Pure Hearts

Chapitre 32

Damian

Présent

- Charlie, arrête non !

La scène se passe au ralenti, je vois son bras se redresser et son arme se poser sur sa tempe, le doigt sur la gâchette.

Sa mère hurle à plein poumon.

- Ma vie, c'est la dernière que vous prendrez.

J'ai envie de me jeter sur elle, de l'arrêter, mais je reste figé. Mon corps est tétanisé par la peur. La peur de perdre la femme que j'aime, celle avec qui j'ai grandi et appris. Les larmes dévalent sur mon visage. Je l'entends murmurer quelque chose que je ne comprends pas.

Elle appuie sur la détente avec détermination, j'entend le cliquetis de la gâchette.

Je ferme les yeux instantanément et je tombe à genoux. Je bloque mon esprit dans des souvenirs d'elle, belle, souriante, amoureuse, je revois ses joues rougies par le bonheur pendant nos moments, je la vois rire avec Lia, se perdre dans les bras de Silvio, chahuter avec Darius. Je la revois belle comme le jour dans sa robe de bal et sa toge de remise de diplôme. Je la revois enfant, un éclat de rire dans la voix alors que Marc la pousse sur notre balançoire.

Charlie... je ne survivrai pas à ta perte. Je ne peux pas vivre sans toi. Je ne veux pas d'un monde, d'une vie où tu n'existe pas.

Quand ma sœur m'a dit qu'elle pensait que Bouclette était en route pour venir ici, je ne comprenais pas pourquoi, mais j'ai foncé, sentant au plus profond de moi que quelque chose allait arriver. L'instinct est une drôle de chose.

Pas de détonation, j'avance à quatre pattes rapidement jusqu'à elle, je lui fais face, j'essaie d'articuler deux mots entre mes sanglots, les larmes dévalant sur mes joues en un torrent salé.

- Donne-moi ça mon cœur.

Je lui retire l'arme des mains. Elle plante ses yeux dans les miens, puis comme si elle revenait à elle, elle lâche un bruit de surprise. Elle a appuyé sur la détente, je l'ai vu faire.

- Damian... qu'est-ce que j'ai fait...

Je la prends contre moi quand j'entends la porte d'entrée. Mon père fait son apparition avec une équipe suivie de près par un groupe de pompiers et d'ambulanciers. Il balaie la pièce des yeux et accourt jusqu'à nous alors que ses collègues s'occupent de Samuel et Margaret.

Charlie est sous le choc, elle est blanche, immobile, fragile dans mes bras.

- Ils ont tué Marc... et Darius... Les preuves sont dans mon téléphone... Où est Lia, est-ce que ça va ? Charlie a essayé de se...

Je pointe du doigt mon mobile posé sur la commode. Je parle à toute vitesse, ne parvenant pas à faire un tri dans les informations que je dois énoncer.

- Calme-toi mon fils, je suis là. Il se tourne vers son collègue. Menottez ces deux-là. Il fait un signe de tête vers le duo meurtrier.

À son tour, il nous prend au creux de ses bras. Margaret le supplie mais il l'ignore.

- Papa...

- Chut c'est fini. Pardon les enfants... mon Dieu pardonnez-moi de ne pas vous avoir cru.

Les pompiers s'approchent de nous et embarquent Charlie. Je ne veux pas la lâcher mais mon père a besoin de moi. Je le suis dans sa voiture.

- Je reviens, j'ai besoin d'un moment pour faire le point avec les équipes. Lia est à l'hôpital, elle va bien ok. Je reviens, ne bouge pas.

Il est doux, paternel, protecteur.