VINGT-ET-UN

42 6 0
                                    

Je coupa rapidement ma sonnerie insupportable qui me fait me lever toujours de très mauvaise humeur. Cette mélodie "dum dum dimdimdim dum" qui ne cesse, et qui à force devient désagréable. Enfin bref, je me tira du lit qui était agréable jusqu'à maintenant, et sortais de ma chambre. Après avoir pris une douche et m'avoir enfilé une pomme, je quitta ma trop grande maison pour moi tout seul, l'enveloppe avec moi. Cette maudite enveloppe.

J'entrais dans le commissariat où plusieurs personnes me saluaient, mais seulement pour mon grade. En réalité, ils n'en ont rien à faire de moi, ou de qui je suis réellement. Alors, je ne les ai jamais salué en retour. C'est certainement une des raisons qui les pousse à me trouver froid. Mais moi, au moins, je ne suis pas hypocrite comme eux. Et je préfère être comme ça. Qu'ils ne m'aiment pas, si ça les amuse.

J'entrais dans mon bureau, qui lui est plutôt plus représentatif de qui je suis. Je m'installais et commençais mon travail. Quand je regardais l'heure, il était 10h40. L'agente Yan doit donc avoir fini sa prise de sang, et est certainement au bureau. Je sortais du miens et ouvrais la porte noire de leur bureau. La voilà, qui dors.

Moi : Agente Yan ?

Cette fois-ci, je n'avais pas hurlé comme je le fais en général quand celle-ci dort au travail. Elle releva la tête dans les vapes, et me regardait attendant que je continue sûrement.

Moi : Suivez-moi, nous devons parler.

Elle se leva, nous deux sous les regards interrogateurs des autres membres de l'équipe, et marchons silencieusement jusqu'à mon bureau. Je ferma la porte et lui indiqua de s'asseoir. Je voyais un pansement sur son bras gauche. C'est vrai, elle a fait une prise de sang, ce matin.

Moi : Votre prise de sang s'est bien passée ?

Melody : J'avais pris des calmants la veille, donc oui.

Moi : Tant mieux. Bon, j'ai quelque chose à vous dire, qui ne sera pas très facile.

PDV MELODY

Je voyais étrangement son visage se rendre très sérieux, qu'a-t-il, tout à coup ? Est-ce qu'il va me virer ? Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ?

Moi : Eh bien accouchez lieutenant !

M. Tuan : Écoutez... votre frère, Jimmy Hu Li Yan...

Moi : Ah... qu'est-ce qu'il a encore fait ?

Il me regardait tellement sérieusement que je commençais à m'inquiéter. Vu son expression, il a dû faire quelque chose de vraiment grave.

Moi : Bah dites-moi !

M. Tuan : Il était en cellule et il...

Moi : Et il ?

M. Tuan : Agente Yan, votre frère s'est suicidé.

Je le regardais, mon corps s'était raidit. Plus rien, je ne ressens plus rien d'autre qu'une forte pression dans ma poitrine. Qu'est-ce qu'il vient de me dire ?

M. Tuan : Et, il vous a écrit ça.

Il avançait en face de moi une enveloppe avec mon nom écrit dessus. C'est l'écriture de mon frère...

M. Tuan : Toutes mes condoléances.

Moi : Je... depuis quand ?

M. Tuan : Quoi ?

Moi : Depuis quand, vous qui n'êtes pas de sa famille, vous êtes au courant que mon frère est mort ?!

M. Tuan : Depuis hier.

Moi : Pourquoi je ne le sais que maintenant ?

M. Tuan : Parce que j'ai préféré attendre aujourd'hui. Ça ne sert à rien de me gueuler dessus pour ça. Je ne suis pas responsable de sa mort, quand bien même je suis désolé pour vous.

Un silence prit place, un silence pesant et tendu. Je retenais mes larmes tout en essayant de comprendre ce qu'il venait de me tomber dessus.

Moi : Comment ?

M. Tuan : Comment quoi ?

Moi : Comment il s'est... suicidé ?

Le lieutenant qui a toujours eu l'air insensible soupira légèrement, l'air sérieusement gêné, sérieusement triste pour moi.

M. Tuan : Il s'est pendu avec le drap du lit...

Je ne disais rien et observais simplement l'enveloppe fermée devant moi. Et dire qu'il m'avait parlé de ses envies de mourir, je n'ai même pas réagit, je ne me suis pas vraiment inquiétée à son sujet, et le voilà parti...
Je ferma les yeux pour espérer enlever la douleur, retenir mes larmes. Je soupira avant de prendre l'enveloppe d'une main tremblante. Je l'ouvris et commençais à lire la lettre qui était tacheté de gouttes séchées, sûrement des larmes.

"Salut Melody.

Si tu lis cette lettre, c'est certainement que je ne suis plus là.

Ne m'en veux pas.

J'avais honte, je me détestais. Comme je te l'ai dit, tu as toujours été parfaite et j'ai toujours été le fardeau de la famille.

Mais pour une raison qui m'échappe, je n'ai jamais pu te détester toi.

C'est comme si je ne comprenais pas pourquoi j'étais incapable de faire mieux que toi. Je suis simplement un moins que rien.

Pour couronner le tout, j'ai failli faire un meutre, voir plus qu'un.
Tu imagines le monstre que je serais devenu ?

J'ai réfléchi et j'ai pensé que le mieux était de m'en aller, pour éviter les dégâts.

Merci pour tout.
Continue d'être parfaite.
Continue de réussir ta vie.
Oublie moi simplement, je ne te causerais que plus de problème.

Jimmy Hu Li Yan."

Mes larmes avaient coulées, je ne pouvais plus les retenir. Non, je veux pas croire que mon frère est mort. Il a beau avoir fait de vraies conneries, il restait mon frère, je l'aimais.

M. Tuan : Rentre chez toi Melody. Tu ne peux pas travailler dans ses conditions. Reviens quand tu veux.

Pour une fois, je ne voulais pas le contredire, j'avais juste envie de rentrer chez moi, et de dormir pour oublier un instant tout ça. Je sortais de son bureau très fébrile, et tombais sur Taekwang. Pourquoi apparaît-il toujours quand je suis dans des états désastreux ? Il me regardait inquiet mais ne dit rien et m'emmenait plus loin, un endroit sans grand monde. Une fois seul à seule, il me prit simplement dans ses bras sans dire un mot, et c'est tout ce dont j'avais besoin.

Je me lâchais complètement sur son pauvre haut, mes larmes ne s'arrêtaient pas vraiment. Je le remerciais intérieurement d'être là pour moi, d'agir exactement comme il faut, de me comprendre parfaitement. Il est réellement important pour moi, je n'irais pas bien loin sans lui dans ma vie, même si notre histoire est toute récente.

7 + 1 - 2 [Mark Tuan]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant