Paavo & Petra ou L'Improbable Aventure

GRINCHEUX

— Vous faites la tête ?

— ...

— C'est parce qu'on s'est fait capturer ?

— ...

— Ou c'est à cause de ce que j'ai dit tout à l'heure ? C'est ça ? Ça vous a vexée ?

— ...

— D'accord, c'est à cause de ça...

— ...

— Je ne le pensais pas vraiment, vous savez...

— ...

— Allez, dites, répondez-moi au moins !

— ...

— Je suis désolé ! voilà !

— ...

— Qu'est-ce que je peux faire pour me faire pardonner ? hein ? Vous voulez... vous voulez quoi ?

— ...

— C'est pas sympa hein... vraiment pas...

— C'est vous qui êtes pas sympa...

— Pardon ? quoi ? j'ai pas entendu, vous avez dit quoi ?

— ...

— Mais je ne le pensais vraiment pas, tout ce que j'ai dit, vous savez !

— Alors pourquoi vous l'avez dit ?!

— Mais parce que... euh... parfois on dit des choses, c'est juste pour la forme, on ne le pense pas vraiment, vraiment !

— Alors quand vous avez dit que je n'étais qu'une petite bourgeoise à sa maman qui n'avait rien à faire dans la guilde des giboyeurs et qui aurait mieux fait de rester dans sa cabane de princesse aux grosses fesses, vous ne le pensiez pas, peut-être ?

— Bien sûr que non ! Je vous dis, c'est pour la forme, on se balance des fions dans la gueule, c'est de bonne guerre !

— Hum...

— Regardez, quand vous avez dit que moi, j'étais un horrible personnage qui baigne dans sa médiocrité comme les porcs se roulent dans la boue, qu'est-ce que j'ai fait ?

— Vous avez répondu que le balais que j'avais dans le cul était la seule chose extérieure qui explorait mon intérieur tellement je suis une coincée du fion, et que personne ne voudrait de moi si j'étais toujours aussi à cheval sur les principes, que je finirais en vieille fille celibataire...

— Voilà !

— Bah voilà quoi ?! C'est super méchant ce que vous m'avez dit !

— Oui, mais tout est dans la surenchère ! Je n'en pensais pas un mot, vous me traitez de porc, je vous traite de moche !

— ...

— Puis vous êtes loin d'être moche vous savez...

— A d'autres ! Je sais que vous dites ça dans l'unique but de me faire plaisir ?

— Mais non, vous êtes très belle ! et je le pense sincèrement ! Vous savez, beaucoup de garçons vous convoitent au bastion... vous avez un certain succès ! Et même auprès de certaines femmes, il me semble !

— Vous me faites marcher !

— À peine ! j'y gagnerai quoi ?

— Et vous pensez que ça change quelque chose, que vous me trouvez belle ? Ça ne change pas le fond du sujet, vous savez ?!

— ...

— Et vous faites partie de ces garçons qui me convoitent ?

— ...

— Vous ne répondez pas ?