Chapitre 25

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Charlie

Présent

Boom... un coup de feu. Papa... non papa...

Je me réveille en sursaut, une fois de plus trempée de sueur et le corps tremblant.

Cette fois au moins je n'ai pas réveillé Damian. Je me lève délicatement après avoir regardé mon portable. Cinq heures du matin. Je ne trouverai plus le sommeil avant d'aller au travail.

Je me dirige vers la salle de bain, après une bonne douche je regarde mon bras droit. Cette soirée était incroyable, mémorable, je m'en souviendrais jusqu'à mon dernier jour.

Avec Lia, dans un élan de folie et non sans quelques verres de martini, nous avons décidé de nous faire un autre tatouage toutes les deux. Un papillon sur le dessus du poignet, un morpho bleu en noir et blanc. Terry ne va pas revenir quand je vais lui montrer ce matin. Faire des choses aussi folles sur un coup de tête ne me ressemble pas, mais rien de ce que je fais en ce moment ne me ressemble.

J'allume la bouilloire et la regarde comme si je pouvais voir l'eau bouillir au travers.

En buvant mon thé, je repense à Raphaël, ses insultes passent en boucle dans ma tête, son air fou, ses pupilles dilatées, comme s'il avait pris de la drogue. Il y a toujours eu des rumeurs sur Raph et une supposée consommation de cocaïne. Il a toujours nié avec ferveur et je l'ai cru, mais aujourd'hui le doute plane. Un poids de plus dans la balance qui me fait dire que je suis bien mieux débarrassée de lui.

Je vais devoir trouver autre chose pour me rapprocher de ce Marlon. Je ne pense plus pouvoir compter sur lui. Je souffle, agacée par ce flot de réflexions dès l'aube, j'allume la télé et laisse le téléshopping du matin faire taire mes pensées.

Sept heures vingt, l'heure pour moi de partir. Je laisse un petit mot à Damian sur l'îlot de la cuisine.

"à ce soir Dam bonne journée au travail. Bisous."

Je décide de prendre le bus aujourd'hui, il fait froid et je ne veux pas risquer une glissade avec ma Vespa. Ma tête a reçu suffisamment de coup pour les trente prochaines années au moins.

Je marche avec Harry Styles à fond dans mon casque et ma nuque se couvre de frissons malgré l'écharpe qui l'entoure. Encore cette impression d'être observée comme au cimetière. Je regarde par réflexe par-dessus mon épaule, pensant ne trouver personne, mais un homme marche quelques mètres derrière moi. Sa capuche et sa casquette m'empêchent de voir son visage. Je deviens parano, c'est l'heure de pointe. C'est simplement un homme qui marche pour aller au travail, je dois me détendre.

Mon arrêt de bus est à dix minutes à pied. Ça ne sera pas long. Je décide de m'arrêter retirer de l'argent sur le chemin. Au distributeur, je regarde à gauche, puis à droite, aucun signe de l'homme, je ris doucement. Je me suis fait des idées. Je ne parviens plus du tout à faire taire ou même juste un peu calmer mes angoisses.

En arrivant devant l'arrêt de bus, mon cœur manque un battement. Il est là, assis, la tête enfouie dans son cache-cou et les mains enfoncées dans ses poches. Je sors mon téléphone pour écrire à Lia, paniquée comme jamais, les mains tremblantes et la gorge sèche.

Moi : Tu dors ?

Le bus arrive, je valide mon titre de transport et m'assois au milieu, l'homme monte à son tour et je l'entends s'asseoir quelques rangées derrière moi. La peur me tétanise. Nous sommes dans une petite ville, à cet arrêt je n'ai jamais croisé qu'une mamie avec son chien qui est là un matin sur deux et un groupe de jeunes qui se rend au lycée. Lui jamais, c'est la première fois. La réponse de Lia arrive enfin.

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