Pure Hearts

Chapitre 9

Charlie

Présent.

Je me lève avec une gueule de bois, pourquoi à t'il fallu que je boive autant hier soir ? Pourquoi a-t-il fallu que j'écrive à Damian ? Je ne boirai plus jamais ! Et si je faillis à cette parole je veux qu'on me confisque mon téléphone. Je ne vais jamais réussir à sortir de ce lit si cosy, je m'étire de tout mon long. Je n'ai jamais dormi dans un lit aussi confortable, rien à voir avec mon vieux matelas à la maison qui me fait un mal de dos chaque matin. Mais ça, c'est compter sur Lia la pile électrique. Elle sort de je ne sais où avec un énorme café au lait, de quoi manger et surtout le saint graal, une boite d'aspirine.

- Merci, tu es mon héros Lia.

- Allez secoue-toi le mollusque, on ne peut pas faire attendre Harry.

Il nous reste encore une nuit ici mais je regarde la vue en déjeunant comme si c'était la dernière fois que j'allais la voir. Je savoure mon latté et mes muffins au chocolat en silence, profitant de chaque gorgée, de chaque bouchée qui éponge l'alcool dans mon estomac.

Nous nous préparons et filons au stade pour faire la queue, ça y est, le jour J tant attendu est là.

L'attente est bien plus rapide que ce que je pensais, nous parlons avec des gens, nous sympathisons, ce qui rend l'attente encore plus agréable. Certains ont traversé le pays en avion pour se rendre au concert, d'autres campent depuis deux jours devant le lieu du show. Tout le monde trépigne d'impatience.

La journée file vite et l'heure approche à grands pas.

Nous sommes hystériques lorsque le personnel s'avance pour ouvrir et contrôler nos billets. Nous avons tant espéré cette journée. Tellement fort que j'ai l'impression que c'est un rêve. Je regarde Lia, ses yeux brillent, et un sourire jusqu'aux oreilles est cloué sur son visage depuis ce matin. Elle ne cesse de me remercier. Les places m'ont coûté l'équivalent d'un rein, mais cela en valait la peine. Nous sommes hyper bien placés.

Le concert est incroyable, monsieur Styles met le feu à la scène. Nous chantons et dansons comme si notre vie en dépendait. Lia, égale à elle-même, dégaine son portable toutes les cinq secondes pour immortaliser ce moment. Moment de pur bonheur où plus rien n'existe à part, elle, moi et la musique. C'est au-delà de tout ce qu'on a pu imaginer. Parfait. Les gens autour de nous sont beaux, nous ne voyons que des visages souriants, bien que la plupart des yeux sont remplis de perles salées, nous ne pouvons constater que des larmes de bonheur.

Quand nous sortons du stade, la nuit est tombée et déjà bien avancée. C'est le cœur léger mais déjà nostalgique que nous rentrons main dans la main à refaire le concert en long, en large et en travers. Nous écroulons de fatigue et partons vers une nuit et je l'espère plein de beaux rêves.

—

Quand j'ouvre les yeux, le soleil baigne notre chambre, la lumière orangée est incroyablement belle. Je suis reposée, cette nuit, je n'ai pas fait de cauchemar, je n'ai pas pris mes cachets pour me rendormir après un cauchemar qui m'aurait laissé en sueur et la boule au ventre. Mais le calme de la nuit laisse place à des angoisses matinales.

Le week-end touche à sa fin et j'appréhende déjà de devoir rentrer à Avalon. Retourner dans mon train-train quotidien, devoir préparer la veillée annuelle pour la mort de mon père, devoir recroiser Raphaël, supporter ma solitude lors des absences de ma mère pour le travail.

Mais haut les coeurs, hors de question que je passe ma dernière journée à me morfondre. Je dois profiter de chaque minute sans me laisser envahir par la négativité.

Nous quittons ce petit nid douillet à contrecœur.

En marchant vers notre voiture, Lia m'interpelle.