Chapitre 22

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Mes résultats d'analyse sont tous bons, résultat, je peux sortir demain. Je décide d'écrire à Oliver pour lui demander de faire un crochet chez moi avant de revenir.

Moi : Mon père et les garçons partis, tu peux revenir quand tu veux. J'ai vu le médecin, je peux sortir demain, par contre, il va me falloir des vêtements pour ça. Tu crois que tu pourrais passer chez moi. Il y a un double de la clef sous l'extincteur. Apporte quelques affaires pour toi au passage. Enfin, tu restes toujours avec moi quelques jours ?

Oliver : Bien sûr. Je resterai avec toi aussi longtemps que tu voudras. Je vais pas te proposer qu'on vive ensemble tout de suite, c'est un peu trop tôt. Mais tant que tu auras besoin de moi, je serais là ma puce. Le temps de passer chez moi et chez toi et je reviens. Hayden, preston et Tara te passent le bonjour et sont de tout cœur avec toi.

Je me cale dans mon lit et vu que j'ai à nouveau mon portable avec de la batterie et allumé, je vais sur la page Facebook de ma petite sœur. Je dois prévenir son chéri, mais je n'ai pas son numéro... Arrivée sur la page web d'April, je fonds en larme. Toutes ces dernières publications sont des photos d'elle et moi, ou d'elle avec notre père. Elle parle de la joue d'avoir retrouvé sa famille.

Son petit ami a tagué toutes les photos avec un petit commentaire tout mignon qui termine toujours par ILY, I Love You. April m'a dit que c'était leur truc à eux. Elle pensait même se faire tatouer ses trois lettres avant de rentrer pour lui faire la surprise. Je vais sur le compte de son chéri et je vois un bandeau de deuil où il met à quel point il est triste de la mort d'April. Mon père a dû le prévenir finalement. Je me tâte un moment et décide de laisser un commentaire : "merci pour tout le bonheur que tu as donné à April. Rien n'effacera ta peine ni celle tous ceux qui l'ont connu, mais sache qu'elle t'aimait de tout son cœur. Elle nous manquera à tout jamais, mais grâce à toi, elle aura connu ce qu'est l'amour. De sa part : ILY."

Il me faut de l'air, j'ai à nouveau l'impression d'étouffer. Vu que plus rien ne me retient à mon lit d'hôpital, je me lève et rejoins la fenêtre que j'ouvre en grand. J'irais bien dans les jardins de l'hôpital, mais tant que je n'ai pas de vrais vêtements, je ne mettrais pas un nez en dehors de ma chambre. Mon regard se perd dans le vide un moment. Un très long moment même, je pense parce que je sursaute quand des bras tendres m'enlacent par-derrière. Je ferme les yeux et soupire avant de fondre en larme.

Oliver : ce poids sera chaque jour un peu moins lourd ma puce...

Moi : J'ai mal, j'ai si mal Oli... je venais de la retrouver... Cette douleur m'oppresse tellement que j'ai l'impression d'étouffer... Et je me sens tellement coupable... C'est moi qui étais au volant...

Oliver : le seul coupable dans cette histoire est celui qui vous a foncé dedans. Pour ce qui est de ce poids, j'aimerais pouvoir t'aider à le porter. Crois-moi quand je te dis que le temps rendra la peine plus supportable. Le deuil est un processus long et difficile.

Moi : Tu as perdu un proche...

Oliver : Oui. Tu sais que Preston, Hayden et moi, on est très proches... avant notre groupe comptait un quatrième membre... Hugo... Il est mort, il y a quatre ans... On fêtait notre diplôme du lycée. On avait bu comme des trous... On était à la plage et on l'a perdu de vue une seconde, puis, on l'a vu... Il flottait... la tête dans l'eau... On a couru pour le sortir et on a essayé de le réanimer en attendant les secours mais... Tout ça pour te dire que je connais ce sentiment de culpabilité et cette douleur. Je t'aiderais du mieux que je peux pour surmonter cette épreuve.

Je me tourne vers lui et glisse ma tête dans son cou. Il caresse mes cheveux et nous restons un moment ainsi. On toque ensuite à la porte de ma chambre. C'est le kiné de l'hôpital qui vient pour me faire faire à ma première séance de rééducation. Oliver s'installe dans le fauteuil alors le médecin manipule mon épaule et me fait faire certains mouvements. Ça me fait mal, mais c'est un mal pour un bien. Je ne tiens pas à voir mon bras gauche pendouille le long de mon corps toute ma vie.

1 mois pour changer de vie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant