Chapitre 7

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Charlie

Présent

Après avoir repris le travail une fois que Damian est parti, je n'ai fait que penser à lui, à Silvio, à Patrick, à Raph, à mon père. Ma tête est prise dans un tourbillon de souvenirs, de sensations, de questions. Je n'ai qu'une hâte, être en vacances et partir avec Lia, de mettre un peu mon cerveau sur pause, d'être loin d'Avalon, cette ville que j'aime autant que je déteste, qui abrite mes plus beaux et mes pires souvenirs. Que dirai mon père s'il était là ? Il me dirait sûrement de penser à moi et de laisser le reste de côté.

Alors, comme si papa était encore là, je décide d'écouter un conseil qu'il ne m'aurait peut-être même pas donné, ou pas de la façon dont je l'imagine, mes souvenirs de lui se sont un peu estompés. Je vais prendre un peu mes distances avec tout le monde pour remettre de l'ordre dans mes idées et  je me persuade que mon moral ira forcément mieux en rentrant de Los Angeles.

J'ai passé ma semaine enfermée dans ma chambre à lire et regarder des séries, je n'ai gardé comme contact avec le monde extérieur que le travail et quelques messages. La semaine passe plutôt rapidement, de même pour le week-end, et le  mercredi de mes congés arrive enfin. J'embrasse Terry, qui me fait jurer de lui envoyer plein de photos et de vidéos du concert et de mon séjour en ville.

En arrivant à la maison, je vois que Silvio m'a écrit un énième message. Il l'a fait tous les jours et plusieurs fois par jour.

Silvio : Bella tu me manques, tu es sûre que ça va ?

Moi : Oui ne t'en fait pas j'ai juste besoin d'être un peu seule, promis dès notre retour de Los Angeles on se fera une sortie, je serai encore en vacances. Tu me manques aussi.

Silvio : Damian est exécrable. Une semaine et demie sans toi il devient fou je crois. Je ne sais pas si on pourra survivre jusqu'à lundi.

Moi : Je n'ai aucune nouvelle de lui. Je ne dois pas lui manquer tant que ça. Il me déteste parce que je t'accapare...

Silvio : T'as peut-être raison il boude quand je dis qu'on se parle tous les jours, mais je ne pense pas qu'il te haïsse. Je te laisse, je dois bosser.

Sacré Damian, je ne savais pas qu'il était si possessif en amitié. Après tout, c'est lui qui me l'a présenté il y a cinq ans. Je m'en rappelle comme si c'était hier. Il est venu manger un soir chez les Nelson, ils m'ont invité aussi. Il s'est approché de moi et a déposé un baiser sur ma main, comme un prince et m'a sorti son plus numéro de Don Juan

- Bonsoir, Damian m'avait caché qu'il avait une deuxième sœur.

- Je ne suis pas sa sœur, je suis sa voisine.

- Alors tant mieux Bella pas de Bro code dans ce cas j'ai le champ libre.

Il avait ponctué sa phrase d'un clin d'œil dont lui seul a le secret. Damian avait râlé en disant que j'étais un membre de la famille donc que leur code était en vigueur même avec moi. J'avais ri à en avoir mal au ventre. La situation n'a pas changé aujourd'hui, ils sont comme dans mon souvenir.

Depuis, Silvio et moi, on est amis, il a continué à flirter avec moi, et moi à rire à ses blagues et ses pitreries. Sa mère est devenue très amie avec nos mères, elles rigolent souvent ensemble de s'appeler Marie, Mariella et Margaret. Les trois M. Elles ont beaucoup de points communs, le principal est d'être de vraies mères poules. Elles se retrouvent souvent toutes les trois pour passer du temps, changer les idées de Mariella, cela fait du bien à ma mère. Depuis le décès de papa, elle n'avait plus trop de vie sociale.

Leur amitié en a entraîné plusieurs autres. Aujourd'hui, il voudrait que je m'éloigne de lui. Le sourire qui est apparu à l'évocation de ce souvenir s'estompe et je me laisse tomber sur mon lit comme une masse morte. Il faut vraiment que j'arrête de trop penser.

Pure HeartsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant