Chapitre 20

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Charlie

Présent

Nous arrivons devant un immeuble modeste. Après avoir inspecté les boîtes aux lettres, et trouvé l'appartement de Zachary, nous montons au cinquième étage, une fois devant la porte, Lia nous arrête paniquée.

- Les gars, c'est une mauvaise idée. Je ne le sens pas du tout. On devrait appeler papa maintenant. Imaginez que ce soit un piège ? J'ai un mauvais pressentiment.

Darius prend les devants et toque.

- Ça va ma beauté, la résidence et la rue sont blindées de monde, on ne risque rien, il est vieux et seul, nous sommes cinq. Il ne va rien nous arriver, nous allons juste discuter.

Personne ne répond, il toque encore avant de s'adresser à moi, un air déçu sur le visage.

- Qu'est-ce que tu veux faire ? Il n'y a personne. Il est peut-être sorti.

Je m'avance, je pose une main sur la poignée argentée et l'abaisse. La porte s'ouvre. Je me tourne vers mes amis. Ils ont tous l'air affolés.

Je pousse légèrement la porte, dans un élan de folie.

- Zachary ?

C'est très calme.

Je pousse un peu plus. J'entends Lia avoir un haut le cœur. Je mets ma main devant le bas de mon visage pour essayer de masquer la puanteur qui me monte au nez. Silvio me pousse un peu pour passer devant moi.

- Laisse-moi passer Bella, c'est un gros crado ton gars, ça pue le rat crevé chez lui.

Damian l'arrête en le retenant par l'épaule.

- Attends, on ne devrait pas, C'est un délit d'entrer chez les gens, tu sais ?

- Il n'avait qu'à verrouiller sa porte... Qui ne ferme pas à clef de nos jours sérieux ?

Nous pénétrons tous dans son appartement, a pas feutré. Il est dans un état de rangement impeccable, ce qui contraste avec l'odeur horrible qui en sort. Je n'ose pas trop m'avancer dans les lieux. Sachant très bien que ce que nous faisons est mal.

Darius tourne dans le petit couloir et ouvre une seconde porte. Il ressort presque instantanément. La terreur se lit sur son visage.

Les connexions se font dans ma tête, l'odeur, la réaction de mon ami. Bordel, il est mort !

- Lia appelle ton père tout de suite.

Damian le rejoint, je le suis mais il me barre la route.

- Non, n'y va pas. Sors immédiatement de cet appartement.

- Laisse-moi passer.

Je force le passage et entre dans la chambre.

Je pousse un cri, que j'étouffe rapidement de mes mains. Zachary gît sur son lit, il est mort, pas de doute vu l'état de son corps, sa peau a une teinte noirâtre, l'air est putride. Ma tête se met à tourner.

Je bloque quelques secondes devant cette scène macabre avant de courir dans la cuisine pour y déverser le contenu de mon estomac dans l'évier. Silvio m'attrape par le bras pour me faire sortir, me traînant comme un poids mort avant de me soulever pour me porter. Je dois rassembler toutes mes forces pour ne pas vomir sur mon ami.

Sans que je m'en rende compte, nous sommes dans la rue. Je ne me retiens plus sur le trottoir, je tombe à genoux et laisse encore ma panse se vider. L'odeur du cadavre encore dans le nez, l'image de ce corps sur ce lit dans la tête.

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