourne le bar pour venir l'enlacer. Presque immédiatement, ses bras entourent ma taille et ses mains me pressent si fort que je crains manquer d'air. Mais je m'en contrefiche, on a tous les deux besoin de cette étreinte autant bouleversante que vraie. J'enfouis mon visage dans son cou et ferme les yeux. Je suis pratiquement sûre que les clients nous fixent avec compassion ou pitié, mais moi, tout ce que je vois c'est de l'amour fraternel.

Nos blessures communesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant