Chapitre 2

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En milieu de semaine, deux hommes entrent dans la boutique. Avec leurs costards cravates, ils n'ont pas trop la dégaine des types que je vois passer en général.

Moi : je peux vous aider.

Homme 1 : C'est bien la boutique Biker's paradise ?

Moi : Oui, vous devez être flic avec un esprit de déduction pareil.

Homme 2 : Vous ne pensez pas si bien dire mademoiselle. Je me présente inspecteur Wallace et lui, c'est mon collègue l'inspecteur Barrows. Nous recherchons Mr Franck Harper.

Ça sent pas bon, pourquoi des flics veulent voir mon père ?

Moi : Il n'est pas là actuellement, mais vous voulez peut-être lui laisser un message.

Inspecteur Wallace : Non, c'est bon. Désolé de vous avoir dérangé mademoiselle.

L'inspecteur Barrows s'approche de moi.

Inspecteur Barrows : Je vous laisse ma carte Mademoiselle Harper. Dites à votre père de me contacter rapidement.

Fier de son petit effet genre : je sais très bien qui vous êtes, le flic pose sa carte de visite sur le comptoir et sort avec son collègue. Le bar n'est pas encore ouvert, mais je vais avoir une conversation avec mon père quand il va arriver.

Durant toute la matinée, j'ai tourné en rond en attendant que mon paternel arrive. J'ai été tenté de l'appeler plusieurs fois, mais je sais qu'il a fait la fermeture du bar hier. Il a dû se coucher vers 5h du matin, alors j'ai pris le parti de me ronger le sang et les ongles en attendant.

Lorsqu'il passe la porte, il s'approche pour me faire un bisou sur le front comme à son habitude, mais il s'arrête en voyant le regard noir que je lui lance.

Papa : qu'est-ce qu'il a ma grande ?

Moi : Pourquoi des flics sont passés à la boutique ce matin ?

Papa : des flics ? Ils sont encore là ?

Il regarde tout autour de lui.

Moi : Stresse pas, ils sont partis. T'as encore faite une connerie papa ?

Papa : Non, je t'assure que non.

Moi : Ouais. En tout cas un des deux poulets m'a laissé sa carte en disant que tu devais le rappeler rapidement.

Je pose la carte de visite sur le comptoir et tourne les talons pour aller faire de la mise en rayon. Bien qu'il dise qu'il n'a rien fait de mal, j'ai du mal à le croire. Je sais qu'il ne traine plus activement dans les trafics des Evils sons, enfin, c'est ce qu'il m'a promis en passant le flambeau. Mais les flics, des inspecteurs en civil qui plus est, ne se déplacent jamais pour rien. Et bien que j'aime très fort mon père, je ne plongerais pas pour lui.

Nous sommes le 4 juillet. Depuis la venue des flics, j'ai cuisiné mon père pour savoir de quoi il retournait, mais il n'a pas voulu cracher le morceau. Vous vous en doutez aujourd'hui, c'est pas une journée très joyeuse pour moi. Même si j'ai prévu de me rendre au cimetière qu'en début d'aprèm, je passe chez le fleuriste en allant à la boutique ce matin. J'achète un bouquet de gerbera fuchsia, c'étaient les fleurs préférées de ma mère. C'est d'ailleurs sans doute pour ça que ce sont les miennes aussi. Il y en avait souvent dans la maison. Maman en avait planté dans le jardin.

Je ne pense pas rester très longtemps à me recueillir sur la tombe de ma mère, mais dans le doute, j'ai quand mis pris ma voiture, histoire d'être prête à aller chercher April ensuite. J'avance doucement dans le cimetière sous un soleil de plomb, mais bon à L.A. le soleil, c'est pas ce qui manque. J'arrive à l'endroit où repose ma mère. Je nettoie rapidement la pierre tombale et dépose les fleurs avant de m'asseoir en tailleurs par terre.

1 mois pour changer de vie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant