Chapitre 19

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Je secoue la tête devant la remarque de Niles tout en mordillant mon stylo.

— Ça serait trop simple.

— Pourquoi ? Au contraire, ça serait la seule façon de faire.

— Non. Être allé le voir pour lui faire savoir qu'une taupe était dans le club n'a fait que l'exciter : il pense être hors de danger, il pense qu'on soupçonne forcément quelqu'un d'autre, mais il va vite aller en discuter avec les Kiss of Death pour leur faire savoir qu'on sait qu'il y a une taupe. C'est exactement le moment de frapper ! Mais ce n'est certainement pas en allant le confronter directement.

— Qu'est-ce que tu proposes ?

— Il faudrait le mettre sur écoute. Vous avez encore le micro ? Celui qui était sous ma chaussure ?

Tout le monde se tourne vers Harry qui hoche la tête.

— Il est encore chez Ben, mais je ne sais pas où ça en est.

— Il faudrait que le jeu se retourne contre eux, marmonné-je en tapotant mon crayon contre ma lèvre. Il faut se venger d'eux à leur façon. Quelqu'un pourrait appeler Ben ? Si je réfléchis correctement, il aura dû créer un nouveau réseau...

Lorsque je relève la tête, mon crayon coincé entre mes dents, tout le monde me fixe sans avoir l'air de comprendre ce que je dis alors je pousse un petit soupir.

— Je ne m'y connais pas en informatique ou en technologique, mais c'est du bon sens. Lorsqu'on a trouvé le micro dans ma chaussure, ils nous ont entendu en parler et ont entendu que Ben allait s'en occuper. Pour ne pas se faire retrouver, ils ont dû détruire tous les réseaux qui les reliaient au micro, ou peu importe comment on appelle ça. Alors Ben a dû créer un nouveau lien avec le micro pour qu'on puisse l'utiliser.

Je tapote mon crayon contre mon nouveau bloc-notes et grogne. Quand j'ai décidé de rejoindre la « cellule de crise » organisée dans la chambre de Lia, je n'avais que mon ordinateur, mais j'ai vite réalisé que j'avais besoin d'écrire sur du papier. En voyant Harry débarquer avec un bloc-notes et un crayon rien que pour moi, mon cœur s'est emballé, mais je l'ai vite caché en détournant la tête pour ne jamais croiser son regard.

Donc, depuis, j'utilise le bloc-notes pour chacune de mes idées, griffonnant, dessinant, capturant la moindre de mes réflexions sur le papier pour le plus grand plaisir de la plupart. Ils semblent tous avoir le nez tellement plongé dans cette histoire qu'il n'arrive plus à prendre du recul. Je suis satisfaite de pouvoir les aider.

— À moins que...

— À moins que quoi ? s'exclame Niles.

— À moins qu'ils aient compris qu'on allait pouvoir récupérer le micro et qu'ils ont gardé un lien avec pour nous surprendre.

— Ils peuvent faire ça ?

— Aucune idée, avoué-je. Franchement, je ne m'y connais pas en technologie ou peu importe ce que c'est. Oh, mais attendez !

Lorsque je sors mon portable, je compose le numéro de William et le place en haut-parleur pour que tout le monde puisse entendre. Je me redresse dans mon petit fauteuil et tapote nerveusement la mine de mon crayon sur une page blanche.

— Bonjour ma jolie Ava, ne pas avoir entendu ta voix depuis autant de temps m'a...

— William.

— Toujours aussi douce et tendre, tu me manques tellement au bureau, je te jure que sans toi... C'est beaucoup trop chaleureux !

— Est-ce que tu es disponible pour des questions ou tu vas continuer à parler pour ne rien dire ?

Personne ne semble surpris dans la pièce de cette conversation, ils semblent même plutôt amusés au même titre que William qui laisse échapper un petit rire.

Black Bikers, Tome 3 : La lionne enragéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant