Sectum Sempra

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                         Le mois de février s'installait à Poudlard, enveloppant le château et ses alentours d'un froid glacial. Les vitres givrées reflétaient la lumière argentée de la pleine lune, et la brise mordante sifflait à travers les couloirs de pierre. Mais en cette soirée particulière, Molly n'avait que faire du froid.

Ce soir, c'était la Saint-Valentin, et Severus Rogue l'avait invitée en secret, l'entraînant loin des regards indiscrets, à travers les couloirs silencieux, les cachant sous l'ombre complice de la nuit. Molly suivait chaque pas du maître des potions, son cœur battant un peu plus vite à l'idée de découvrir où il comptait l'emmener.

Et puis, enfin, ils atteignirent les rives du Lac Noir. Là, dissimulée derrière un entrelacs d'arbres, se trouvait une clairière secrète, un lieu hors du temps, où la réalité cédait la place à l'illusion parfaite. Dès qu'elle mit un pied dans cet espace hors du monde, Molly sentit un changement radical. L'air glacial de février disparut aussitôt, remplacé par une douce chaleur printanière, caressante et réconfortante. Un faux soleil resplendissait dans le ciel, diffusant une lumière or et miel, tandis que la verdure luxuriante s'étendait à perte de vue. Les fleurs sauvages, aux couleurs éclatantes, semblaient s'épanouir sous une douce brise imaginaire, et une odeur enivrante de jasmin et de lilas flottait dans l'air.

Molly sourit émerveillée, toujours subjuguée par la magie de cet endroit.

— Je suis toujours surprise de cette illusion. Elle tourna la tête vers Severus, sa main effleurant doucement celle de son amant. Qui l'a créée ?

Severus haussa légèrement les épaules, un léger sourire flottant sur ses lèvres.

— Aucune idée. Il marqua une pause, puis ajouta d'un ton léger et presque moqueur : Sûrement un élève qui n'aime pas l'hiver, ou un professeur voulant fuir ses élèves récalcitrants.

Molly éclata de rire. Elle aimait tant cette facette cachée de Severus, celle qu'il ne montrait qu'à elle, ce Severus capable d'un humour sec mais taquin, ce Severus dont le sourire—si rare—illuminait tout son être à chaque fois qu'il osait le laisser apparaître.

— Tu es un véritable comédien, Severus, tu sais ? se moqua-t-elle doucement en s'approchant un peu plus de lui.
— Ne pousse pas trop loin ta chance, Miss Parkins, répondit-il d'un ton faussement sévère, bien que l'éclat amusé dans ses yeux trahissait son affection.

Molly roula des yeux, un sourire complice sur les lèvres, et puis, elle posa enfin son regard sur ce qu'il avait préparé. Juste sous l'ombre d'un grand saule, une nappe en tissu épais était posée sur l'herbe, avec un panier rempli de mets soigneusement sélectionnés.

Molly se sentit fondre devant cette attention.

— Tu as tout préparé ? demanda-t-elle, touchée.
— Oui.

Il ne développa pas, mais dans sa voix, il y avait une tendresse qu'elle savait décrypter. Elle s'installa à ses côtés, et ils commencèrent à déguster le pique-nique improvisé, savourant chaque bouchée sous cette illusion parfaite d'un printemps éternel. Elle sortit les sandwichs qu'elle avait préparés et les posa devant eux, puis ouvrit une petite boîte soigneusement emballée et en tira plusieurs morceaux de chocolats noirs faits maison.

Severus haussa un sourcil intrigué.

— Tu as fait ça toi-même ?
— Bien sûr.

Elle croqua dans l'un des morceaux, fermant les yeux de plaisir sous la richesse du goût.

— Je voulais te faire plaisir... Et puis, le chocolat noir est ton préféré, non ?

Severus prit l'un des chocolats, le tourna entre ses doigts, puis le porta à ses lèvres. Dès la première bouchée, un léger sourire étira ses lèvres fines.

Bon Retour Où les histoires vivent. Découvrez maintenant