Chapitre 28

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Charlie

Présent.

Nous sommes arrivés chez les Nelson en moins de temps qu'il en faut pour le dire. Slalomant à toute vitesse à travers la ville.

Devant la maison, un ballet de voitures de police et d'ambulances sont rythmées par la cacophonie des lumières bleues et rouges des gyrophares. Je me rue à l'intérieur.

Marie est en larmes et John parle avec ses collègues. Je la prends dans mes bras.

- On va la retrouver Marie.

Elle ne peut pas répondre, secouée par les sanglots. Je l'abandonne dans les bras de Damian et monte quatre à quatre les marches pour atteindre l'étage où se situe sa chambre. Personne n'a encore fouillé celle-ci. La police de cette ville me surprendra toujours.

Je m'engouffre dans cette pièce chargée de souvenirs et referme la porte derrière moi. Où es-tu Lia ?

Je suis apeurée, en colère, mais pas résignée, je me mets à fouiller la pièce. Je sors l'intégralité de ses habits du placard, je vide chaque tiroir, je fouille le moindre recoin à la recherche de quelque chose. Mais de quoi ? Qu'est-ce que j'espère trouver ? Une lettre ? Est-elle partie ? Cette ville pleine de souvenirs de Darius était-elle trop étouffante pour elle ? A-t-elle fui ?

Et si c'était son existence qui était trop compliquée depuis sa mort ? Non... non je ne peux pas croire qu'elle se soit ôtée la vie. Je ne veux pas. Je ne peux pas la perdre. Pas elle. Pas ma meilleure amie. Pas ma sœur. Pas ma confidente. Elle doit vivre, ce n'est pas possible.

Toc toc

- Ma chérie c'est moi. Je peux entrer ?

Ma mère, tout le monde mais pas elle par pitié.

- Non, laisse-moi s'il te plaît.

Elle ouvre la porte et entre. Balayant mon refus d'un revers de la main.

- J'AI DIT NON ! SORS D'ICI !

Je hurle. Enragée. Je veux tout sauf la voir. Je veux Lia. Lia seulement.

- Charlie, Lia était perturbée tu sais...

Je jette un sac contre le mur, à quelques centimètres d'elle.

- DEHORS !

Elle se fige, je lis dans son regard de la peur, un éclat que je ne crois jamais avoir vu passer. Elle tourne les talons et s'en va en laissant la porte ouverte. Je m'avance et la ferme violemment dans un claquement. Je m'adosse à celle-ci et me laisse glisser pour finir assise contre elle. Quand mes fesses rencontrent le sol je serre les dents pour ne pas hurler encore.

Mon regard est attiré par quelque chose sous le lit. Je m'y dirige à quatre pattes et en sort une boîte noire. Je l'ouvre, un sourire vient adoucir mon visage crispé. Sa boîte à souvenirs.

Elle a commencé à y amasser des choses qui avaient du sens pour elle depuis qu'elle est petite.

J'y trouve une petite barrette avec un chat, cadeau de son frère pour ses six ans, des dessins roulés, des pinceaux, un coquillage, des places de cinémas par centaines, une photo d'elle et mon père, nos billets pour Harry Styles, des mots d'amour que Darius lui a écrit, une rose séchée. Mon regard est attiré par un papillon, un morpho bleu peint par Lia, je reconnais son œuvre, c'est son coup de crayon. Je le prends et instinctivement je le retourne.

Elwin. Ordinateur.

Elwin ? Pourquoi Lia aurait écrit le nom de mon ex petit copain sur ce papillon ? Pourquoi un papillon ? Je me précipite sur son bureau et sort son ordinateur du tiroir, mon instinct me dicte de le passer au peigne fin. J'entre son mot de passe. LiaCha5. Incorrect.

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