Chapitre 20

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Je ne sais quelle heure il est, mais le jour commence à décliner. Les couloirs de l'hôpital sont presque désert et ça m'arrange. Ma démarche n'est pas des plus assurés. J'ai vu le personnel médical et mon père se précipiter dans ma chambre. Je ne dois pas tarder. Une fois devant, je rentre dans le premier taxi de la file et lui demande de me conduire au cimetière.

La route défile et au fur et à mesure que je me rapproche du cimetière mon cœur se serre. Je suis épuisée alors que je viens de passer trois semaines à dormir, mais je crois que plus psychologiquement que je suis fatigué. J'ai eu beaucoup de mal à me remettre de la mort de ma mère, mais je n'avais pas le choix que de rester forte pour mon père, mais surtout pour April. Elle n'avait que 4 ans, il fallait que je prenne soin d'elle. Maintenant, je l'ai perdu aussi alors que je venais de la retrouver. Mon cœur m'élance tellement. Je laisse tomber ma tête sur la vitre et ferme les paupières pour refouler les larmes qui me brulent les yeux.

Chauffeur de taxi : Ça va mademoiselle ?

je rouvre les yeux et secoue la tête avant de rassurer le chauffeur. Lorsqu'il me dépose au cimetière, je paie la course avec la carte de crédit de mon père.

Je m'avance doucement vers les tombes de ma mère et ma petite sœur. Des larmes roulent déjà sur mes joues sans que je puisse les retenir. Lorsque j'arrive devant les pierres tombales et que je vois les portraits de ses deux personnes qui m'ont été arrachées par la vie, je m'effondre. Je pleure toutes les larmes de mon corps. Les sanglots m'étouffent, j'ai l'impression que le sol s'ouvre sous mes pieds.

Moi : je suis désolée, je suis tellement désolée. Maman, j'ai pas assuré, j'ai failli à ma tâche. J'ai pas réussi à te protéger ma petite sœur chérie. C'est ma faute April...

Je n'arrive plus à respirer. Les spasmes qui secouent mon corps réveillent mes douleurs, mais rien ne peut surpasser celle de mon cœur. À cet instant, je voudrais être enterrée avec elles... être avec elle au milieu des nuages, revoir maman, sentir à nouveau ses bras autour de moi et surtout ne pas avoir perdu April... je m'allonge à même le sol, désespérée.


Point de vue omniprésent :

Au même moment, à l'hôpital, c'est le branle-bas de combat pour retrouver June. personne ne sait où elle a bien pu passer, surtout vu son état. Franck s'imagine tout de suite le pire en pensant que sa fille a été enlevé. Il ne voit que ça comme explication. Maldini. Si c'est bel et bien lui qui est à l'origine de l'accident de voiture, peut-être qu'il veut finir ce qu'il a commencé.

Cet homme lui a déjà pris sa femme et ça pourquoi, une guerre de territoire. Après, Franck voulait le tuer, mais son vice-président de l'époque lui avait dit de penser à ses filles qui avaient besoin de leur père. Résultat, il l'avait piégé pour le faire enfermer. Il jure que cette fois, s'il est à l'origine de la mort de sa fille, il ne l'épargnera pas. Et il n'a pas intérêt à toucher à un cheveu de June.

Franck fouille dans les poches de sa veste pour attraper son paquet de cigarette et se rend compte que son portefeuille n'est pas dans le même sens que quand il l'a rangé tout à l'heure. Il regarde dedans et sa carte bleue n'est plus là. Il attrape son portable dans sa poche et envoie un message groupé à tous les bikers qui cherche June.

Franck : June a pris ma carte de crédit et elle s'est barré de l'hôpital, trouvez-la vite, elle n'est pas en état.

Il est à la fois soulagé parce que ça veut dire que sa fille s'est fait la malle d'elle-même et fou d'inquiétude parce qu'elle n'est pas en état de se balader. Il irait bien la chercher en ville lui-même, mais il est coincé avec la sécurité de l'hosto.

1 mois pour changer de vie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant