Chapitre 5

587 46 0
                                    

Je passe du baume pour les coups sur mon cou en espérant que ça atténuera le bleu qui est déjà en train de se former. Je vais encore me ruiner en fond de teint pour masquer l'empreinte de ma main de l'autre con. Il faut d'ailleurs que j'appelle mon père à ce propos. Je quitte la salle de bain avec April sur mes talons. Je bois un grand verre d'eau pour dénouer un peu ma gorge qui me fait mal mine de rien et attrape mon portable.

April : T'appelle qui ? la police ?

Moi : Non papa.

April : Pourquoi, ce gars t'a agressé et il était prêt à s'en prendre à moi alors quand tu l'as assommé, c'était de la légitime défense.

Moi : je sais mais... c'est compliqué et il vaut que j'en parle avec papa avant d'en parler au flic, on sait jamais. Fais-moi confiance April, je sais ce que je fais.

April : Ok, mais mets le haut-parleur s'il te plait.

Je regarde ma petite sœur et elle tremble encore, je vais dans ma chambre et lui donne un de mes sweats à capuche. Ça me fait drôle de la voir sur mon canapé, qui me sourit en plus. Bref, je lance l'appel en m'asseyant près d'elle. Le portable de mon père ne répond pas. Je regarde l'heure, ce doit être le rush au bar... Mais tant pis, il faut que je lui parle et tout de suite. Je décide d'appeler au bar, là, il n'aura pas le choix de décrocher. Il prend l'appel à la deuxième sonnerie.

Papa : Biker's paradise, j'écoute.

Moi : Papa, c'est moi.

Papa : June ?

Moi : Non le père noël.

Papa : C'est pas trop le moment ma grande, y a plein de monde là.

Moi : Rien à faire. Il faut que je te parle et tout de suite ! C'est important.

Papa : Ok, attends deux secondes, je vais prendre la ligne dans le bureau.

Quelques secondes s'écoulent et je vois April fébrile sur le canapé. Mine de rien, ça l'a beaucoup chamboulée.

Moi : Tu es sûre que tu veux écouter, t'as déjà eu un gros choc tout à l'heure.

April : Il le faut. Je suis une Harper aussi, non ?

Je souris, ma petite sœur a toujours eu beaucoup de caractère. Bien sûr que c'est une Harper et qu'elle a les couilles pour notre famille, enfin façon de parler. C'est pas pour ça que je l'ai écarté, c'était justement pour lui épargner les situations telles que la ruelle. La voix de notre père résonne à nouveau dans le téléphone.

Papa : Ça y est ma grande, je t'écoute. Qu'est-ce qui est si important.

Moi : Ben le fait que je me suis fait agresser ce soir après avoir fermé la boutique par exemple !

Papa : ça va ? tu n'as rien ? Tu sais qui t'a fait ? t'a prévenu les flics ?

Moi : Non et non, quoique je devrais peut-être appeler le détective Barrows, parce que quelque chose me dit que ça a un rapport avec sa visite au magasin.

Papa : euh...

Moi : Putain papa ! dans quoi tu t'es encore fourré ? je commence à en avoir ma claque là ! Raz le bol que tu merdes et que ce soit moi qui récolte les pots cassés ! J'ose même pas imaginer ce que ce connard m'aurait fait si April n'était pas passée par là !

Papa : April ? Elle est avec toi ? Elle va bien ? Elle entend tout là ?

April me regarde et pose son index sur sa bouche.

1 mois pour changer de vie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant