Chapitre 20

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Howl — Jake Houlsby
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Pendant que je suis en train de ranger les derniers verres sur les étagères, les filles quittent le bar en me souhaitant une bonne soirée

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Pendant que je suis en train de ranger les derniers verres sur les étagères, les filles quittent le bar en me souhaitant une bonne soirée. La fatigue me tombe dessus, je n'ai qu'une hâte : prendre une douche avant de me coucher. Cette journée chargée en émotions m'a vidée, complètement épuisée.

Dos à la porte, occupée à nettoyer les tireuses à bières, je l'entends seulement s'ouvrir et se refermer.

— On est fermés !

— Même pour moi ? retentit une voix grave.

Nicholas.

Je fais volte-face. Nicholas avance vers moi d'un pas lent, les mains dans les poches de son sweat-shirt. Il se tient droit, le visage fermé et la mâchoire crispée. Pas de doute, un truc le chiffonne.

— Salut. Je finis ça et on peut discuter.

Il hoche la tête et patiente. Je le sens m'observer tandis que je passe un dernier coup de chiffon sur les tireuses. Il s'installe à une table et bouge frénétiquement la jambe, signe qu'il est nerveux. Je m'assois sur la chaise en face de lui.

— Tu voulais parler ? Je t'écoute.

Je croise les bras contre ma poitrine, lève un sourcil et patiente. Il se racle la gorge :

— Tu te souviens quand tu m'as demandé si je connaissais les dates de mon déploiement ? 

Il avoue sans briser notre contact visuel :

— Je t'ai menti. Je les connais.

Mon souffle se coupe brutalement. Une vague emplie de colère monte en moi. Je le dévisage, la bouche entrouverte. J'ai horreur qu'on me mente. Surtout sur quelque chose d'aussi important.

— Je me doutais que tu me cachais un truc, mais alors ça, c'est fort.

— Raven, ce n'est pas...

— Pourquoi est-ce que tu m'as menti ? le coupé-je d'un ton froid.

— Je voulais passer un bon moment avec toi avant de partir.

Je lâche un rire, agacée.

« Un bon moment ».

Il n'a pas pensé à ce que je pourrais ressentir ?

Tout en serrant les dents, je retiens mes larmes. Je n'aime pas pleurer de nerf. Lorsque ça m'arrive, mes émotions sont si intenses que le contrôle m'échappe. À chaque fois, c'est pareil : c'est fatiguant. Je me lève pour faire les cent pas devant son regard coupable.

— Sam le sait ?

— Oui.

Il se lève à son tour et tente un pas vers moi, je recule.

Nos blessures communesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant