7 + 1 - 2 [Mark Tuan]

QUARANTE-QUATRE

Mark commençait à rigoler tout seul, je le regardais sans comprendre, et commençais à rire à mon tour.

Mark : On meurt finalement, je le savais que la mort me suivait dès ma naissance... Ah... Maman, j'arrive...

Moi : Tu perds la tête...

Mark : Pourquoi la garder maintenant ?

Je ne répondais rien, car je n'avais rien à répondre, et aussi car j'étais très faible. Après tout, il a raison. Pourquoi garder la tête sur les épaules, maintenant ? C'est la fin, et c'est tout. Je ne voulais pas mourir tôt, mais qu'est-ce que j'y peux ?

Mark : Oh, il y a des petits bonhommes...

Moi : Hein ? T'es fou ?

Mark : Je te jure... T'entends pas ?

Une porte s'ouvrait soudainement en fracas, et c'est là que j'aperçois les garçons. Que font-ils ici ?

Jackson : Putain, je le savais ! Appelez les secours !

Jackson et les autres se précipitaient vers nous rapidement. Youngjae était à ma droite, je le regardais un moment. Vous savez, ces personnes que vous rencontrez dans votre vie, que vous appréciez réellement, sans que vous deveniez pour autant extrêmement proche. C'est ce genre de personnes qu'est Youngjae pour moi. En réalité, c'est le cas de tous mes collègues, je crois. Mais le mots collègues n'est pas correct, je pense, il est peut-être trop faible.

Mark : Les gars, je suis désolé... Si vous saviez à quel point vous étiez important dans ma vie, chaque jour... Je me levais avec envie parfois, parce que je vous aviez avec moi...

Jackson : Tu ferais mieux de la fermer si c'est pour dire des conneries. Tu respires là.

Mark : On a perdu trop de sang...

Jackson : Ça veut rien dire.

Je commençais à avoir la tête qui tournait vite, et je tremblais. C'est ça, la fin ? C'est ce sentiment ? Je laissais des larmes couler le long de mes joues. Ils étaient 7, puis nous étions 8, et on en retire 2. Tout ça par ma faute, quelque part, si je n'avais pas postulé ici, tout irait tellement bien.

Jinyoung : Eh non, Melody, réveille toi ! Tu peux pas dormir maintenant !

Mes paupières se fermaient sans mon consentement.

Moi : Je... J'aimerais... être incinérée... Prêt de mon frère...

Jackson : Vous êtes tous les deux devenus stupide.

Je sentais la main de Mark prendre la mienne, et alors que j'entendais des gyrophares - certainement le samu - mon corps me lâchait de plus en plus. J'ai perdu trop de sang, je me sens faible, fatiguée, j'ai la tête qui tourne, je pense que je ne tiendrais pas plus longtemps. Avant de me laisser partir, j'arrivais à articuler un petit et faible "je t'aime" à l'intention de Mark, sans savoir si celui-ci n'est pas déjà parti.

Je pensais que quand on était sur le point de mourir, on voulait à tout prix vivre. Je pensais qu'on se souvenais de sa vie entière, des regrets ou des beaux moments. Je pensais également que se prendre une balle, ça faisait un mal de chien, que c'était horrible et qu'on pissait le sang. Beaucoup d'idées reçues, pour se rendre compte que finalement, ce n'est pas vrai, ça ne se passe pas ainsi.

En prenant cette balle, en tombant au sol, en voyant que je perdais plus de sang que je ne le devais, je n'ai pas eu peur pour moi, mais pour Mark. Bien que je n'ai pas une réelle définition de ce qu'est l'amour, et bien que je dois avouer trouver ce sentiment bien compliqué et incompréhensible, à ce moment précis, où j'ai vu Mark tomber devant moi, choqué avec une expression de douleur sur le visage, mon cœur s'est affolé de peur.

Mon cœur s'affolait souvent quand je voyais Mark auparavant, quand il entré dans notre bureau, quand on avait une mission, mais c'était d'une manière différente, plus agréable. Là, c'était de la peur, que j'ai ressenti. Pourtant, dès notre rencontre, je ne l'aimais pas, et je pensais que c'était juste un con. D'où mes raisons de démissionner, car il me traitait mal, et ça me déplaisait.

Finalement, je suis restée là. Parce que je devais travailler, parce qu'on ne voulait pas que je parte, et peut-être bien parce qu'au fond de moi, je ne voulais pas partir du tout. Tout est passé si vite, du début à la fin. Mais dans ce rapide temps, il s'est passé beaucoup de choses. Et malgré tout, je n'ai pas un seul regret, mis à part l'histoire avec Mark. L'histoire qui n'a finalement jamais vraiment commencé. Mais c'était peut-être juste comme ça.

Après tout, nous ne devions peut-être pas être ensemble. La réalité est parfois beaucoup trop douloureuse, et apparemment, je n'ai pas su la voir plus tôt. Nous étions prédestiné à nous ouvrir ensemble, et à tout finir ensemble aussi. Au final, Mark n'était pas un con fini, mais une étoile étincelante qui devait venir illuminer mon monde. Pour s'éteindre ensuite.

J'entendais des gens courir autour de moi, il y en a qui touchent ma plaie, je me sens portée, je sens la main de Mark quitter la mienne également. Je ne dois pas encore être morte, juste inconsciente alors. Mais ce n'est pas mieux, à vrai dire. J'aurais voulu dire tellement de choses à tellement de monde, et là, je peux trop réfléchir.

Il y a beaucoup de voix à mes côtés, ils parlent, ils s'affolent. J'entends tout, c'est extrêmement perturbant. Je ne sais pas combien de temps a pu passer, mais soudainement, plus un bruit, je pense que c'est là que je quitte ce monde. Je suis désolée Mark, je m'excuse du plus profond de mon cœur. Si jamais on se revoit je ne sais où, je ferai mon possible pour tout te dire.

- Elle se réveille !