Chapitre 23

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La phase de réveil est douce. Je me sens quitter lentement les pénombres du sommeil, tout en appréciant l'odeur autour de moi. Je n'ai pas besoin d'ouvrir les yeux pour savoir que je suis à côté de Harry, parce que mon corps vibre déjà grâce à sa présence. En reprenant conscience de la réalité, je sens son souffle qui fait voler mes mèches de cheveux, caressant mon visage. Son bras pèse lourd autour de ma hanche alors que je suis allongée contre son torse, la tête dans le creux de son cou, et je ne bougerais pour rien au monde. Au contraire, je grogne doucement en enfonçant mon nez contre sa peau pour le respirer et sa main se raffermit aussitôt contre ma hanche en laissant échapper un petit soupir de contentement.

Je ne sais pas combien de temps nous restons comme ça, mais je prends bientôt conscience qu'une couverture est sur notre corps, mais je n'y fais pas vraiment attention en sentant Harry la remonter sur mes épaules pour m'enlacer contre lui. La seconde d'après, il dépose un baiser sur mon front alors que je grommelle doucement. Je suis trop bien comme ça, dans ce simple moment de tranquillité et s'il commence à bouger, ça voudrait dire qu'il faut se réveiller. Je ne veux pas.

— Il faut que je pisse, murmure-t-il.

Sans le vouloir, je laisse échapper un rire que j'étouffe contre son épaule, mais finis par pousser un cri en me raccrochant à lui quand il commence à bouger pour se relever.

— Non ! Pas encore. Reste encore un peu.

— Ava, je vais me pisser dessus, rit-il.

— Tu peux te retenir, grommelé-je.

— Je ne suis pas sûre que tu comprennes le système d'une vessie. Quand c'est rempli, ça doit se vider.

— Noooon !

Je n'agis jamais comme ça, avec autant d'innocence et de légèreté, mais avec Harry, il y a ce petit quelque chose qui me renvoi directement dans la partie la plus douce de mon esprit. Cette partie que je n'ai jamais laissé libre jusqu'à présent.

Quand il commence à se relever, il rit alors que je m'agrippe à lui avec plus de force, jusqu'à me retrouver enroulé autour de lui, les jambes autour de ses cuisses, les bras autour de ses hanches. Je cherche à l'alourdir, la tête enfoncée dans le bras de son ventre alors qu'il explose de rire.

— Putain, Ava, je vais tomber avec tes conneries ! Descends de là, Marcel !

J'arque un sourcil en relevant la tête pour croiser son regard et ne peux m'empêcher de rire.

— Marcel ?

— Ouais, le singe.

— Tu veux dire... Marcel, le singe de Friends ?

— Évidemment, qui d'autre ?

Friends est ma série préférée, de loin, elle m'apporte réconfort et comble mes lacunes en relation humaine quand je rentre chez moi, tard le soir, et que je prends conscience que je n'ai aucune relation avec les autres. Elle me permet de me rassurer et de me sentir en sécurité, alors l'entendre dans sa bouche me donne envie de m'accrocher encore plus fort à lui et ne jamais le lâcher. Même si je ne regarde jamais la télé, Friends est bien mon exception.

— Aller, lâche-moi, il faut absolument que je pisse !

— Nooon ! Veux pas !

Je secoue la tête comme une enfant alors qu'il tente de m'attraper par les aisselles pour me repousser, mais je me raccroche encore plus fort à lui. Je ne sais pas à quel moment j'ai commencé à rire, mais bientôt, nous sommes tous les deux hilare alors qu'il finit par soupirer en secouant la tête.

— Si c'est une technique pour m'accompagner aux toilettes, il suffisait de le dire.

Je m'apprête à lui répondre quand j'entends un raclement de gorge derrière moi. Harry relève la tête à une telle vitesse que j'ai l'impression d'entendre sa nuque de briser, alors que je lâche toute attache sur son corps jusqu'à tomber sur le sol, la couverture enroulée autour de moi.

Black Bikers, Tome 3 : La lionne enragéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant