Pure Hearts

Chapitre 17

Charlie

Présent

Aujourd'hui, je suis légère, ce qu'il s'est passé cette nuit avec Damian, c'était divin. J'ai toujours pensé que j'avais un souci, un genre de blocage. Le sexe avec Raph se résumer à son plaisir. Mais aujourd'hui, je comprends qu'il a été juste égoïste, qu'au final il ne pensait qu'à lui. Jamais avant cette nuit je ne m'étais sentie désirée comme ça, l'espace de cet instant je me suis sentie chanceuse, Damian me regardait moi, comme personne ne l'avait fait auparavant. J'ai dormi comme un bébé après ça. Et ce matin il est encore là, près de moi, endormi dans mes draps, beau, paisible, c'est incroyablement rassurant.

Je m'étire heureuse, mais la réalité me rattrape comme une grande claque au visage. La boule dans mon ventre qui s'était dissipée un instant est de retour. Nous partons à Los Angeles ce matin, je ne sais pas si je vais avoir le courage de confronter cette femme. De retourner dans cette ville où ma vie a basculé pour la deuxième fois. Mais il faut que je sois forte, pour papa. Je ne peux pas craquer maintenant, je n'en ai pas le droit.

Quel mensonge je vais bien pouvoir dire à Lia pour justifier mon absence. Il ne faut pas qu'elle débarque ici et qu'elle ne me voit pas. Les garçons lui ont dit qu'ils seront en déplacement pour aller chercher des pièces pour le travail.

Je lui écrit.

Moi: Je vais tenir compagnie à Mariella deux jours. Bisous je t'aime

Lia: Ok moi je vais chez les parents de Darius. Tu m'appelle. Je t'aime

Silvio apparaît aussi sur mon écran.

Silvio: Salut Bella, j'imagine que tu as bien dormi, prenez une tenue pour sortir quitte à être à Los Angeles pour une nuit, on va aller boire un coup, il faut rentabiliser le trajet.

Moi: Tu ne penses qu'à faire la fête.

Silvio: Les filles de Los Angeles sont canons, et puisque que le cœur de ma Bella est pris je dois me consoler.

Mon ami, il mérite le monde. J'aimerais le voir amoureux, heureux. J'aimerais que sa mère vieillisse avec lui, qu'elle voit son fils unique se marier, avoir des enfants. Silvio me comprend, il sait comme moi que la vie ne tient qu'à un fil. Je suis honteuse mais je me dit qu'il a de la chance, de pouvoir se préparer au deuil, profiter avec sa mère, moi, mon père m'a été arraché sans que je puisse lui dire combien je l'aime, sans qu'il ne puisse me conseiller comment vivre sans lui. Je donnerais tout ce que j'ai pour avoir ne serait-ce que cinq minutes de plus avec lui, de savoir que notre temps est compté et de chérir encore plus chaque seconde à ses côtés.

Ma tête va mieux, je ne risque rien de sortir boire un verre et je suis en sécurité avec eux, il ne pourra rien m'arriver. J'espère reprendre le travail la semaine prochaine. Je n'en peux plus de tourner en rond à la maison, il faut que je m'occupe l'esprit, il faut que j'arrête de réfléchir. Il faut que je reprenne une activité pour arrêter de penser à la haine qui me ronge et qui menace de se répandre. Depuis mon accident, je ne supporte plus rien.

Une fois de plus, je n'arrive rien à avaler ce matin. Damian boit son café en silence, ne revenant pas sur ce qui s'est passé cette nuit, j'aurais aimé qu'on en discute et qu'on fasse le point sur ce qu'on est. Silvio a dit que mon cœur est pris, a-t-il raison ? Je ne sais même pas ce que veut mon cœur, bien que depuis cette nuit quelque chose a changé en moi, mais je ne parviens pas à savoir quoi. Un sentiment entre bonheur et culpabilité.

— — —

Le trajet me parait une éternité, j'ai les mains moites, je regarde le paysage défiler, les arbres revêtent leurs couleurs automnales. Je ne prononce pas un mot, je n'écoute même pas les garçons, je suis incapable de savoir de quoi ils parlent, polluée par mes pensées. Ma voix intérieure est trop forte et couvre tout le reste.