Chapitre 35

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Le lendemain matin, Oliver part à la fac et moi, je flemmarde au lit. Le coup de la voiture ne marchera pas deux matins de suite. Et puis je suis sûre que les Sons et mon père ont dû renforcer la surveillance autour de moi. Ils ne sont pas idiots et ils se doutent bien que j'ai une petite idée derrière la tête. Malgré ce que je leur ai dit et la façon dont je les ai mis à la porte, mais comme Marcus l'a dit, j'ai beaucoup de mal à leur mentir. Lui, Anto et Coop sont les trois seules personnes à qui je n'ai jamais rien caché. Ils savent même des trucs qu'ils savent alors que mon père non. Enfin non, ce ne sont plus les seuls, j'ai mon Oli maintenant.

Bon, c'est pas tout, mais si je veux pouvoir rejoindre à nouveau venice Beach pour me rapprocher à nouveau de Curtis, il faut que je trouve un moyen de sortir chez moi sans être suivie par un biker. Quand je suis allé voir Jeffrey au poste, j'étais passé par les garages, mais y a eu un orage dans la nuit et ça doit être plein de flotte comme à chaque fois. Il faudra d'ailleurs que je passe jeter un coup d'œil à ma bécane. Si l'eau est trop montée, il faudra que la monte sur le pont élévateur ciseau.

Première étape de ma journée, un bon petit dej et une bonne douche. En mâchouillant ma tartine, je pense à un moyen de sortir en douce de mon immeuble. Je fouille dans mon placard sans vraiment savoir ce que je cherche précisément. Quand je tombe sur un vieux déguisement d'Halloween, je souris. Bien sûr, je ne vais pas me déguiser en Harley Queen, ça serait tout sauf discret. Mais la perruque pourrait m'être utile. Je coupe les pointes rouges et bleues et l'enfile.

Ouais, ça peut le faire, surtout qu'une de mes voisines me ressemble un peu et qu'elle est blonde. Je me regarde dans le miroir pour ajuster la perruque et en me regardant, j'ai l'impression de voir April le jour où je l'ai récupéré à l'aéroport. C'est comme si un milliard d'aiguilles me transperçaient le cœur. J'ai à nouveau cette impression d'étouffer. Le souffle court, je tombe à genoux au sol en pleurs.

Je chiale un moment. Quand je me redresse, je me regarde à nouveau dans le miroir. Mes yeux sont rouges et tout boursouflés. Je renifle de façon tout sauf gracieuse, mais je m'en contrefous.

Moi : je te vengerai April. Et toi aussi maman. Je vous rendrai justice.

Je caresse mon tatouage de gerbera et finis de me préparer. Je m'habille et chaque jour mon bras va mieux. Je suis encore loin de pouvoir le lever au-dessus de ma tête, mais je galère moins pour m'habiller et j'ai presque plus mal. Sauf quand je force en faisant les exercices du kiné. J'ai d'ailleurs une séance de rééducation cet aprèm à 16h alors, je devrais m'activer si je ne veux pas la louper.

La tempête d'hier soir a laissé place à un grand soleil ce matin. Après un rapide crochet par mon garage pour surélever ma moto, je quitte l'immeuble. Avec ma perruque blonde, mes lunettes de soleil, le rouge à lèvre "rouge pétasse" (c'est pas son vrai nom, vous vous en doutez), une petite robe et des talons, je ressemble vraiment beaucoup à ma voisine. C'est vraiment pas mon style habituel, à mon avis le Sons de surveillance n'y verra que du feu. Enfin, j'espère. J'ai pris un petit sac à dos ou j'ai fourré ma tenue de pauvresse, je me changerai dans les toilettes du bar ou je dois retrouver Jeffrey comme l'autre fois.

J'arrive au bar et Jeffrey est attablé seul devant une part de tarte. J'avance jusqu'à sa table et il me regarde bizarrement. Il lui faut une seconde pour réaliser que c'est moi.

Jeffrey : June ?

Moi : Oui.

Jeffrey : Pourquoi t'es déguisé comme ça ?

Moi : Pour semer mes gardes du corps.

Jeffrey : Je parie que ça a marché parce que tu es méconnaissable.

1 mois pour changer de vie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant